Alors que la saison sur route se termine doucement aux quatre coins de la planète, les pistards et pistardes étaient en effervescence cette semaine à l’occasion des championnats du monde de cyclisme sur piste, disputés à Saint-Quentin-en-Yvelines. Sur ce vélodrome qui accueillera en 2024 les compétitions des Jeux OIympiques de Paris, la pression était importante pour la sélection belge, désireuse de confirmer son beau bilan des championnats d’Europe : deux titres continentaux pour Lotte Kopecky, une médaille d’argent pour Robbe Ghys et une de bronze pour Ghys et Fabio Van den Bossche.
Sur l’anneau français, l’équipe masculine de poursuite a montré la voie à suivre avec un nouveau record de Belgique explosé par Noah Vandenbranden, Gianluca Pollefliet, Tuur Dens et Thibaut Bernard, auteurs d’un temps de 3:52.480. Le quatuor, qui dévoile une moyenne d’âge d’à peine 20 ans, se permet ainsi de terminer huitième de cette compétition mondiale, confirmant sa progression dans cette discipline si particulière. “Nous sommes la plus jeune équipe au départ. L’an dernier, nous étions 10 secondes plus lents. Là, on s’est entraîné depuis six mois avec (NDLR : le nouvel entraîneur) Tim Carswell et nous avons déjà fait énormément de progrès. C’est incroyable”, se réjouit Noah Vandenbranden au micro de Sporza. “En plus, nous roulons sur de vieux vélos. Il y a donc une belle marge de progression”
https://twitter.com/UCI_Track/status/1580625980498055194
La belle semaine belge s’est poursuivie grâce à Lotte Kopecky. La meilleure coureuse belge sur route, engagée sur quatre épreuves en quatre jours, s’offrait le titre dès son entrée en lice sur la course à l’élimination, un titre qu’elle avait déjà remporté à l’Euro de Munich, deux mois plus tôt. “Cela permet d’un peu rattraper ma médaille d’argent sur le championnat du monde sur route en Australie. Il n’y a pas meilleure sensation que de rouler avec ce maillot arc-en-ciel”, se réjouissait-elle jeudi. Appelée à remplacer Shari Bossuyt sur l’omnium le lendemain, Kopecky ne pouvait faire mieux qu’une sixième place au bout d’une longue journée, visiblement usante. Mais samedi, elle retrouvait ses meilleures jambes pour s’offrir avec Bossuyt son deuxième titre mondial, sur la course à l’américaine. Comme elle l’avait fait en 2017 avec Jolien d’Hoore. Un titre remporté grâce à un tour récupéré en dernière minute et seulement un point de différence avec l’équipe de France : “On a attaqué au moment parfait, on a ensuite essayé de garder notre rythme”, sourit Kopecky. “Au début, j’ai pensé : merde, on a perdu le titre pour un point. On nous a finalement dit qu’on avait gagné. C’est un sentiment inconnu pour moi”, complète Bossuyt, qui portera pour la première fois ce maillot arc-en-ciel.
https://twitter.com/UCI_Track/status/1581331028156813312
Si Lotte Kopecky n’a pu défendre son titre, dimanche, lors de la course aux points, terminée en quatrième position, la sélection belge a encore connu de belles émotion avec Fabio Van den Bossche, 22 ans et médaillé de bronze sur la course aux points vendredi, avant de s’offrir également le bronze sur la course à l’américaine, disputée dimanche avec Lindsay De Vylder. Les deux jeunes pistards ont obtenu cette troisième place au terme d’un ultime sprint très disputé : quatre pays étaient en effet à égalité en deuxième place avant ce dernier tour, mais De Vylder est parvenu à devancer l’Italie et les Pays-Bas pour conserver cette troisième position, synonyme de médaille.
Kenny De Ketele, qui a disputé l’an dernier ses derniers championnats du monde sur piste et mène depuis cette année le groupe belge en tant que sélectionneur, peut savourer ce nouveau bilan positif de quatre médailles dont deux d’or. À deux ans des Jeux Olympiques de Paris, avec un groupe aussi jeune, la Belgique peut espérer encore quelques breloques dans les prochaines années.