- Comment est-ce que vous résumeriez votre saison en un mot ou en une phrase ?
« Une saison réussie, tout simplement. »
- De quoi vous êtes le plus satisfait dans votre saison ?
« Mon objectif était de gagner une course WorldTour cette année. J’ai gagné le Grand Prix du Québec, je pense que c’est ça ce dont je peux être le plus fier. Gagner une WorldTour, et surtout une classique — car il n’y en a pas beaucoup durant l’année, c’est la plus grosse satisfaction de ma saison. »
- Est-ce que vous avez quelques déceptions dans cette saison ?
« C’est sûr qu’une saison où tu n’as pas de déceptions, ce n’est pas une saison qui est réussie. Parce que je pense que le vélo, ce sont aussi des moments plus bas.
Je pense qu’à Paris-Nice, il y a eu une déception. Je voulais absolument gagner une étape, mais je n’ai pas su. Mais c’est quelque chose qui m’a fait grandir par la suite. Parce que tout ça te questionne sur ce qu’est le vélo. Et c’est ça aussi le vélo. »
- Vous avez participé à vos premiers monuments cette année. Qu’est-ce que vous avez appris sur les monuments ?
« J’ai pu participer à Milan-Sanremo. Je n’étais pas dans une très bonnes forme. Mais c’est sûr que c’est une course que tu dois connaître par cœur. Parce que c’est chaque année la même, et c’est chaque année plus ou moins le même scénario. Cette année, j’ai pu participer et voir comment se roulait la course. Je pense que sur un monument, le plus important, c’est de bien connaître le parcours et de faire les efforts au bon moment. C’est ça que j’ai appris. »
- Est-ce que vous de Milan-Sanremo un objectif à l’avenir ?
« À l’avenir, c’est sûr que c’est une course qui peut me convenir. Je pense que Sanremo est sur une date où, si tu as envie de gagner une Flandrienne, c’est quasiment sûr que tu es en forme dès la course italienne. C’est peut-être un objectif pour l’année prochaine de bien prester là-bas. Je ne dis pas forcément gagner, parce que c’est encore autre chose. Mais déjà, essayer d’être dans le final et pouvoir jouer quelque chose. »
- Est-ce que le départ de Maxime Monfort pour Lidl-Trek va être une difficulté dans votre année 2024 ?
« Non, je pense qu’il faut savoir accepter les choix des autres. Je suis assez ouvert d’esprit aussi et ce n’est pas quelque chose qui va m’affecter. C’est sûr que c’est dommage qu’il parte, mais je pense qu’il ne faut pas penser qu’à soi. Max avait envie de voir autre chose et j’accepte sa décision. Il faut que je continue d’avancer de toute façon. »
« Si je participe au Tour de France, ce sera une satisfaction, pas un stress »
- Quels vont être vos objectifs pour la saison prochaine ?
« J’ai envie de faire une saison à l’image de cette année, avec deux ou trois points de mieux. J’aimerais bien être performant sur les flandriennes, et pourquoi pas en gagner une. Que ce soit le Circuit Het Nieuwsblad, Gand-Wevelgem ou À travers la Flandre, ça n’a aucune importance. Tant qu’il y a possibilité d’en gagner une, je serai content.
On est aussi dans l’optique de participer à un premier Grand Tour. La décision sur lequel des trois n’a pas encore été prise, parce qu’il faut prendre en compte aussi les parcours. On ne prend pas une décision comme ça du jour au lendemain. Il faut regarder le parcours et les possibilités. On verra bien le parcours qui me convient le mieux. »
- Est-ce qu’il y aurait un stress supplémentaire à découvrir les grands tours à travers le Tour de France ?
« Ce ne sera pas un stress, mais une satisfaction. Tout coureur a envie de faire le Tour de France, pourquoi se mettre du stress ? Tu réalises quasiment un rêve de gosse de participer au Tour. Ce ne sera pas vraiment le stress qui me dominera. Ce sera plutôt l’excitation de découvrir une course telle que le Tour de France. »
- Après votre première expérience en équipe nationale à l’Euro, avez-vous en tête les prochains rendez-vous en sélection nationale comme les Jeux, les Mondiaux ou l’Euro ?
« Oui, c’est sûr. J’adore pouvoir représenter mon pays. Je suis rentré par la grande porte avec le championnat d’Europe qui vient de se passer. J’espère que j’ai retenu l’attention de l’équipe nationale et qu’on pensera à moi l’année prochaine. »
« Si Philipsen veut participer à l’Euro en Belgique, je pense qu’on a plus de chances de gagner avec lui qu’avec moi »
- Et parmi les trois rendez-vous, vous pensez plus à l’Euro en Belgique ?
« Je ne sais pas. Il faut voir qui veut y participer aussi. Si Jasper Philipsen veut participer aux championnats d’Europe, je pense qu’on a plus de chances de gagner avec lui qu’avec moi. Ce sera normalement un sprint. Il faut voir ce qui est possible. Et c’est encore loin de toute façon. Si je peux rouler les trois, je serai content. Mais si je peux juste mettre le maillot de l’équipe nationale l’année prochaine, je serai aussi assez content. »
- À votre avis, qu’est-ce que vous pouvez encore améliorer en tant que coureur ?
« Je pense qu’il y a encore beaucoup de choses à améliorer. J’ai la chance d’avoir une marge de progression, pas une grande parce qu’il ne faut pas se voiler la face. Je dois encore améliorer ma connaissance des grandes courses, car je suis aussi encore ‘novice’ dans le métier du cyclisme. Chaque année, c’est un peu mieux. Mais je pense qu’il y a encore beaucoup de pourcents à gagner grâce à l’expérience. »
- Et dans votre approche du sprint spécifiquement, qu’est-ce que vous pouvez encore améliorer ?
« Je pense qu’on a vu que les sprints massifs et plats, ce n’est pas là que je suis toujours le plus performant. Je veux dire par là que j’ai montré que je n’étais pas un sprinteur comme Groenewegen ou comme Jakobsen. Je suis plus un sprinteur qui aime bien quand ce sont des arrivées avec de la fatigue et de la force. Au niveau du positionnement, je pense que cela se fait grâce à des coéquipiers qui savent bien t’emmener, notamment avec Jasper De Buyst. Les derniers sprints que j’ai gagnés cette année, j’étais chaque fois presque placé devant pour jouer la victoire. Je pense qu’avec de bons équipiers, il y a moyen d’être prêt pour une victoire sur un sprint vraiment massif. »