L’organisation de l’Amstel Gold Race a présenté ce jeudi un nouveau tracé pour le final de la classique néerlandaise, disputée le 15 avril prochain. Sans côte supplémentaire, le circuit menant vers l’arrivée propose surtout des routes plus étroites et sinueuses. Et si les responsables de la Flèche Wallonne et de Liège-Bastogne-Liège s’inspiraient de ces décisions pour remettre à neuf les parcours de ces deux classiques wallonnes ?
Depuis l’an dernier, l’Amstel Gold Race a laissé tomber son habituelle arrivée au sommet du Cauberg, mythique ascension de Valkenburg, pour se conclure par un circuit final moins vallonné mais qui a offert un beau spectacle. En effet, c’est sur ces derniers kilomètres moins pentus que les anciens champions du monde Michal Kwiatkowski (Sky) et Philippe Gilbert (Quick Step) s’étaient isolés pour se disputer la victoire dans un sprint à deux. Au lieu de préconiser une arrivée explosive avec le Cauberg, attendu par tout le peloton comme le juge de paix de cette classique néerlandaise, l’organisation a décidé de chambouler les habitudes pour promouvoir un tracé moins prévisible. Le Cauberg est désormais placé à plus de 15 kilomètres de l’arrivée et il n’y a plus la moindre ascension à proprement parler dans les dix dernières bornes de l’épreuve limbourgeoise.
This is the interactive map of the new final: https://t.co/mv7ohqtmgV
You can see the narrow roads on Streetview.
In the maps comparison you can find the differences with the old final circuit. #AGR18 pic.twitter.com/Acl661TY6z— Lasterketa Burua (@LasterketaBurua) February 15, 2018
Cette année, l’organisation a décidé d’aller jusqu’au bout de son idée en proposant un circuit final redessiné qui évitera les nationales autour des hauteurs de Valkenburg, pour privilégier les petites routes de campagne à travers les champs du Limbourg néerlandais. Les chemins étroits et sinueux devraient permettre, selon les responsables de l’épreuve, une course plus éclatée, vu que les équipes auront du mal à se réorganiser sur de telles routes. Le tracé se veut également légèrement plus vallonné, et offre donc un peu plus de champ aux coureurs offensifs, qui aiment surprendre leurs adversaires sur des chaussées atypiques.
Toujours plus dur, toujours plus intense ?
Ce changement confirme en tout cas la volonté des organisations à travers l’Europe de relancer des courses qui ont connu des scenarii souvent habituels ces dernières années. Les classiques ardennaises sont plus particulièrement touchées par ce phénomène en raison de leur difficulté et des côtes toujours plus abruptes empruntées. Il fut en effet une époque, pas si lointaine, durant laquelle les organisateurs imaginaient que l’ajout de la moindre ascension ardue permettrait de bouleverser le sens de la course. Sauf que cette stratégie eut l’effet contraire : les favoris attendaient plutôt la dernière côte la plus compliquée avant de lancer leur effort. Avec, finalement, des courses sans grande saveur jusqu’aux derniers kilomètres. L’Amstel Gold Race a fait les changements nécessaires pour éviter cet écueil, la Flèche Wallonne et Liège-Bastogne-Liège devraient désormais suivre l’exemple batave.
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Sur la Flèche Wallonne, le Mur de Huy, grimpé à trois reprises, reste un passage incontournable, et pourtant, sa dernière ascension vers la ligne d’arrivée semble plutôt obliger les puncheurs explosifs à ne se découvrir que dans les 500 derniers mètres. Ne serait-il donc pas temps d’envisager une nouvelle arrivée hutoise pour ce peloton ? Sur le Tour de Belgique, les coureurs ont déjà conclu une étape passant par le Mur de Huy, dans le centre de la cité mosane, via une descente sinueuse et parfaite pour les attaquants audacieux. La Flèche pourrait très bien se conclure ainsi au terme d’un léger replat puis d’une descente, plutôt qu’au sommet d’un Mur que tout le monde connaît de la première à la dernière chapelle.
Un retour à Liège ?
Sur Liège-Bastogne-Liège, les ajouts de la Roche-aux-Faucons et, durant une seule année, de la rue Naniot, n’ont pas vraiment bouleversé les scenarii ces dernières années. Les coureurs ont un peu été surpris par la première côte lors des deux-trois premières années, mais ensuite, peu de puncheurs ont pu y faire la différence. L’arrivée au sommet d’Ans, obligeant les coureurs à traverser la Meuse et la banlieue liégeoise, est notamment pointée du doigt comme source d’un spectacle décevant, mais d’autres routes peuvent être empruntées pour un peu plus de suspense. Notamment en évitant Saint-Nicolas mais en passant plutôt par Liège, via la rue Saint-Gilles, la Montagne Sainte-Walburge ou encore la montée de Burenville. Il serait également intéressant d’éviter la longue descente sur nationale vers la côte de Saint-Nicolas, qui ne bouleverse pas vraiment un peloton compact. Les possibilités sont donc nombreuses, et la prochaine négociation autour du contrat liant ASO à la ville-arrivée de la classique wallonne risque également de changer le futur de la Doyenne des classiques. Un retour à Liège risque en effet de remettre au centre des débats la Redoute, qui serait alors bien plus proche de l’arrivée. Vivement 2019, donc…
Photos : ASO/G. Demouveaux