Tour de France 2023 : la première semaine des néophytes

Se battant pour le général, dans la bagarre pour le maillot à pois et dans les sprints, plusieurs coureurs découvrant le Tour de France cette année ont marqué cette première semaine de course.
L’Australien Jai Hindley (Bora-Hansgrohe) avec le maillot jaune au départ de la 7e étape du Tour de France 2023 - Photo : ASO/Pauline Ballet
L’Australien Jai Hindley (Bora-Hansgrohe) avec le maillot jaune au départ de la 7e étape du Tour de France 2023 – Photo : ASO/Pauline Ballet

Au général : la confirmation pour Jai Hindley

Au classement général, le néophyte qui a le plus marqué cette première semaine est évidemment Jai Hindley. Le coureur de la Bora-hansgrohe a réalisé un début de Tour de France impressionnant. Lors du grand départ au Pays Basque, l’Australien n’a pas perdu trop de temps sur ses adversaires et est parvenu à se placer dans le top 10 des deux premières étapes. À la fin du week-end d’ouverture, Hindley est 8ᵉ à 22 secondes d’Adam Yates. Le coureur de 27 ans parvient ensuite à passer les étapes pour sprinteurs sans casse. C’est lors de la sixième étape entre Pau et Laruns qu’Hindley va se révéler et montrer aussi une certaine intelligence de course. L’Australien est parvenu à anticiper la bagarre entre les favoris en se glissant dans l’échappée. Il a ensuite réussi à se défaire de ses compagnons d’échappée dans le col de Marie Blanque. Le coureur de 27 ans a ainsi remporté sa première étape sur la Grande Boucle et sa 3ᵉ sur un Grand Tour (après deux succès sur le Giro). Hindley prend aussi le maillot jaune ce jour-là avec 47 secondes d’avance sur Vingegaard et plus d’une minute sur ses principaux adversaires pour le podium.

Dans la deuxième étape pyrénéenne, il n’est pas parvenu à suivre Vingegaard et Pogacar. Il en perd son maillot jaune. Il confirme en revanche qu’il a les jambes pour aller chercher le podium du Tour en finissant dans un deuxième groupe avec Simon Yates et Carlos Rodriguez. Dimanche, au sommet du Puy de Dôme, il n’a pas réussi à suivre ses principaux adversaires pour le podium, mais il est parvenu à limiter les dégâts. Il ne concède qu’une vingtaine de secondes sur Simon Yates et 14 sur Carlos Rodriguez. Jai Hindley est actuellement 3ᵉ à 2 minutes 40 de Vingegaard et a 1 minute et 42 secondes d’avance sur Carlos Rodriguez, 4ᵉ.

Carlos Rodriguez découvre aussi le Tour cette année. En une semaine, le jeune grimpeur de 22 ans s’est imposé comme le leader d’INEOS Grenadiers. Il avait déjà montré l’étendue de son talent lors de son premier Grand Tour l’année passée sur la Vuelta, et il s’affirme maintenant comme l’un des meilleurs coureurs de Grand Tour. Lors des deux étapes pyrénéennes, Carlos Rodriguez a terminé dans le groupe de favoris à Laruns, et au sommet de Cauterets-Cambasque, il termine avec Jai Hindley et Simon Yates, le premier groupe de favoris après Pogacar et Vingegaard. À la fin de cette première semaine, le grimpeur espagnol est donc 4ᵉ au classement général et va se battre pour une place sur le podium de ce Tour. Dans cette bagarre pour le podium, Carlos Rodriguez dispose d’une bonne équipe en montagne qui va pouvoir l’épauler, avec notamment Tom Pidcock qui confirme qu’il a de réelles capacités en montagne, à l’image de sa performance sur le Puy de Dôme, avec ces mêmes candidats au podium.

La découverte du Tour a en revanche été un peu plus compliquée pour Mattias Skjelmose. Auteur d’un mois de juin impressionnant durant lequel il a remporté le Tour de Suisse et une étape (ses deux premiers succès World Tour), il a aussi dominé son championnat national lui permettant de se draper de rouge et blanc. Le grimpeur danois a connu une journée très compliquée lors de la sixième étape arrivant à Cauterets-Cambasque. Il a terminé l’étape à 8 minutes de Pogacar et à plus de 5 minutes de certains favoris. Au lendemain de cette étape, le Danois est classé 21ᵉ au classement général, à plus de 3 minutes du top 10. On en attendait peut-être un peu plus du leader de Lidl-Trek en montagne. Dimanche, au Puy de Dôme, le grimpeur danois a abandonné ses ambitions de classement général en terminant avec son sprinteur Mads Pedersen avec 29 minutes de retard sur Michael Woods, le vainqueur du jour. Le Tour est cependant encore long et le Danois aura des opportunités pour se rattraper dans les Alpes en partant dans les échappées.

Le champion du Danemark Mattias Skjelmose (Trek-Segafredo) au départ de la 8e étape du Tour de France 2023 - Photo : ASO/Charly Lopez
Le champion du Danemark Mattias Skjelmose (Trek-Segafredo) au départ de la 8e étape du Tour de France 2023 – Photo : ASO/Charly Lopez

La malchance a aussi touché certains néophytes. La découverte du Tour a malheureusement tourné court pour Steff Cras qui a dû abandonner lors de la 8ᵉ étape. Le Belge, auteur d’un bon début de Tour de France où il occupait la 13ᵉ place du général au terme de la 7ᵉ étape, a dû abandonner suite à une chute provoquée par un spectateur ne s’étant pas écarté à temps lors de l’arrivée du peloton. Ce sont des douleurs au coude et à la hanche qui ont contraint le leader de la TotalEnergies à l’abandon. Steff Cras a d’ailleurs réagi à sa chute sur Twitter en s’adressant au spectateur responsable : “Vous n’avez aucun respect pour les coureurs. J’espère que vous vous sentez vraiment coupable ! Je dois partir du Tour à cause de vous“.

Dans les échappées : Gall et Johannessen dans la course pour le maillot à pois

On a aussi vu des néophytes découvrir le Tour… dans les échappées. Dans la montagne, Félix Gall, récent vainqueur d’étape sur le Tour de Suisse, est arrivé à la troisième place de sa première étape pyrénéenne à Laruns, où il a enfilé le maillot à pois après avoir franchi en tête le col de Soudet, le premier col hors catégorie de ce Tour de France. Un autre débutant en lice pour le maillot à pois est le jeune Norvégien de l’équipe Uno-X, Tobias Johannessen, qui est arrivé troisième lors de l’étape arrivant à Cauterets-Cambasque, derrière Pogacar et Vingegaard. Le Norvégien a montré de réelles capacités de grimpeur, lui qui participe à son premier grand tour. On va sans doute encore le revoir dans des échappées lors des étapes de montagne, où il a montré qu’il était déjà capable de jouer la victoire. Félix Gall et Tobias Johannessen sont respectivement deuxième et troisième du classement de la montagne. Le leader du classement, Nelson Powless, compte 46 points, Félix Gall accuse un retard de 18 points et Tobias Johannessen de 20 points.

Le Norvégien Tobias Johannessen (Uno-X) sur le col du Tourmalet lors de la 6e étape du Tour de France 2023 - Photo : ASO/Pauline Ballet
Le Norvégien Tobias Johannessen (Uno-X) sur le col du Tourmalet lors de la 6e étape du Tour de France 2023 – Photo : ASO/Pauline Ballet

Un premier Tour de France, c’est particulier, surtout pour un coureur français. On peut noter cette semaine le courage du Français d’Arkéa-Samsic Simon Guglielmi qui a passé une bonne partie de sa journée seul devant lors de la septième étape entre Mont-de-Marsan et Bordeaux vendredi dernier. Après avoir été rapidement abandonné par ses compagnons d’échappée, se relevant un par un, Simon Guglielmi a roulé une centaine de kilomètres seul avant d’être rejoint dans son effort par Nans Peters et Pierre Latour qui le lâcheront dans la seule difficulté du jour. Simon Guglielmi a obtenu la combativité pour les efforts fournis lors de sa journée à l’avant.

Au sprint : Jordi Meeus et Phil Bauhaus répondent présents au milieu de sprinteurs expérimentés

La domination de Philipsen dans les sprints est indéniable. Derrière lui, se sont classés plusieurs sprinteurs expérimentés qui connaissent bien le Tour de France, tels que Mark Cavendish ou Caleb Ewan, mais de petits nouveaux arrivent aussi à accrocher de belles places. Le meilleur néophyte du Tour parmi les sprinteurs est l’Allemand Phil Bauhaus. Le sprinteur de 28 ans de la Bahrain-Victorious est parvenu à se hisser dans le top 10 des trois sprints massifs de cette première semaine (2ᵉ à Bayonne, 3ᵉ à Nogaro et 7ᵉ à Bordeaux).

Le Belge Jordi Meeus parvient également à obtenir de bons résultats dans les sprints massifs de ce Tour de France. La collaboration avec Van Poppel, son poisson pilote, semble fonctionner de mieux en mieux, ce qui est de bon augure pour le sprinter de 25 ans. Le bilan de Meeus est le suivant : 7ᵉ à Bayonne, 15ᵉ à Nogaro et 6ᵉ à Bordeaux, un démarrage satisfaisant pour celui qui a été préféré à Sam Bennett dans la sélection de l’équipe Bora-hansgrohe.

Biniam Girmay était également l’un des nouveaux les plus attendus, notamment dans les sprints. Après deux finales plus discrètes (11ᵉ à Bayonne et 19ᵉ à Nogaro), il a atteint le podium lors de l’arrivée à Bordeaux. Girmay a de réelles chances de victoire sur ce Tour s’il continue à sprinter comme il l’a montré à Bordeaux. On en attendait par contre un peu plus de sa part sur l’arrivée à Limoges où il a terminé 44ᵉ derrière le peloton.

Au niveau des déceptions, on peut citer Sam Welsford. Le sprinter australien, qui compte 3 victoires cette année, a du mal à faire un résultat dans les sprints massifs pour le moment. Son équipe travaille pour lui, mais il a encore du mal à être en bonne position dans les emballages finaux. C’est toutefois son premier Grand Tour, il va sans doute s’améliorer avec le temps, c’est tout le mal qu’on lui souhaite.

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