Nouvelle grande victoire pour les dames du peloton : l’Union Cycliste Internationale (UCI) va mettre en place une clause de congé maternité dans les contrats entre cyclistes indépendantes et équipes du WorldTour féminin, révèle Cyclingnews ce mardi. Cette clause permettra notamment à ces femmes d’être payées durant huit mois et de pouvoir faire une pause durant et après leur grossesse, sans se retrouver sans le sou.
C’est une grande nouvelle pour le cyclisme féminin : grâce au combat mené par The Cyclist’s Alliance, un syndicat de coureuses notamment mis en place par l’ex-pro Iris Slappendel, une clause de congé maternité va être incluse dès 2020 dans les contrats entre cyclistes indépendantes et équipes du WorldTour féminin. Les dames pourront donc bénéficier d’un salaire minimum durant au moins huit mois, grâce à cette nouvelle clause. Les professionnelles qui attendent un enfant pourront ainsi quitter leur équipe trois mois en bénéficiant de 100% de leur salaire, puis cinq mois en bénéficiant de 50% de leur salaire. C’est une grande avancée pour les dames, alors que jusqu’à présent, aucune clause de ce genre n’était prévue dans les contrats.
Virée car enceinte ?
Selon Iris Slappendel, certaines équipes indiquaient dans leur contrat qu’une femme enceinte pouvait être tout simplement écartée du groupe, sans autre préavis. Ce qui est interdit par la loi dans les pays de l’Union européenne. « Les temps changent. La situation des cyclistes s’améliore et les équipes deviennent de plus en plus professionnelles. Les coureuses roulent désormais jusqu’à un âge plus avancé et parfois, la maternité fait partie d’une carrière. Il est important de savoir que si vous souhaitez devenir mère, cela ne devrait pas vous arrêter votre carrière d’athlète professionnelle », explique ainsi la directrice exécutive de The Cyclist’s Alliance Iris Slappendel chez Cyclingnews.
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L’UCI a récemment publié des amendements à son règlement mis en place dès le mois de janvier 2019, avec des mesures qui seront donc mises en place d’ici 2020. Deux contrats seront ainsi possibles pour les dames : un contrat standard entre une cycliste et une équipe Women’s WorldTeam (NDLR : le plus haut niveau pro), ou un contrat entre une cycliste indépendante et une équipe Women’s WorldTeam. Ce dernier contrat permet notamment d’obtenir la clause maternité qui permet ainsi d’être rémunérée durant trois à huit mois, comme indiqué plus haut. Le règlement ajoute que la cycliste ne peut être payée moins que le salaire minimum qui sera mis en place également dès 2020.
De 15.000 à 30.000 euros en quatre ans
Ce salaire minimum sera ainsi de 15.000 euros (pour un contrat standard) à 24.000 euros (pour les indépendantes) à partir de 2020. Le montant supérieur pour les indépendantes correspond au fait qu’elles devront s’acquitter elles-mêmes des taxes et du financement de leur sécurité sociale. Ces montants seront ensuite relevés au fil des années. En 2021, ceux-ci passeront à 20.000 euros (standard) et 32.000 euros (indépendante) puis à 27.500 euros (standard) et 45.100 euros (indépendante) en 2022. L’objectif de l’UCI est que les salaires minimums soient égaux entre les hommes et les femmes à partir de 2023. Le salaire minimum pour un cycliste sous contrat avec une équipe continentale professionnelle est aujourd’hui de 30.000 euros.
« Dans le comité du Women’s WorldTour, j’ai plaidé pour un congé maternité et une assurance entourant la maternité. Cela a été un grand sujet de discussion car beaucoup de gens semblent avoir du mal à comprendre, estimant qu’une athlète ne devrait pas tomber enceinte car cela coûte de l’argent à l’équipe. Je suis heureuse que nous ayons désormais ces clauses dans les contrats », confie encore Iris Slappendel. Car au-delà de la clause maternité, les dames bénéficieront dès 2020 et 2021 de nouvelles ressources en matière d’assurance santé, et en 2022, un plan de pension leur sera également octroyé.
Cinq équipes en 2020, quinze en 2022
Les Women’s WorldTeams seront au nombre de cinq à partir de 2020, confirme encore l’UCI. Ces équipes auront une licence de quatre ans, jusque fin 2023. Cinq nouvelles équipes se verront ensuite attribuées des licences de trois ans pour le plus haut niveau professionnel, à partir de 2021. Et enfin, cinq autres équipes arriveront en WorldTour, avec une licence de deux ans, dès 2022. Et à partir de 2024, les quinze équipes seront classées selon leurs performances sportives. Les cinq premières recevront une licence de quatre ans, les cinq suivantes auront une licence de trois ans, et les cinq dernières auront une licence de deux ans. Chaque équipe devra en outre être composée d’au moins neuf et jusqu’à seize coureuses, avec un total qui pourra augmenter de dix à vingt coureurs à partir de 2022.
Photo : Trek-Segafredo/Santini
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