Si la saison de cyclo-cross touche à sa fin, les pistards également clôturent doucement leur hiver à l’occasion des championnats d’Europe disputés sur le vélodrome de Granges, en Suisse. Une dernière joute continentale pour conclure une saison pleine depuis les championnats du monde disputés en août. Et cet hiver s’annonçait déjà important à l’aube des prochains Jeux Olympiques, prévus à l’été 2024, à Paris. Les préparatifs pour cette chasse aux médailles olympiques sont déjà dans toutes les têtes depuis plusieurs années, mais la dernière ligne droite se dévoile déjà au fil des championnats. Ce rendez-vous européen sur l’anneau suisse ne devait donc pas être manqué, au risque de voir les adversaires pour l’or prendre un avantage psychologique, en plus de l’ascendant physique déjà affiché.
Pour la sélection belge, coaché par l’ancien champion du monde Kenny De Ketele et l’ex-pistard néo-zélandais Tim Carswell, l’objectif de cette semaine en Suisse était de confirmer les résultats encourageants engrangés lors des championnats du monde à Saint-Quentin-en-Yvelines, en octobre 2022. Deux titres mondiaux et deux médailles de bronze lors de ces Mondiaux : et si la jeune sélection belge, encore rajeunie cet hiver, s’offrait le même palmarès à Granges ?
Deux nouveaux records pour l’équipe masculine de poursuite
Et cela démarrait en force avec la prestation cinq étoiles proposée par l’équipe de poursuite. Thibaut Bernard (20 ans), le seul Wallon de la sélection noir-jaune-rouge, Noah Vandenbranden (20 ans), Gianluca Pollefliet (21 ans) et Tuur Dens (22 ans) peaufinaient au mieux leurs réglages collectifs pour signer un nouveau record de Belgique en 3:51.482, soit près d’une seconde de mieux que leur précédent meilleur temps. Ce qui leur permet de terminer à la cinquième place de cet Euro, à une marche seulement des finales. Une finale pour le bronze qui n’était qu’à une seconde à peine.
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“Voici douze mois, nous étions déjà contents de régulièrement rouler sous les 4 minutes. Désormais, nous avons les 3:50 dans le viseur”, sourit Kenny De Ketele au micro de la VRT. Et les jeunes sont conscients qu’ils peuvent encore s’améliorer. “Durant l’hiver, la préparation n’était pas uniquement centrée sur la poursuite par équipes. Car nos équipes sur route souhaitent que nous fassions aussi des entraînements d’endurance pour être aussi performant sur la route. Mais à l’approche des championnats du monde à Glasgow, nous pourrons encore viser un pic de forme et nous préparer spécifiquement”, analyse Tuur Dens, qui souligne également leur jeune âge comme un encouragement et une confirmation que leur marge de progression est encore importante.
Au lendemain de ce rendez-vous réussi, Noah Vandenbranden a par ailleurs montré sa force sur la poursuite individuelle, durant laquelle il a signé un nouveau record de Belgique en 4:12.122. Cela signifie une huitième place finale, mais aussi de grands espoirs pour l’avenir. “J’espère pouvoir rouler pour une place dans le Top 4 l’année prochaine. Cela se compte en secondes. Le top mondial reste mon objectif”, confirme-t-il au micro de la VRT.
Du BMX et du bobsleigh… à la piste
Une autre équipe belge était pour la première fois sur la piste des championnats d’Europe : un quatuor féminin pour la vitesse par équipes, une première depuis 2015. Avec les pistardes déjà reconnues que sont Nicky Degrendele (ex-championne du monde de keirin) et Julie Nicolaes (multiple médaillée aux championnats d’Europe et du monde chez les juniors), mais aussi Valerie Jenaer, venue… du bobsleigh et du hockey sur glace, et Elke Vanhoof, sixième en… BMX lors des Jeux Olympiques de Rio. Ces quatre sprinteuses espèrent obtenir leur qualification pour les prochains Jeux de Paris, en 2024, et elles ont déjà convaincu du côté de Granges avec une sixième place finale, à 1,7 seconde d’une finale pour la médaille de bronze.
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Kopecky espérait trois titres
Déjà championne du monde en titre de la course à l’élimination et de la course à l’américaine (avec Shari Bossuyt) et championne d’Europe en titre sur la course à l’élimination et la course aux points, Lotte Kopecky espérait engranger à nouveau les médailles d’or sur l’anneau helvète. La semaine avait parfaitement démarré pour la N°1 belge avec une victoire rondement menée sur la course à l’élimination : “C’est une conformation de ma forme actuelle. Gagner sa première course tout de suite, c’est gratifiant. (…) J’ose rêver de trois titres européens, ici, mais il faut que tout se passe bien”, commentait-elle au micro de la VRT.
Son optimisme a été douché sur l’omnium, dès le lendemain. Face à une Katie Archibald indétrônable, Kopecky n’a pu finalement que viser le podium. Mais elle le confirme : elle a manqué son sprint final sur le scratch (11e), ce qui l’a rapidement éloignée de l’or. Sa deuxième place sur la course finale, aux points, lui permet d’au moins obtenir le bronze : “Une médaille importante car c’est une discipline olympique”, rappelle-t-elle.
En argent, six semaines après une clavicule cassée
La grande incertitude de cette sélection concernait Shari Bossuyt. La sprinteuse de 22 ans s’était cassé la clavicule dès le premier jour des championnats de Belgique sur piste, fin décembre. Et pourtant, six semaines plus tard, elle retrouvait la piste pour disputer les championnats d’Europe. Et la cycliste belge a rapidement confirmé son retour en verve avec une médaille d’argent décrochée sur la course aux points. “J’étais peut-être la plus forte sur l’ensemble de la course, mais pas la plus maligne. Vous devez être capable de mettre cela derrière vous pour la suite”, réagit-elle au micro de la VRT, frustrée par la méthode de la vainqueure norvégienne Anita Stenberg, concentrée sur la poursuite de ses rivales.
Bossuyt et Kopecky ont tenté, lors du dernier jour, de confirmer leur titre mondial lors de la course à l’américaine. Elles sont toutefois tombées sur des adversaires coriaces. Elles terminent finalement quatrièmes, à seulement deux points du podium. Alors que la paire masculine, composée de Robbe Ghys et Fabio Van den Bossche, malgré plusieurs tentatives d’échappée, concluent en cinquième place, mais à dix-sept points de la troisième place. Ces prestations restent toutefois positives pour la bonne dynamique d’un groupe belge qui semble grandir à bonne cadence en direction de Paris 2024.
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