Lionel Taminiaux : “Ce n’est pas mon ambition d’être équipier à 100% pour un leader”

Notre série d’entretiens avec les cyclistes wallons se poursuit avec Lionel Taminiaux. Le coureur quitte l’équipe Alpecin-Deceuninck pour rejoindre Lotto-Dstny la saison prochaine. L’Ottintois se confie sur une saison compliquée pour lui.
Lionel Taminiaux - Alpecin-Deceuninck 2023
  • Comment est-ce que vous aviez abordé cette saison 2023 ?

“J’ai pour objectif chaque saison d’essayer de gagner au moins une course, c’est mon objectif personnel principal. J’ai gagné deux kermesses, mais pas de course UCI, c’est un peu dommage pour moi. Je reste un peu sur ma faim avec ça, cette année-ci. Sinon, j’avais d’autres objectifs. J’avais un peu pour rêve de découvrir les classiques dans l’équipe Alpecin-Deceuninck. Mais sur les trois ans que j’ai passés dans l’équipe, je n’ai pas pu assez découvrir les grandes courses selon moi. C’est un peu dommage, car je pense que les classiques du début de saison, ce sont les courses qui me conviennent le mieux. Je n’ai pas assez grandi là-dedans sur les trois dernières années.”

  • Si vous deviez résumer cette saison en un mot, ça serait lequel ?

“Je ne sais pas, en dessous des attentes en tout cas.”

  • Vous n’êtes pas satisfait de votre saison 2023 ?

“Je ne suis pas totalement satisfait de ma saison. J’ai un peu du mal, chaque saison au début d’année, à faire ma place et à arriver vraiment en forme. Je n’ai pas fait des grands résultats, mais ce n’était pas non plus mon rôle dans l’équipe de faire souvent des résultats. Donc, de temps en temps, quand j’ai ma chance, j’essaye de faire au mieux, mais ça a été assez rare cette saison et plutôt imprévu. Je n’étais pas non plus au courant un mois à l’avance qu’il y avait une course qui devait être un objectif. C’est généralement un peu la situation de course qui a fait qu’on a tiré ma carte à la fin et du coup, dans ces moments-là, il faut prester. Mais ce n’est pas donné à tout le monde de savoir faire ça. C’est peut-être un peu pour ça aussi que je n’ai pas assez fait de résultats selon moi.

Donc, je pense que je n’ai pas réussi la saison à 100%, mais dans le rôle d’équipier ou de poisson pilote, de temps en temps, ça a bien été quand même.”


“Un stage en altitude pour la Vuelta… sur laquelle je n’ai pas sélectionné”


  • Sur cette saison, quel a été quoi votre meilleur souvenir ?

“C’est compliqué. Le meilleur souvenir de la saison pour moi, c’est le stage d’altitude. Ce n’est pas un moment en course, donc c’est un peu bête de dire ça. Mais le meilleur moment pour moi de la saison, c’était mon stage pour préparer la Vuelta. Et ensuite, je n’ai pas été sélectionné sur cette épreuve… Je pense que le Tour d’Espagne aurait été mon meilleur moment de la saison, mais je n’ai pas pu le vivre.”

  • En 2024, vous serez chez Lotto-Dstny. Pourquoi ce changement d’équipe ?

“Justement parce que je n’ai pas l’impression d’avoir su faire ma place sur les trois années que j’ai passées au sein de l’équipe Alpecin-Deceuninck et d’avoir grimpé d’un échelon par rapport à 2021. J’ai eu des bons moments sur ces trois années, j’ai découvert un Grand Tour avec la Vuelta en 2022, j’ai franchi des paliers et j’ai connu des moments difficiles aussi. Mais, selon moi, je n’ai pas eu la possibilité de grandir plus que ça dans l’équipe ou de faire ma place parce qu’il y a des leaders incontestables qui performent à chaque course et qui sont là tout le temps.

Avec ça, c’est compliqué pour moi de pouvoir me montrer dans l’équipe, en tout cas comme leader ou coureur qui fait des résultats. Ce n’est pas mon ambition d’être équipier à 100% pour un leader. J’ai des ambitions personnelles aussi. J’ai l’impression que je ne peux pas les réaliser plus que ça dans l’équipe où je suis actuellement.”

  • Dans quel rôle est-ce que vous imaginez dans l’équipe Lotto-Dstny ?

“Je pense que ce sera un rôle de leader ou semi-leader sur un programme B. Donc pas les grandes classiques WorldTour, mais un programme avec des courses 1.1, Pro Series, peut-être les coupes de France aussi. Des courses qui sont à mon niveau, sur lesquelles je peux performer et essayer de prendre des points. Parce que c’est l’ambition de l’équipe de retourner dans le WorldTour dans deux ans. Dans cette vision-là, j’ai ma place et je peux me montrer un peu plus que ce que j’ai pu faire maintenant.”


“Envie de découvrir un peu plus les classiques”


  • Quels seront vos objectifs dans l’année qui vient ?

“Mon objectif sera toujours d’essayer de gagner au moins une course. J’espère être quelqu’un qui fait des résultats et qui est à l’avant-plan de la course et pas quelqu’un qui est juste équipier, fait le travail et termine la saison sans avoir fait de grands résultats.”

  • Et à plus long terme, qu’est-ce que vous aimeriez encore accomplir dans votre carrière ?

“J’aimerais surtout découvrir un peu plus les classiques quand même. Ce sont des courses qui font rêver : le Tour de France, Paris-Roubaix, les classiques du début de saison. J’aimerais bien découvrir jusqu’où je peux arriver dans ces courses-là. Maintenant, le but ultime, c’est de gagner des courses évidemment. Car je me rends compte que les courses de ce niveau-là, c’est encore vraiment un ou deux crans au-dessus de ce que je peux faire pour vraiment jouer la victoire. C’est un rêve, mais ce n’est pas un but direct, on va dire.

Maintenant, avant de découvrir les classiques, je vais essayer de faire des résultats dans beaucoup d’autres courses de second niveau.”

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