Après une année sabbatique contrainte par la crise sanitaire du Covid-19, le Tour de Belgique fait son retour au calendrier pour une semaine sur des sommets souvent oubliés des vallons du plat pays. Des Ardennes flamandes aux Ardennes wallonnes, en passant par un court contre-la-montre sur les traces des prochains championnats du monde disputés en Flandre, présentation d’une épreuve qui fera la part belle aux puncheurs et aux attaquants. Qui succèdera à Remco Evenepoel ce dimanche à Beringen ? Le jeune talent de Schepdaal pourrait faire partie de la liste des outsiders…
Le parcours
1re étape – Mercredi 9 juin : Beveren > Maarkedal (175,3 km)
Le peloton sera rapidement mis dans le bain dès cette première étape qui l’emmènera aux portes des Ardennes flamandes, dans la région de Renaix. Les coureurs ne vont pas enchaîner les côtes les plus raides de cette région bien connue du Tour des Flandres, mais couvriront à trois reprises un circuit local autour de Maarkedal qui fera chauffer les cuisses. Ce seront surtout les montées de la Ellestraat et du Berg Ten Houte, souvent escaladé lors des classiques flandriennes, qui feront la différence, notamment à l’occasion du kilomètre en or, ce fameux triple sprint de bonifications situé cette fois à la sortie du Berg Ten Houte. L’arrivée elle-même est située à seulement deux kilomètres du dernier sommet du circuit local, avec un léger faux-plat montant pour faire monter les lactates dans les 300 derniers mètres. Les puncheurs devraient donc déjà être au rendez-vous vu l’enchaînement de neuf côtes dans les cinquante derniers kilomètres.
Départ : 12h47 – Arrivée : vers 16h46
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Les difficultés du jour :
Km 133,7 – 1re côte : Fortstraat (600 m à 4% de moyenne)
Km 138,5 – 2e côte : Ellestraat (1 400 m à 4,4%)
Km 142,1 – 3e côte : Berg Ten Houte (1 100 m à 6,3%)
Km 149,3 – 4e côte : Fortstraat (600 m à 4% de moyenne)
Km 154,1 – 5e côte : Ellestraat (1 400 m à 4,4%)
Km 157,7 – 6e côte : Berg Ten Houte (1 100 m à 6,3%)
Km 164,9 – 7e côte : Fortstraat (600 m à 4% de moyenne)
Km 169,7 – 8e côte : Ellestraat (1 400 m à 4,4%)
Km 173,3 – 9e côte : Berg Ten Houte (1 100 m à 6,3%)
2e étape – Jeudi 10 juin : Knokke-Heist > Knokke-Heist (11,2 km – CLM individuel)
L’habituel contre-la-montre du Tour de Belgique ne comporte pas de grande difficulté cette année. Les partants éviteront même la plage de Knokke-Heist, arrivée d’étape habituelle sur le tour national, pour un chrono d’une dizaine de kilomètres à l’intérieur des terres, au bord du canal Léopold. Après le passage sous l’autoroute A11, les coureurs retrouveront une partie du parcours du contre-la-montre individuel des prochains championnats du monde, pour conclure à Westkapelle. Avec seulement trois virages plus techniques à affronter, les purs rouleurs seront clairement avantagés.
Premier départ : vers 14h10 – Dernier départ : vers 16h55
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Les difficultés du jour :
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3e étape – Vendredi 11 juin : Gingelom > Scherpenheuvel-Zichem (174,4 km)
Nouvelle étape piégeuse dans le Brabant flamand, à l’occasion de cette troisième journée de compétition autour de Diest. Le peloton évitera les secteurs de gravier qui font désormais le seul d’À Travers le Hageland (remporté par Rasmus Tiller samedi dernier), mais il n’évitera pas les petites côtes de la région. L’enchaînement sera moins intense que lors de la première étape, avec la seule Dongelstraat comme véritable ascension à affronter, mais sa dernière montée, sur des routes étroites, est programmée à trois kilomètres de l’arrivée. Les sprinters auront donc fort à faire pour tenir le bon groupe.
Départ : 12h38 – Arrivée : vers 16h35
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Les difficultés du jour :
Km 106,5 – 1re côte : Schoonhovendreef (500 m à 6,6% de moyenne)
Km 124,2 – 2e côte : Dongelstraat (700 m à 5,2%)
Km 140,0 – 3e côte : Dongelstraat (700 m à 5,2%)
Km 155,7 – 4e côte : Dongelstraat (700 m à 5,2%)
Km 171,3 – 5e côte : Dongelstraat (700 m à 5,2%)
4e étape – Samedi 12 juin : Hamoir > Hamoir (152,7 km)
Voici l’étape-reine de ce Tour de Belgique, tracée autour d’Hamoir, à l’orée des Ardennes wallonnes. Si certains signalent le Mur de Huy comme importante ascension du jour, celle-ci n’aura que peu d’impact sur cette journée de course, vu qu’elle sera escaladée à une seule reprise… à 115 kilomètres du but. C’est surtout l’enchaînement des longues côtes condruziennes qui fera la difficulté de cette courte étape. Avec un circuit final qui fera tout aussi mal avec les montées de la côte d’Odeigne et des Kimones, avant une descente technique jusqu’à la ligne d’arrivée tracée dans le centre d’Hamoir. Ces côtes ne sont pas raides, et peuvent permettre à des puncheurs-rouleurs de creuser des écarts.
Départ : 11h07 – Arrivée : vers 14h45
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Les difficultés du jour :
Km 26,2 – 1re côte : Côte d’Ereffe (2,3 km à 5,9% de moyenne)
Km 38,2 – 2e côte : Mur de Huy (1,4 km à 9,3%)
Km 64,4 – 3e côte : Tier de Vine (500 m à 7,6%)
Km 73,2 – 4e côte : Champ des Hêtres (2,8 km à 3,9%)
Km 79,4 – 5e côte : Côte de Warre (2,4 km à 5,3%)
Km 92,8 – 6e côte : Côte d’Odeigne (4 km à 3,8%)
Km 110,5 – 7e côte : Côte Hermanne-Kimones (2,1 km à 5,8%)
Km 112,9 – 8e côte : Grand Houmart (1 km à 4,9%)
Km 125,3 – 9e côte : Côte d’Odeigne (4 km à 3,8%)
Km 143,0 – 10e côte : Côte Hermanne-Kimones (2,1 km à 5,8%)
Km 145,1 – 11e côte : Grand Houmart (1 km à 4,9%)
5e étape – Dimanche 13 juin : Turnhout > Beringen (178,7 km)
Le Tour de Belgique se conclut comme traditionnellement dans le Limbourg, à l’occasion d’une étape particulièrement plane. Les candidats au classement général, si les écarts ne sont pas trop importants, pourront encore se disputer les secondes de bonification disponibles sur le kilomètre en or. Mais en dehors de cela, le peloton devrait rester au complet pour un sprint massif annoncé sur la longue ligne droite tracée à Beringen, aux abords de l’ancienne mine B-Mine, qui accueille chaque année un cyclo-cross sur ses pentes. Cette fois, aucune montée n’est annoncée…
Départ : 10h38 – Arrivée : vers 14h42
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Les difficultés du jour :
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Les favoris
Classement général
Définir les principaux favoris du Tour de Belgique reste toujours un exercice compliqué. L’épreuve est en effet courte (cinq étapes dont un contre-la-montre), profite à plusieurs types de coureurs et offre souvent quelques surprises sur ses étapes les plus corsées. Ce n’est pas pour rien si Tony Martin a réalisé un triplé lors de la décennie précédente, ou si Jens Keukeleire s’est transformé en chasseur de maillot bleu en 2017 et 2018. Entre les rouleurs et les puncheurs, il faut soit jouer la carte de la gestion, soit celle de l’audace. Et les routes ne manquent pas pour s’essayer à l’offensive sur ces étapes tracées sur des routes souvent peu connues du peloton. Et c’est ce qui fait le charme de ce Tour de Belgique, loin d’être une répétition des classiques wallonnes et flandriennes. L’objectif est de découvrir des chemins différents, mais tout aussi ardus.
Alors, qui peut briller sur ces routes ? De retour à la compétition sur l’Elfstedenronde, dimanche dernier, après son Tour d’Italie encourageant, Remco Evenepoel (Deceuninck-Quick Step) sera logiquement scruté vu ses qualités intrinsèques. Le coureur belge de 21 ans a confirmé qu’il sera présent sur ce Tour de Belgique pour enchaîner les kilomètres à l’aube de son grand objectif, les Jeux Olympiques de Tokyo. Mais le Brabançon a un esprit de compétition qui peut lui permettre de briller sur une course d’une semaine idéale pour sa condition actuelle. Et s’il ne trouve pas le bon rythme dès la première étape vallonnée, il sera certainement au service d’Yves Lampaert qui a confirmé sur À Travers le Hageland qu’il avait les bonnes jambes à l’aube de l’été. S’il ne sera pas sur le prochain Tour de France, l’ancien champion de Belgique a les qualités pour s’offrir une première course par étapes de prestige.
Dans l’équipe concurrente, la Lotto-Soudal, le vétéran remoucastrien Philippe Gilbert sera également attendu sur ces routes, avec notamment Tosh Van der Sande à ses côtés pour faire la différence sur les buttes de la semaine. La formation belge sera en tout cas à l’offensive, comme elle l’a prouvé sur l’Elfstedenronde récemment, ou sur d’autres semi-classiques belges du mois de mai. La même stratégie sera certainement employée par l’équipe Intermarché-Wanty-Gobert Matériaux qui comptera notamment sur Aimé De Gendt et sur Loïc Vliegen, qui avait abandonné sur la 6e étape du Critérium du Dauphiné pour garder du jus en vue de ce Tour de Belgique. Le Néerlandais Ide Schelling (Bora-Hansgrohe), récent vainqueur du GP des Cantons d’Argovie, sera également l’un des coureurs les plus attendus de cette épreuve pour attaquants.
L’Australien Chris Hamilton, qui a récemment prolongé son contrat de deux saisons avec le Team DSM, pourra également afficher ses qualités de puncheur, alors que son équipier Casper Pedersen pourra faire la différence sur le chrono et sur les étapes pour baroudeurs. De même chez Jumbo-Visma avec Finn Fisher-Black et Koen Bouwman. Chez Alpecin-Fenix, le champion de Belgique Dries De Bondt sera surveillé, alors que Rémy Mertz et Arjen Livyns auront des ambitions chez Bingoal Pauwels Sauces WB. Notons également les présences de Jonathan Hivert, Bryan Coquard (B&B Hôtels p/b KTM), Connor Swift (Arkéa-Samsic), Toon Aerts (Baloise Trek Lions), ou encore Lennert Teugels (Tarteletto-Isorex) comme candidats au classement général.
Sprinters
Le déplacement du Tour de Belgique de fin mai à début juin, a également permis à l’épreuve d’attirer de nombreux sprinters désireux de perfectionner leur pointe de vitesse sur les quelques étapes programmées cette semaine. Car entre les montagneux Critérium du Dauphiné, Tour de Suisse et Tour de Slovénie, l’épreuve belge apparaît clairement comme la meilleure possibilité pour les spécialistes de l’emballage massif de briller sans user leur moteur à l’aube du prochain Tour de France, prévu seulement deux semaines plus tard.
Un plateau royal s’annonce donc sur cette 90e édition. Chez Deceuninck-Quick Step, l’Irlandais Sam Bennett retrouve la compétition un mois après un Tour d’Algarve réussi (deux victoires d’étape) et compte y parfaire sa condition pour le Tour [En raison d’un problème au genou, Sam Bennett doit déclarer forfait et laisse sa place à Mark Cavendish]. De même que son adversaire australien Caleb Ewan (Lotto-Soudal), de retour en course trois semaines après une victoire d’étape suivi d’un abandon sur le Tour d’Italie. Ses problèmes au genou semblent réglés selon sa formation, qui compte le mettre en position idéale en vue du mois de juillet.
Vainqueur à la photo-finish de l’Elfstedenronde, Tim Merlier (Alpecin-Fenix) et son équipier Jasper Philipsen feront également office de favoris clairs sur de telles routes, avec même la possibilité de jouer le classement général si les conditions le permettent dès la première étape. Alors que l’Allemand Pascal Ackermann (Bora-Hansgrohe) jouera uniquement les sprints, et aura donc un statut de favori à défendre. L’équipe Jumbo-Visma annonce également une sacrée équipe de sprinters avec Dylan Groenewegen, qui a confirmé sur le Tour d’Italie retrouver de bonnes sensations dans les emballages massifs, David Dekker, la sensation du début de saison, et Olav Kooij, la pépite néerlandaise du sprint chez les espoirs. Toujours côté néerlandais, Cees Bol (Team DSM) espère retrouver des bonnes sensations après un printemps marqué par les blessures et une seule victoire, sur Paris-Nice.
Le champion d’Europe Giacomo Nizzolo (Team Qhubeka ASSOS) aura également un statut d’outsider après sa victoire d’étape sur le récent Tour d’Italie, alors que son compatriote Matteo Moschetti (Trek-Segafredo) veut poursuivre sa progression parmi les pros. De retour à la compétition après sa suspension, Nacer Bouhanni (Arkéa-Samsic) tentera pour sa part de retrouver des sensations sur ces routes belges, là où son compatriote Bryan Coquard (B&B Hôtels p/b KTM) espèrera surtout durcir la course, lui qui apprécie les courses plus ardues.
Côté belge, Timothy Dupont (Bingoal Pauwels Sauces WB) sera un outsider face à une telle liste des sprinters, tout comme le pistard Jules Hesters (BEAT Cycling) ou Jordi Warlop (Sport Vlaanderen-Baloise). Alors que Danny van Poppel (Intermarché-Wanty-Gobert Matériaux) tentera également de se faire une place, tout comme Niccolo Bonifazio (Total Directr Énergie).
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Le palmarès :
2011 Philippe Gilbert (BEL)
2012 Tony Martin (All)
2013 Tony Martin (All)
2014 Tony Martin (All)
2015 Greg Van Avermaet (BEL)
2016 Dries Devenyns (BEL)
2017 Jens Keukeleire (BEL)
2018 Jens Keukeleire (BEL)
2019 Remco Evenepoel (BEL)
2020 Annulé suite au Covid-19
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Photo de couverture et cartes interactives : Baloise Belgium Tour
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