Deux victoires d’étape, le classement par points et une septième place au classement général : l’Etoile de Bessèges a été une nouvelle démonstration de la part d’Arnaud De Lie. Le coureur de Lescheret, pour rappel âgé d’à peine 20 ans, est encore parvenu à repousser les limites qu’on lui promettait en sa qualité de sprinter. Il le prouve pourtant depuis l’an dernier : même si sa pointe de vitesse n’est plus à démentir, la pépite de Lotto-Dstny s’exprime tout aussi bien dans les courts vallons. Et sur l’Etoile de Bessèges, épreuve française de début de saison réputée pour ses étapes casse-pattes, Arnaud De Lie a prouvé qu’il pouvait encore faire mieux.
Dès la première étape, le cycliste wallon a montré qui était le patron, d’abord en suivant le favoris danois Mads Pedersen (Trek-Segafredo) sur un mur qui portait presque le nom de l’ancien champion du monde, ensuite en l’attaquant juste avant le dernier virage pour confirmer sa deuxième victoire de la saison. Après une étape neutralisée suite à une chute collective d’envergure, De Lie a encore surpris par sa capacité à rester dans les roues de puncheurs sur la troisième étape bien plus relevée, autour de Bessèges. Malgré les attaques des favoris sur deux côtes de trois bornes qui éliminaient tous les autres sprinters du peloton, De Lie restait dans les roues et surprenait ces candidats au général lors du sprint final. « J’étais dernier du groupe au début de la descente finale, je me suis caché, puis j’ai vu arriver plusieurs éléments d’Ag2r. Ce fut ma chance, je me suis retrouvé avec des équipiers de luxe en quelques sorte, venant d’autres formations. J’ai pris le temps de me ravitailler pour être bien au sprint », explique De Lie dans Sudinfo, confirmant que De Lie grandit déjà et apprend tant tactiquement que physiquement.
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Bien entendu, Arnaud De Lie savait que cette belle série allait s’arrêter samedi avec l’ascension finale du Mont Bouquet. Ses 4 km à 9% de moyenne s’annonçaient trop rudes pour ce coureur costaud. Mais encore une fois, le Wallon impressionnait par son positionnement, lui permettant d’éviter le piège des bordures dans le vent du sud. Avant de tenir près d’un kilomètre sur le Mont Bouquet, avec les favoris au général. Puis de conclure à moins de deux minutes du vainqueur danois Matias Skjelmose (Trek-Segafredo). Pas mal pour ce que certains appelaient un pur sprinter. Et pour conclure, le contre-la-montre en côte d’Alès a permis à De Lie d’encore apprendre, lui qui disputait son deuxième contre-la-montre chez les professionnels. Finalement 31e à un peu plus d’une minute de Pedersen, De Lie conclut cette semaine sur l’Etoile de Bessèges à la 7e place du général, une position plus qu’encourageante pour un coureur de son gabarit, notamment devant des puncheurs-grimpeurs comme Hugo Houle, Julien Bernard ou Dylan Teuns.
« L’objectif initial était de gagner une étape et je suis donc moi-même surpris de repartir avec deux victoires, le maillot des points et la septième place finale. Je pense qu’on peut parler d’une performance hors du commun au vu du parcours qui, avec l’ascension du Mont Bouquet, ne me convenait pas vraiment », analyse lucidement Arnaud De Lie, qui remercie l’équipe Lotto-Dstny pour son soutien. « Je suis vraiment plus calme, j’économise beaucoup plus d’énergie grâce à ça… et je pense qu’on l’a vu à la télé. (…) Avant, je ne maîtrisais pas spécialement cet aspect-là, j’avais envie de gagner et j’étais trop nerveux. Ici, il y a eu des bordures pendant trois jours et, les trois fois, j’étais dans le bon coup. C’est significatif et ça prouve que ma lecture de la course est plutôt bonne », ajoute-t-il à son analyse dans Sudinfo.
Le Taureau de Lescheret semble prendre déjà une autre dimension en ce début d’année, confirmant sa place de leader malgré sa vingtaine d’années. Costaud dans ses sprints, mature dans ses décisions tactiques, fédérateur dans son équipe, De Lie confirme sa position dans le Top 10 du classement mondial. Et confirme toutes les belles paroles de ses équipiers autour de ses qualités et futures ambitions. Il reste désormais à le conserver des aléas du sport et d’une pression déjà intense. Heureusement que De Lie semble garder la tête froide. Il le faudra pour poursuivre dans cette ascension.
