Les frimas de l’hiver chatouillent encore les pédales, entre la dinde et le feu d’artifice, que les supporters s’agitent déjà pour connaître le programme de leurs favoris en vue de la saison prochaine. Cette saison qui débute dans seulement deux semaines, mais qui s’annonce plus disputée que jamais dès le mois de mai avec le Tour d’Italie, suivi du Tour de France et du Tour d’Espagne. Il est déjà temps de choisir ses objectifs pour assurer sa condition en vue de ces trois Grands Tours. Mais lequel ou lesquels choisir ? La question est sur la table de nombreuses équipes, et certaines ont déjà affiché clairement leurs ambitions entre les maillots rose, jaune et rouge. Tour d’horizon des pelotons qui s’annoncent sur ces trois courses majeures du calendrier.
Sur le Tour d’Italie
Premier Grand Tour de la saison, le Tour d’Italie est également le plus délicat à aborder. Ses étapes de montagne spectaculaires et ses journées de transition particulièrement ardues rendent la course débridée et permettent rarement à un leader isolé de sortir du lot. Il s’agit d’être bien accompagné sur les routes italiennes au risque de se casser les dents en troisième semaine de course. Demandez au Britannique Simon Yates (Mitchelton-Scott), parti à toute vitesse vers un maillot rose certain, avant de s’effondrer à quelques jours de l’arrivée à Rome. Cela n’empêche pas le coureur de 26 ans, vainqueur du Tour d’Espagne en septembre dernier, d’annoncer à nouveau sa présence sur le Giro en 2019. Il sera de nouveau prêt à affronter les monts italiens avec notamment l’Espagnol Mikel Nieve et le Colombien Esteban Chaves, vainqueurs d’étape sur le dernier Tour d’Italie. Chaves, d’ailleurs, affirme être remis de la maladie qui l’oppressait depuis le mois de mai, et devrait donc de nouveau être aux avant-postes dès que la pente se fera rude.
Toujours côté britannique, le Team Sky n’a pas encore annoncé clairement son leader pour ce Tour d’Italie, mais le jeune Colombien Egan Bernal, 21 ans, sera bien de la partie, et pourrait donc être pour la première fois à la tête de l’équipe noire et bleue après avoir joué les équipiers-modèles sur le Tour de France, qu’il a terminé à la 15e place. Il retrouvera ainsi en Italie son compatriote Miguel Ángel López (Astana), troisième du Tour d’Italie et du Tour d’Espagne en 2018, et enfin attendu sur ce Giro avec un esprit plus offensif. Ce qui pourrait enfin lui permettre de se rapprocher du maillot rose, et non plus de rester en second rideau. Et il aura du boulot car d’autres favoris s’annoncent encore sur ce plateau d’une certaine qualité. Comme le Néerlandais Tom Dumoulin (Sunweb), vainqueur en 2017 et deuxième l’an dernier. Vu le tracé proposé, l’ex-champion du monde du contre-la-montre a toutes les cartes en mains pour remporter un deuxième Tour d’Italie, du moins s’il arrive au meilleur de sa forme au départ de Bologne.
Les Italiens ne sont également pas en reste. Le Requin de Messine Vincenzo Nibali (Bahrain-Merida), double vainqueur du maillot rose (2013 et 2016), reviendra sur le Giro avec l’envie de croquer ses rivaux grâce à son équipe de choc en montagne. Il sera en effet accompagné de Damiano Caruso et de Domenico Pozzovivo, de sacrés grimpeurs. Il devra toutefois faire face à la concurrence de son ancien équipier Fabio Arù (UAE Team Emirates), annoncé au départ même s’il souhaite encore patienter avant de confirmer sa présence à Bologne, en mai. Le champion du monde Alejandro Valverde (Movistar) a lui déjà confirmé qu’il arborera son maillot irisé sur les routes italiennes, avec notamment son compatriote Mikel Landa (vainqueur d’étape en 2015 et 2017) et l’Équatorien Richard Carapaz (4e en 2017) à ses côtés pour propulser le maillot bleu azur de la Movistar vers les sommets. Une dream team qui risque de battre le fer avec le Team Jumbo-Visma, qui annonce son leader slovène Primoz Roglic (4e du Tour de France en 2017) au départ de ce Giro, avec notamment le Néerlandais Antwan Tolhoek ou le Belge Laurens De Plus pour l’épauler.
Au rayon des grimpeurs capables de jouer le Top 10 sur ces routes italiennes, le Russe Ilnur Zakarin (Katusha-Alpecin) aura également un rôle à jouer lors de ce premier Grand Tour de l’année. Le Polonais Rafal Majka (Bora-Hansgrohe) risque également de se montrer offensif avec son équipier David Formolo, dixième de la dernière édition du Tour d’Italie. Enfin, Ag2r-La Mondiale annonce les prochaines participations d’Alexis Vuillermoz et de Tony Gallopin, confirmant l’ambition de l’équipe française de briller dans la montagne italienne. Et côté belge, seuls Thomas De Gendt (Lotto-Soudal) et Serge Pauwels (Dimension Data), qui ambitionnent d’enchaîner les trois Grands Tours cette saison, s’annoncent pour l’instant en Italie.
Enfin, du côté des sprinters, le champion d’Allemagne Pascal Ackermann (Bora-Hansgrohe) risque d’être l’un des coureurs les plus rapides dans les finales dans la plaine. Il devra notamment faire face au Colombien Fernando Gaviria (UAE Team Emirates) et à l’Italien Elia Viviani (Deceuninck-Quick Step), seuls sprinters actuellement confirmés sur ce premier Grand Tour de l’année.
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Sur le Tour de France
Plus grande épreuve médiatique de la saison, le Tour de France reste la course la plus attendue de la saison, même si le Giro et la Vuelta ont affiché le plus de spectacle ces dernières années. La liste des favoris au départ de la prochaine édition de la Grande Boucle reste malgré tout aussi longue que sur le Giro et il faudra compter sur quelques batailles épiques en haute montagne si cette liste se garnit encore de quelques noms d’ici le mois de juillet. Car les déçus du Tour d’Italie ou ceux qui n’ont pu y défendre leur chance en raison d’une blessure ou autre risquent d’être encore nombreux à rejoindre la caravane du Tour, quelques semaines plus tard.
Ainsi, Tom Dumoulin (Sunweb) a déjà annoncé qu’il pourrait s’engager sur les routes du Tour de France, selon sa condition après le premier Grand Tour de l’année. Alors que Vincenzo Nibali (Bahrain-Merida) a confirmé qu’il réalisera de toute manière le doublé, et visera donc tant le maillot rose que le maillot jaune. Mikel Landa (Movistar) sera également sur les deux premiers Grands Tours de la saison, et sera cette fois accompagné du Colombien Nairo Quintana et de l’Espagnol Marc Soler sur la Grande Boucle. Primoz Roglic (Jumbo-Visma) devrait aussi rejoindre la France après l’Italie, et jouera certainement l’équipier-modèle du Néerlandais Steven Kruijswijk et du Néo-Zélandais George Bennett cette fois. Bauke Mollema (Trek-Segafredo), déjà présent en Italie, sera pour sa part un des équipiers de l’Australien Richie Porte en juillet.
L’équipe Sky n’a pas encore confirmé tous ses leaders au fil des trois Grands Tours, mais il ne fait quasiment aucun doute que les deux vainqueurs du Tour de France de l’équipe, les Britanniques Chris Froome et Geraint Thomas, seront au départ de la prochaine édition de l’épreuve. Ils devront notamment faire face aux grimpeurs français, que sont Romain Bardet, Pierre Latour (Ag2r-La Mondiale) et Thibaut Pinot (Groupama-FDJ). L’équipe Astana sera également attendue dans la course au maillot jaune avec notamment le Danois Jakob Fuglsang et l’Espagnol Gorka Izagirre en co-leaders. Alors que l’équipe Deceuninck-Quick Step annonce la première participation d’Enric Mas, surprenant deuxième du dernier Tour d’Espagne. Lotto-Soudal, pour sa part, confirme les retours des talents belges Tim Wellens et Tiesj Benoot sur le Tour, tout comme Greg Van Avermaet chez CCC.
Du côté des sprinters, peu d’échos ont encore filtré quant à leur présence. Chez UAE Team Emirates, le duo Fernando Gaviria–Alexander Kristoff risque de faire des étincelles alors que le triple champion du monde Peter Sagan (Bora-Hansgrohe) visera un septième maillot vert. L’Australien Michael Matthews (Sunweb) reviendra en France pour arracher une deuxième victoire au classement par points alors que Lotto-Soudal emmènera pour la première fois l’Australien Caleb Ewan sur le Tour. Il faudra encore patienter quelques semaines avant de connaître leurs rivaux.
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Sur le Tour d’Espagne
Le dernier Grand Tour de l’année peut encore difficilement tracer une liste des partants intéressante, vu sa place dans le calendrier. D’ici le mois d’août, bon nombre de leaders peuvent changer leur fusil d’épaule, notamment en raison de blessures ou autres désagréments. Mais certains grimpeurs ont déjà confirmé leur présence sur l’épreuve la plus coriace du calendrier. Sur les montagnes abruptes de la péninsule ibérique, l’équipe Movistar arborera ainsi une de ses plus belles équipes avec le Colombien Nairo Quintana et le champion du monde Alejandro Valverde en tant que co-leaders. L’équipe Astana sera l’une de ses plus grandes rivales avec les présences annoncées de Miguel Angel Lopez et des frères Gorka et Ion Izagirre.
Pour le reste, quelques noms circulent encore. Le Néerlandais Steven Kruijswijk (Jumbo-Visma) devrait enchaîner le Tour de France avec la Vuelta, alors que l’Italien Domenico Pozzovivo (Bahrain-Merida) s’annonce comme le leader de sa formation pour ce dernier grand rendez-vous de l’année. Le Français Alexandre Geniez (Ag2r-La Mondiale), le Polonais Rafal Majka (Bora-Hansgrohe) ou encore le Belge Thomas De Gendt (Lotto-Soudal) seront également au départ.
Photo : ASO/Thomas Maheux
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