Le Team Monti, un coup dans l’eau pour Deceuninck-Quick Step ?

Deceuninck-Quick Step a annoncé sa collaboration avec la nouvelle équipe continentale italienne Team Monti. Mais le Team Monti sera-t-il un jour au départ d’une course ?
Logo - Team Monti Deceuninck-Quick Step

Deceuninck-Quick Step avait annoncé en fin d’année dernière sa collaboration avec la nouvelle équipe continentale italienne Team Monti, une sorte de formation satellite permettant la formation de jeunes talents italiens et belges pour l’avenir. Mais le Team Monti sera-t-il un jour au départ d’une course ? Le manager de Deceuninck-Quick Step Patrick Lefevere en doute lui-même.

15 coureurs âgés de 18 à 21 ans annoncés pour la saison 2020 parmi lesquels l’Italien Michele Gazzoli, le Néo-Zélandais Reuben Thompson ou le Belge Stefano Museeuw (fils de Johan Museeuw), une structure digne des pros grâce à l’aide de Deceuninck-Quick Step, un calendrier international… : tout s’annonçait pour le mieux pour les coureurs du Team Monti, nouvelle structure italienne montée en tant qu’équipe satellite de Deceuninck-Quick Step. L’équipe continentale devait ainsi servir de tremplin pour des espoirs prometteurs, à la manière de Klein Constantia entre 2013 et 2016 (qui a notamment permis l’émergence de Julian Alaphilippe, Max Schachmann, Rémi Cavagna ou encore Enric Mas). Mais alors que la saison cycliste sur route démarre petit à petit, les doutes entourant cette équipe italienne s’intensifient.

Dans le quotidien belge Het Nieuwsblad, Patrick Lefevere, manager de Deceuninck-Quick Step, s’interroge sur les plans du patron du Team Monti, Tony Monti. Ce dernier s’est appuyé sur les structures de l’ancienne équipe Liquigas et a réussi à obtenir de précieux contrats avec des jeunes talents déjà appréciés pour leurs résultats chez les juniors. Mais il n’aurait pas les garanties financières nécessaires pour la pérennisation de la formation. « L’équipe possède ses propres voitures et vélos et a déjà effectué un stage », explique Patrick Lefevere au Nieuwsblad. « Comme convenu, j’ai commandé du matériel pour eux : des vélos, des lunettes, des tenues… auprès de nos sponsors habituels. Au total, cela nous a coûté près de 150 000 euros. L’objectif était que cela me soit remboursé rapidement. Mais ce n’est toujours pas le cas pour l’instant. C’est pourquoi j’ai arrêté toutes les commandes actuellement ».

Patrick Lefevere affirme toutefois qu’il ne compte pas couper les ponts de suite avec le Team Monti. « Je suis devenu méfiant », lance-t-il. « Il s’agit moins d’une question d’argent que d’une atteinte à la réputation de notre équipe. Je ne veux pas que ça atteigne notre équipe ». Le manager belge de Deceuninck-Quick Step confirme qu’il ne veut pas attendre « trois semaines de plus » avant d’avoir des nouvelles de la direction de cette formation continentale qui bénéficie de l’aide d’un groupe historique.

« Ne pas tuer le rêve de 17 personnes »

Du côté italien, on s’interroge également sur cette fameuse équipe. À tel point que plusieurs membres du personnel auraient déjà décidé de quitter la structure, selon le magazine Tuttobici. Le sprinter italien Michele Gazzoli, l’une des stars annoncées, a même rompu son contrat pour rejoindre le Team Colpack-Ballan. Tony Monti, pour sa part, affirme que les choses avancent dans le bon sens. Dans un court entretien accordé à Tuttobici, il affirme que « dans quelques jours, [je] vais tout arranger ». Il ajoute : « J’ai reçu de nouveaux documents depuis New York qui me rassurent concernant l’avenir de l’équipe. (…) Samedi, je vais tenir une conférence de presse pour expliquer comment les choses se sont passées et la personne qui a entraîné l’affaire d’aujourd’hui et qui ose dire des choses malveillantes à mon sujet le regrettera. Nombreux sont ceux qui trembleront après avoir comploté dans mon dos ».

Plus concrètement, Tony Monti confirme le départ de Gazzoli, affirmant qu’il ne « retient personne ». Et il lance à Patrick Lefevere : « Je lui ai seulement dit, la main sur le cœur, de ne pas tuer le rêve de 17 personnes. Nous pouvons résoudre les choses de manager à manager ». Avant d’expliquer plus concrètement : « Je le répète, j’ai besoin de quelques jours de plus ». Il indique qu’il ne doit payer les premiers salaires que « le 10 février » et demande donc que les comptes soient rendus à cette date. Bref, le Team Monti va-t-il devenir une énième équipe fantôme, victime de partenaires récalcitrants ? La réponse ne devrait pas tomber avant la mi-février, si l’on en croit les différents protagonistes de cette étonnante affaire.

Photo : Twitter @team_monti/Team Monti-Deceuninck-Quick Step

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