Tour de France 2024 : les dix coureurs à suivre

De Pogacar à De Lie en passant par Vingegaard et Philipsen, découvrez les 10 noms à suivre sur le Tour de France 2024.
Tadej Pogacar Jonas Vingegaard - 17e étape Tour de France 2023 - ASO Pauline Ballet
Le Slovène Tadej Pogacar (UAE Team Emirates) et le Danois Jonas Vingegaard (Jumbo-Visma) sur la 17e étape du Tour de France 2023 – Photo : ASO/Pauline Ballet

La grand-messe estivale du cyclisme s’élance samedi de Florence pour trois semaines intenses à travers l’Italie et la France, sur un parcours particulièrement explosif. Le duel annoncé entre le double vainqueur sortant Jonas Vingegaard et son double prédécesseur Tadej Pogacar attirera logiquement tous les regards. Ils ne seront pourtant pas les seuls à faire le spectacle sur cette 111e édition du Tour de France, loin de là. La lutte pour le maillot jaune n’est pas forcément restreinte à ces deux noms, tandis que les combats pour les étapes et les autres maillots distinctifs promettent d’autres batailles épiques. Car le Tour reste le Tour, par sa réputation, son histoire, sa médiatisation. Voici les dix hommes qui seront à suivre jusqu’au 21 juillet prochain.

Tadej Pogacar

Après l’été 2023, le Slovène est sorti du Tour de France avec la casquette d’outsider, celui qui n’a pas réussi à renverser Jonas Vingegaard, celui qui a dû se contenter de la position de numéro deux. Deux éditions consécutives en second, cela rabat tout de même les cartes dans la hiérarchie des Grands Tours. Personne ne conteste les qualités intrinsèques de Pogacar : son palmarès parle pour lui, sa capacité à rebondir malgré les aléas également. Mais lorsqu’on parle du Tour de France, quand on imagine le leader d’UAE Team Emirates et son rival danois au meilleur de leur forme, Vingegaard prend clairement l’avantage dans les esprits. Les variables de l’équation ne sont toutefois pas aussi simples à l’aube de cette édition 2024.

Tadej Pogacar a déjà poussé le curseur de ses ambitions à un niveau encore plus important. Annoncé dès l’hiver sur le Tour d’Italie, le Slovène n’a pas tardé à mettre en avant son désir de doubler avec le Tour de France, dans l’objectif de glaner le trophée sur les deux courses, enchaînées en moins de trois mois. Un exploit qui n’a plus été réalisé depuis Marco Pantani en 1998, dans d’autres conditions, dans une autre atmosphère. Malgré un collectif moins impressionnant que sur le dernier Tour, « Pogi » a réalisé la première partie de son objectif avec brio, dominant de bout en bout un Giro taillé pour ses qualités de rouleur-grimpeur. Depuis lors, Pogacar a préféré le repos et la préparation en altitude à la compétition, se gardant de tout départ avant le lancement de cette Grande Boucle 2024.

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Le Slovène Tadej Pogacar (UAE Team Emirates) gagne la 15e étape du Tour d’Italie 2024 à Livigno. – Photo : RCS Sport/La Presse

Malgré les incertitudes autour de son état de forme, notamment après une pause de quelques jours dans sa préparation à la suite du décès de son grand-père, la confiance est clairement au summum pour le coureur de 25 ans. Il bénéficiera en prime de l’une des équipes les plus fortes du plateau, avec au moins trois co-leaders capables de le supléer en cas de problème. Adam Yates, troisième du Tour l’an dernier et récent vainqueur du Tour de Suisse, Juan Ayuso, vainqueur du Tour du Pays basque cette année, João Almeida, deuxième du Tour de Suisse et troisième du Giro l’an dernier, seront au service de leur leader, un sacré avantage pour faire la fête en montagne.

Pour toutes ces raisons, Tadej Pogacar réapparaît cette année comme le principal favori de ce Tour de France. Son doublé avec le Giro semblait être un risque en début de saison, mais la facilité déconcertante avec laquelle il a terrassé tous ses adversaires dans la course au maillot rose place le coureur slovène en patron évident. Il restera tout de même à gérer les efforts sur trois semaines, principalement durant les dernières étapes, particulièrement ardues, à l’image de l’étape de la Couillole et du contre-la-montre final vers Nice. Attention à la surchauffe d’emblée…

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Jonas Vingegaard

En tant que double tenant du titre, le Danois a évidemment les honneurs de la liste des favoris. Il faut dire que depuis son dernier maillot jaune, le leader de la Visma | Lease a Bike a enchaîné les résultats probants. Freiné par son équipier Sepp Kuss sur la Vuelta, il a bien failli se placer pour un doublé sur les Grands Tours, avant de montrer dès le début de cette saison 2024 sa force de frappe dès que la pente s’élève tant sur O Gran Camiño que sur Tirreno-Adriatico. Et puis patatras, la chute collective sur la quatrième étape du Tour du Pays basque a remis en doute sa participation au prochain Tour. Deux semaines à l’hôpital en Espagne pour des côtes cassées, un pneumothorax et une fracture de la clavicule, un retour au Danemark avec prudence… La récupération a été discrète, mais Vingegaard est finalement revenu en douceur pour arriver à l’aube du Tour de France en forme suffisante. Au moins pour prendre le départ. Mais sera-ce acceptable pour la lutte pour le maillot jaune ?

Toute la question est là. Se remettre de telles blessures en deux mois est déjà un exploit. Revenir au meilleur de sa forme à l’aube de la plus lourde course de trois semaines de la saison, cela relève de l’insensé. Et pourtant, avec ce type de coureur, on peut s’attendre à de l’exceptionnel. Vingegaard a des qualités intrinsèques d’un autre niveau par rapport au reste du peloton, mais pourra-t-il vraiment bénéficier de ces qualités cet été ? Rien n’est moins sûr. L’équipe Visma | Lease a Bike arrive tout de même à Florence avec l’espoir d’un troisième Tour de France dans son escarcelle. Vingegaard sera logiquement le leader naturel au vu de son historique, mais la formation disposera d’autres coureurs capables de briller.

Jonas Vingegaard (Jumbo-Visma) au départ de la 18e étape du Tour d'Espagne 2023 - Photo : Unipublic/ASO/SPrint Cycling Agency/Rafa Gomez
Jonas Vingegaard (Jumbo-Visma) au départ de la 18e étape du Tour d’Espagne 2023 – Photo : Unipublic/ASO/SPrint Cycling Agency/Rafa Gomez

L’Américain Matteo Jorgenson apparaît comme la surprise du chef, s’il confirme la forme affichée sur Paris-Nice – qu’il a remporté – et sur le Critérium du Dauphiné – deuxième du général. Il a toutefois une certaine inexpérience sur trois semaines et doit encore faire ses preuves lors de l’enchaînement d’étapes de haute montagne. Son compatriote Sepp Kuss devait également jouer le rôle de potentiel suppléant, mais son forfait a finalement été acté moins d’une semaine avant le départ en raison d’un test positif au Covid-19. Il est remplacé par le Néerlandais Bart Lemmen, inexpérimenté malgré ses 28 ans, lui qui n’est passé pro qu’en 2023.

Malgré cette équipe qui reste tout de même costaude sur le papier par rapport au reste du peloton, les abeilles ne partent pas avec la même confiance que l’an dernier. Il faudra des conditions favorables et un Vingegaard au meilleur de sa forme en troisième semaine de compétition pour que la formation néerlandaise parvienne à réaliser un nouveau « plan » vers le maillot jaune.

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Remco Evenepoel

Cinq ans après ses débuts professionnels, voici enfin Remco Evenepoel sur les routes du Tour de France. L’objectif était de lui permettre d’évoluer progressivement, participant à des premières courses par étapes d’une semaine, avant de découvrir les Grands Tours, depuis la Vuelta jusqu’au Tour en passant par le Giro. Sa progression a dû évoluer à la suite d’une lourde chute sur le Tour de Lombardie 2020, qui l’a contraint à rester huit mois sur le flanc. Son retour sur le Giro n’a pas été couronnée de succès, la faute à une envie trop rapide de retrouver la compétition. La suite a toutefois été plus favorable, avec un succès sur la Vuelta en 2022… avant un abandon forcé sur le Giro suivant des suites du Covid-19. Le Tour d’Espagne 2023 a été plus mitigé, après un jour sans en montagne et deux victoires d’étapes.

Le bilan d’Evenepoel sur les Grands Tours reste donc contrasté, mais le Tour de France apparaît comme un nouveau cap pour le champion du monde du contre-la-montre. Cette course est celle qui le faisait rêver enfant, celle qu’il a longtemps appréhendé comme le Graal, après avoir réalisé ses premiers rêves sur les championnats du monde. Sa préparation a toutefois été une nouvelle fois semée d’embuches. Après des débuts encourageants sur Paris-Nice, sur des routes similaires au final de ce Tour 2024, le coureur de Schepdaal a connu un coup d’arrêt en avril avec une double fracture omoplate/clavicule sur le Tour du Pays basque. Son retour sur le Critérium du Dauphiné, sur lequel il n’était pas à son meilleur niveau en montagne, a tout de même rassuré quant à sa capacité à rebondir. Son succès sur le chrono était tout de même un signe d’optimisme, qui perdure pour ce Tour. Car Evenepoel sait qu’il n’était pas à 100% dans les Alpes, et qu’il a encore pu construire sa condition ces dernières semaines, loin de toute pression.

Si son équipe n’apparaît pas comme la plus impressionnante, le leader de la Soudal Quick Step sera l’épicentre de l’effectif, accompagné de grimpeurs de talent comme Mikel Landa, Jan Hirt, Ilan Van Wilder et Louis Vervaeke. Autant d’équipiers prêts à se sacrifier. Son tempérament offensif pourra également l’aider à se faire une place sur ce Tour, lui qui aime faire la course plutôt que la subir. Le principal écueil concernera l’étape des chemins blancs de Troyes, même si ces routes cabossées n’ont rien de la difficulté des Strade Bianche toscans, mais proposent plutôt des côtes raides qui favoriseront quand même les explosifs. Donc, Remco Evenepoel parmi ceux-ci. Le Belge a en tout cas confié ses objectifs : une victoire d’étape et, au mieux, un Top 5. Le réalisme semble désormais dans l’ADN d’un coureur qui apprend à mieux se connaître au fil des Grands Tours.

Remco Evenepoel (Soudal Quick Step) à l'attaque sur la 8e étape de Paris-Nice 2024 - Photo : ASO/Billy Ceusters
Remco Evenepoel (Soudal Quick Step) à l’attaque sur la 8e étape de Paris-Nice 2024 – Photo : ASO/Billy Ceusters

Primoz Roglic

Et si c’était enfin son année ? Quatre ans après la désillusion de la Planche des Belles Filles, le Slovène Primoz Roglic garde le Tour de France en tête comme LA course à conquérir. Celui qui a déjà remporté trois Vuelta et un Giro n’a plus qu’un Grand Tour à s’offrir, et pour cet objectif, il a décidé de mettre toutes les chances de son côté. À commencer par changer d’équipe. Certes, il bénéficiait d’une véritable armada chez Jumbo-Visma (devenu Visma | Lease a Bike). Mais il a également vu émerger Jonas Vingegaard, qui a rapidement pris la place de patron naturel sur le Tour pendant que Roglic devait panser ses plaies ou se concentrer sur d’autres courses. Désormais chez Bora-Hansgrohe, Roglic bénéficiera normalement d’un statut de coureur protégé pour enfin glaner ce trophée qui lui fait défaut depuis 2020.

S’il a chuté comme Evenepoel et Vingegaard sur le Tour du Pays basque, le Slovène a seulement dû panser des abrasions et autres brûlures, sans fracture à déplorer. C’est ce qui lui a permis de revenir plus rapidement en condition, remportant le Critérium du Dauphiné malgré une dernière étape plus difficile à gérer.

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L’équipe autour de Roglic apparaît également comme impressionnante, avec deux autres co-leaders qui pourraient très bien jouer leur chance personnelle dans une autre formation : le Russe Aleksandr Vlasov, quatrième du Giro 2021 et cinquième du Tour de France 2022, et l’Australien Jai Hindley, vainqueur du Giro 2022 et vainqueur d’étape sur le Tour l’an dernier. Le problème reste de savoir si ces deux équipiers joueront les modèles ou tenteront plutôt de limiter la casse personnellement. Si Roglic veut s’imposer, il s’agira de jouer tactiquement autour de sa personne, et non pas de placer trois coureurs dans le Top 10 pour le plaisir des égos de chacun. Vlasov a notamment été critiqué l’an dernier pour avoir joué sa carte personnelle face à son équipier d’alors, Cian Uijtdebroeks, sur la Vuelta, afin d’éviter de se retrouver derrière le jeune Belge. Cette fois, Roglic devra faire preuve d’autorité.

Le parcours semble en tout cas parfait pour le Slovène, qui aime les arrivées au sommet pour y faire parler sa pointe de vitesse et les contre-la-montre pour mettre en avant sa puissance sur des courtes distances. Bref, tout semble aligné pour l’instant, du moins s’il ne connaît aucune fringale d’ici à Nice.

Tom Pidcock

Un sacré défi attend le Britannique Tom Pidcock durant cet été. Le coureur a depuis son plus jeune âge des ambitions affichés pour le Tour de France. Sa victoire sur l’Alpe d’Huez en 2022 lui a donné la conviction qu’il pouvait rêver de mieux, mais l’édition 2023 de la Grande Boucle n’a pas été une réussite avec une 13e place finale et la contrainte de travailler pour son équipier espagnol Carlos Rodriguez en dernière semaine de course. Qu’en sera-t-il en 2024 ? La situation s’annonce bien différente pour Pidcock. Tout d’abord parce que le Britannique a d’autres objectifs en tête. Fin juillet, il sera attendu sur la course de VTT cross-country aux Jeux olympiques de Paris. Il tentera de défendre son titre de champion olympique glané à Tokyo, lui qui s’est aussi offert ces deux dernières années le titre européen et le maillot arc-en-ciel de champion du monde. Ensuite parce que l’équipe INEOS Grenadiers arrive sur le Tour avec pléthore de candidats au classement général, sans pour autant avoir de véritable favori pour le maillot jaune. Pidcock est effectivement polyvalent et sait grimper, mais sera-t-il au dessus de son équipier espagnol Carlos Rodriguez, qui a prouvé l’an dernier sa valeur sur le Tour, malgré une lourde chute sur la dernière étape de montagne ? Le Colombien Egan Bernal, devant Pidcock sur le Tour de Suisse malgré un contre-la-montre final décevant, peut aussi prétendre à une place de leader. De même pour le Britannique Geraint Thomas, troisième du récent Giro.

Que faut-il attendre d’un tel électron libre, désireux de briller sur tous les terrains tout le temps, à quelques semaines de la course à l’or olympique dans une tout autre discipline ? Il est difficile d’envisager mieux qu’une chasse à l’étape voire un Top 10 au général au vu du plateau présent cette année entre Florence et Nice. Pidcock a certainement les qualités pour se placer dans la lutte pour le maillot jaune, mais il lui faudrait alors s’engager à 100% vers cet objectif, sans penser au VTT ou à une autre ambition en vue de l’été. En cette année olympique, il est difficile d’imaginer mieux pour un tel coureur, malgré toute sa bonne volonté. Il serait évidemment heureux de le voir faire mieux que cela. Mais à l’heure actuelle, vu ce qu’il a montré au Tour de Suisse, ce serait un miracle.

Tom Pidcock (INEOS Grenadiers) sur Paris-Roubaix 2024 - Photo : ASO/Pauline Ballet
Tom Pidcock (INEOS Grenadiers) sur Paris-Roubaix 2024 – Photo : ASO/Pauline Ballet

Lenny Martinez

La surprise du chef : tout le monde l’attendait sur la Vuelta, il sera finalement déjà sur le Tour de France. À seulement 20 ans, le Français Lenny Martinez s’est déjà taillé une belle réputation grâce à ses succès sur le Mont Ventoux Dénivelé Challenge, sur le Trophée Laigueglia, la Classic Var, le Tour du Doubs ou encore la Mercan’Tour Classic. Le maillot rouge glané l’an dernier sur le Tour d’Espagne après une deuxième place sur une étape de montagne a également marqué les esprits, confirmant les hautes ambitions de la Groupama-FDJ pour ce grimpeur de poche. De tels résultats ont évidemment attiré l’attention d’autres équipes. À tel point sur son transfert vers la Bahrain Victorious serait déjà acquis selon plusieurs médias français. Cela a-t-il joué dans cette décision de l’emmener directement au Tour ? Certains y voient une tentative de ramener le plus de points possible à l’équipe tant qu’il est encore disponible, au lieu de le préparer sur le long terme malgré un départ annoncé.

L’option semble plutôt de jouer la carte offensive, et non celle d’un coureur de général. Groupama-FDJ a clairement annoncé la couleur : cette année, pas question de jouer le maillot jaune, il s’agira de chasser les étapes. Ce sera le cas pour le leader naturel, David Gaudu, qui a connu un printemps chahuté l’empêchant de se préparer de manière optimale pour ce rendez-vous juilletiste. Et ce sera le cas également pour Lenny Martinez, attendu dans la montagne, malgré son jeune âge. Les espoirs du patron Marc Madiot sont que les candidats au maillot jaune se regardent en troisième semaine et laissent du champ aux attaquants. Il faudra croiser les doigts pour que cela arrive, car Tadej Pogacar a prouvé sur le dernier Giro que ce scénario n’était pas acquis. Il sera en tout cas intéressant de découvrir ce que ce gamin de 20 ans peut encore montrer, moins d’un an après ses premiers exploits sur la Vuelta.

Wout van Aert

Sa participation était loin d’être actée. Elle était même considérée comme improbable au printemps, avant qu’une lourde chute sur À Travers la Flandre, début avril, bouleverse tous les plans envisagés. Wout van Aert a alors dû laisser ses ambitions de classiques flandriennes de côté et repenser sa préparation en vue de l’été, et plus précisément des Jeux olympiques de Paris. Le coureur de Herentals a connu une fracture de la clavicule, plusieurs côtes cassées et surtout une contusion au poumon qui a semé le doute quant à sa récupération. Il a donc fallu montrer de la patience, reprendre son souffle et retrouver progressivement le vélo avant d’envisager une suite de programme. Sa reprise sur le Tour de Norvège, fin mai, a rassuré quant à son état général, il restait ensuite un mois pour parfaire sa forme en vue du mois de juillet.

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Car sa présence à Tignes pour le stage collectif de l’équipe Visma | Lease a Bike au côté de Jonas Vingegaard ou Christophe Laporte laissait peu de doutes quant à son avenir proche : une participation du Tour de France semblait bien dans les cartons pour préparer les Jeux. Après un arrêt par le championnat de Belgique sur route (uniquement la course en ligne, au grand dam des supporters binchois), Wout van Aert se dirigera bien vers Florence pour trois semaines de course qui feront office d’ultime répétition en vue des courses olympiques. Le Belge parviendra-t-il toutefois à calmer ses ardeurs pour éviter la surchauffe ? Il a souvent semblé usé à la fin des Tours terminés à 100 à l’heure pour lui-même et pour Jonas Vingegaard. Il s’agira donc de mieux gérer les efforts cette fois pour garder du jus en quatrième voire cinquième semaine de course, du côté de Paris. Il sera en tout cas intéressant de voir ce qu’un Van Aert bridé peut réaliser sur un tel parcours de costauds.

Wout van Aert (Jumbo-Visma) au travail sur la 6e étape du Tour de France 2023 - Photo : ASO/Charly Lopez
Wout van Aert (Jumbo-Visma) au travail sur la 6e étape du Tour de France 2023 – Photo : ASO/Charly Lopez

Jasper Philipsen

Le maillot vert du dernier Tour de France reprend du service avec l’ambition d’en décrocher un deuxième d’ici au 21 juillet, jour de fête nationale belge, à Nice. Jasper Philipsen n’a rien perdu de son aura depuis l’été dernier, enchaînant les prestations bluffantes dans un emballage massif… et pas seulement. Son succès sur Milan-Sanremo, sa deuxième place à Paris-Roubaix ont fini d’en faire un spécialiste des classiques capable de passer bien plus qu’un pont d’autoroute. Le sprinter d’Alpecin-Deceuninck s’est rassuré sur le Tour de Belgique avec un succès d’étape, malgré deux victoires de son rival Tim Merlier, avant de connaître la défaite face à Arnaud De Lie sur le sprint en faux-plat montant de Zottegem, sur le championnat de Belgique sur route. Cela n’aiguisera qu’un peu plus son appétit, lui qui a remporté six étapes sur le Tour 2023.

À nouveau pointé comme le leader unique de sa formation, Jasper Philipsen bénéficiera encore de l’appui incommensurable de Mathieu van der Poel, en pleine préparation pour les Jeux olympiques. Ce duo risque de faire des étincelles sur les sept étapes de plaine annoncées pour les sprinters durant ce mois de juillet. Bien entendu, le coureur de Mol n’a pas forcément course gagnée d’emblée, et devra faire face à de sacrés spécialistes comme Dylan Groenewegen, récent champion des Pays-Bas, Mads Pedersen, Alexander Kristoff, Sam Bennett, Fabio Jakobsen… Mais sur ce qu’il a affiché sur ces douze derniers mois, Philipsen a bien le statut de favori pour sa propre succession.

Mark Cavendish

Le « Projet 35 » est en marche. Même s’il ne souhaite pas en entendre parler, ou du moins fait comme si, le Britannique Mark Cavendish sera une nouvelle fois au départ du Tour de France avec l’objectif de glaner ce succès supplémentaire qui lui permettrait de déborder Eddy Merckx au nombre de victoires d’étapes (34 actuellement) sur le Tour de France. Le sprinter d’Astana Qazaqstan Team a même prolongé d’une saison supplémentaire pour parvenir à cet objectif, après avoir été barré l’an dernier par une chute et une fracture de la clavicule. Pas question d’abandonner malgré la forme ascendante affichée l’été dernier. Alors, le coureur de 39 ans s’est remis en marche avec l’espoir d’être au firmament pour ce Tour de France, qui ne manque pas d’occasions pour les sprinters.

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Cavendish a déjà levé les bras cette saison, sur le Tour de Colombie et le Tour de Hongrie, face à des oppositions inférieures à ce qu’il découvrira sur les routes italo-françaises. Mais il a prouvé la saison dernière qu’il n’avait pas besoin d’une opposition inférieure pour se magnifier lorsque l’objectif est à sa portée. Il sera en prime aidé par une équipe quasiment acquise à sa cause, avec son habituel poisson-pilote Michael Mørkøv et du sprinter néerlandais Cees Bol pour l’épauler dans les derniers kilomètres. Évidemment, l’objectif s’annonce compliqué, mais l’histoire serait belle, deux saisons après quatre victoires d’étape qui l’ont ramené à la surprise générale parmi les meilleurs sprinters du monde.

Mark Cavendish (Astana Qazaqstan Team) sur la 7e étape du Tour de France 2024 - Photo : ASO/Pauline Ballet
Mark Cavendish (Astana Qazaqstan Team) sur la 7e étape du Tour de France 2024 – Photo : ASO/Pauline Ballet

Arnaud De Lie

Ce Tour de France sera une grande découverte pour celui qui n’a encore jamais disputé un Grand Tour sur sa jeune carrière (à peine deux saisons et demie parmi les professionnels). Et pourtant, Arnaud De Lie semble déjà faire partie des meubles au vu de sa puissance, de la qualité de ses sprints, de la longueur de son palmarès. Le coureur de 22 ans avait déjà une certaine pression sur les épaules par ses prestations qui ne cessent d’éblouir les observateurs, elle sera encore plus grande par les couleurs qu’il portera sur ce Tour : le noir, le jaune et le rouge du champion de Belgique, titre remporté moins d’une semaine avant du côté de Zottegem face aux meilleurs sprinters belges, Jasper Philipsen, Jordi Meeus, Wout van Aert en tête. De Lie avait cet objectif en tête malgré un printemps difficile, miné par la maladie de Lyme, et il l’a géré de la meilleure manière, grâce à une équipe Lotto-Dstny prête à tout pour le mener au sommet.

Ce sera encore le cas sur le Tour de France avec un train de costauds pour le porter en tête de peloton : Sébastien Grignard, Cédric Beullens, Victor Campenaerts et même Maxim Van Gils, ce ne sont pas les meilleurs poissons-pilotes du peloton, mais de solides équipiers pour se frayer un chemin dans les derniers kilomètres. De Lie sait lui-même qu’il ne faudra pas attendre une avalanche de victoires sur ce premier Tour, destiné à la découverte. Un succès d’étape serait déjà exceptionnel pour le Taureau de Lescheret, qui attend surtout des étapes légèrement plus dures pour faire la différence face aux autres sprinters, plus véloces sur un terrain totalement plat. Nul doute qu’après sa prestation de Zottegem, la confiance sera au sommet pour démarrer ce Tour.


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