Le parcours
Cela devient une habitude sur les championnats du monde à destination des professionnels : la course en circuit reste une base, mais elle peut être agrémentée d’une première partie en ligne. L’objectif n’est pas forcément de pimenter le suspense sportif. Plutôt de mettre en avant les paysages locaux, les attractions régionales. Cela se confirme sur cette course de Wollongong, avec un départ à une trentaine de kilomètres au nord de là. L’occasion de dévoiler les lignes de la côte pacifique et de faire la publicité de ses plages prisées par les surfeurs. Pour l’intérêt cycliste, difficile d’imaginer comment ces premières routes sinueuses pourront bousculer le scénario établi d’une échappée de quelques cyclistes pour entamer la journée.
La course devrait s’animer après une quarantaine de kilomètres avec la première côte principale du jour : le Mont Keira. Cette ascension de près de six kilomètres à plus de 6% de moyenne, avec des passages jusqu’à 15% ne sera toutefois empruntée qu’à une reprise, et servira finalement à fatiguer les organismes si une sélection décide de déjà faire le forcing avant les 100 derniers kilomètres. Mais ce col ne sera pas le juge de paix décidant des vainqueures du jour, à coup sûr. Après cette parenthèse au sommet de Wollongong, les coureuses redescendront vers le centre pour six tours du traditionnel circuit déjà proposé pour les juniors et les espoirs masculins.
Ce circuit se veut aussi sinueux et technique que le contre-la-montre avec la montée du Mont Ousley, jusqu’à 8%, en apéritif avant l’approche du Mont Pleasant et ses 1 100 mètres à plus de 7,7% dont des passages jusqu’à 12%. C’est cette dernière côte, dont le sommet est situé à près de 7 kilomètres de l’arrivée, qui pourra certainement déterminer de l’issue de cette course au maillot arc-en-ciel. Il restera désormais à déterminer dans quel tour placer son attaque sur cette ascension irrégulière. Et assurer ensuite une descente parfaite dans le final technique qui peut ajouter son lot de pièges. Les routes seront plus planes dans les quatre derniers kilomètres, mais attention à la butte avant le dernier kilomètre, idéale pour une dernière offensive explosive avant d’envisager un éventuel sprint dans la descente qui suit, jusqu’à 300 mètres de la ligne. Le sprint en léger faux-plat peut également surprendre par sa pente, en cas d’arrivée groupée. Un parcours pour costaudes donc !
Départ : 04h25 à Helensburg
Difficultés :
Km 41,9 – Mount Keira (6,5 km à 6,2% de moyenne)
Km 70,6 – Mount Pleasant (1,1 km à 7%)
Km 87,5 – Mount Pleasant (1,1 km à 7%)
Km 104,6 – Mount Pleasant (1,1 km à 7%)
Km 121,7 – Mount Pleasant (1,1 km à 7%)
Km 138,8 – Mount Pleasant (1,1 km à 7%)
Km 155,9 – Mount Pleasant (1,1 km à 7%)
Distance : 164,3 kilomètres
Arrivée : entre 08h40 et 09h10 à Wollongong
La carte et le profil de la course en ligne femmes :
Les favorites
Ce tracé pour coureuses explosives entraîne forcément à étendre la liste des favorites à deux catégories : les grimpeuses-puncheuses et les sprinteuses résistantes. Cela tombe bien : le plateau sera royal à Wollongong, sans grande absente au départ. La sélection néerlandaise a bien failli manquer Annemiek van Vleuten, victime d’une lourde chute au départ du relais mixte mercredi, mais elle sera bien au départ ce samedi. Sans toutefois apparaître parmi les favorites vu ses blessures et sa prudence par rapport à ses sensations. Les Pays-Bas devront donc compter sur d’autres candidates au titre mondial. Et cela tombe bien : les favorites pullulent sous le maillot orange. Deuxième du Tour de France Femmes et du Ceratizit Challenge by La Vuelta, Demi Vollering sait qu’elle pourra jouer sur son explosivité et son punch final pour surprendre les autres candidates à la victoire. (Positive au Covid-19, Demi Vollering a dû déclarer forfait). Sa compatriote Marianne Vos tentera de faire parler son expérience pour enfin récupérer un titre mondial qui la fuit depuis 2013. Mais les Néerlandaises savent qu’elles devront revenir à un collectif solide pour éviter les erreurs tactiques commises l’an dernier à Louvain.
Également costaude sur le plan physique, la sélection italienne doit pour sa part défendre le titre remporté à la surprise générale par la jeune Elisa Balsamo. Cette dernière a poursuivi son apprentissage en arc-en-ciel, enchaînant les sprints victorieux et se montrant plus coriace sur les épreuves plus vallonnées. Il ne serait donc pas surprenant de la retrouver encore parmi les meilleures dans le final de ce Mondial. Et si ce n’est pas la carte du sprint, l’Italie peut s’essayer à l’offensive avec Elisa Longo Borghini, toujours sur le qui-vive dans les pourcentages, et Silvia Persico, qui a surpris le grand public par ses prestations en montagne sur le Tour.
Et si c’était l’année de la Belgique ? Après ses succès sur le Strade Bianche et le Tour des Flandres au printemps, Lotte Kopecky peut rêver d’un premier titre mondial vu son explosivité et ses qualités de sprinteuse. Elle ne disposera pas du même soutien qu’au sein de SD Worx, mais elle sera leader unique et doit profiter de son expérience sur les courses d’un jour. Une expérience qui peut également aider la sélection australienne avec la vice-championne du monde du contre-la-montre Grace Brown et la vétérane Amanda Spratt, malchanceuse suite à des chutes et au Covid-19 cet été. Ces deux coureuses peuvent croire en leurs chances sur leurs terres.
Vainqueure du Tour de Scandinavie, la Danoise Cecilie Uttrup Ludwig sera également attendue dans les outsiders sur ce Mondial, tout comme la Polonaise Katarzyna Niewiadoma. Moins habituée aux courses d’un jour, l’Américaine Kristen Faulkner reste une concurrente à surveiller pour le sacre irisé, et rejoint une longue liste de candidates au podium, avec l’Espagnole Mavi Garcia, l’Allemande Liane Lippert ou encore les Suissesses Marlen Reusser et Élise Chabbey, récentes championnes du monde du relais mixte.
Les espoirs
Pour la première fois, l’Union Cycliste Internationale a décidé de mettre en place un classement spécifique destiné aux moins de 23 ans afin de remettre un maillot de championne du monde à la meilleure d’entre elles lors de cette course féminine. Sauf qu’il n’y aura aucun moyen de savoir qui disputera ce titre, si ce n’est en regardant la liste des départs. Pas de dossard distinctif, pas de course à part… Ce sacre à destination des espoirs ne semble donc pas vraiment entrer dans les priorités de l’UCI. D’ailleurs vu qu’il n’existe pas de catégorie à destination des espoirs chez les femmes, la future championne du monde des U23 n’aura droit qu’à deux courses sur lesquelles porter son paletot irisé…
Difficile donc de savoir quelles seront les favorites pour ce premier titre, tant les ambitions des unes et des autres évoluent entre celles qui vont travailler pour leur leader, candidate au titre chez les élites, et celles qui ne savent pas encore si elles joueront ce titre particulier. Côté néerlandais, si elle ne donne pas tout pour ses leaders, Shirin van Anrooij peut être une candidate sérieuse, après avoir déjà mené le classement WorldTour des moins de 23 ans. Vainqueure du premier GP de Wallonie féminin, Julie De Wilde peut également tenter sa chance pour ce maillot distinctif vu sa pointe de vitesse déjà reconnue. L’Allemande Ricarda Bauernfeind, qui a enchaîné les podiums en montagne et dans les vallons cette saison, sera sûrement surveillée. Et la Néo-Zélandaise Niamh Fisher-Black, la Britannique Pfeiffer Georgi, la Française Jade Wiel, la Polonaise Marta Jaskulska et la Canadienne Simone Boilard peuvent aussi croire en leurs chances.
La liste des partantes :
Data powered by FirstCycling.com
Le palmarès :
2012 Marianne Vos (P-B)
2013 Marianne Vos (P-B)
2014 Pauline Ferrand-Prévot (Fra)
2015 Lizzie Deignan (G-B)
2016 Amalie Dideriksen (Dan)
2017 Chantal van den Broek-Blaak (P-B)
2018 Anna van der Breggen (P-B)
2019 Annemiek van Vleuten (P-B)
2020 Anna van der Breggen (P-B)
2021 Elisa Balsamo (Ita)
La météo
Le ciel sera nuageux avec un risque modéré d’averses en fin de matinée et des éclaircies plus présentes en cours de journée, les températures seront comprises entre 16 et 18°C, le vent soufflera de sud à ouest entre 10 et 20 km/h avec des rafales jusqu’à 40 km/h.
► Plus de détails sur Accuweather
Les directs TV
- En direct dès 4h15 sur Tipik et RTBF Auvio
- En direct dès 4h25 sur Sporza.be et dès 6h00 sur Één
- En direct dès 4h15 sur Eurosport 1, Eurosport Player et GCN+
- En direct dès 7h00 sur France 3 et France.tv