Après trois départs consécutifs à l’étranger, le Tour de France retrouvera en 2025 ses racines avec des premières étapes tracées dans le nord du pays, à Lille et ses alentours. L’épreuve ne dépassera d’ailleurs pas les frontières françaises durant les trois semaines menant les coureurs jusqu’à Paris, également de retour en tant que ville-arrivée de la vingt-et-unième et ultime étape. Le paysage français ne manquera pourtant pas de diversité pour offrir du spectacle tout au long du mois de juillet. Certains marqueurs déstabiliseront certains amateurs, avec des étapes de week-end qui ne seront pas les feux d’artifice attendus ces dernières saisons, mais les arrivées spectaculaires se dessineront sur un flux plus constant.
La première semaine sera ainsi un festival pour les sprinters et les puncheurs. Le premier maillot jaune devrait être cédé à un spécialiste de la vitesse à Lille, avant une étape vers Boulogne-sur-Mer qui permettra à un coureur explosif de prendre les devants. Il en sera de même vers Rouen, avec trois côtes (dont un mur jusqu’à 15%) dans les 25 derniers kilomètres, du côté de Vire, dans la “Suisse normande”, ou en direction de Mûr-de-Bretagne, qu’il faudra gravir à deux reprises, comme en 2021. Le tout sera entrecoupé du seul et unique contre-la-montre de plaine, d’à peine 33 kilomètres autour de Caen, pour le millième anniversaire du chef-lieu du Calvados.
Du Massif central aux Pyrénées
Les grimpeurs patienteront le 14 juillet – pour une fois, le Tour évite un jour de repos le lundi vu la fête nationale française – pour escalader des cols plus proches de leurs qualités intrinsèques. Vers Le Mont-Dore, il faudra affronter sept ascensions et près de 4.400 mètres de dénivelé positif, confirmant le rôle de premier juge de paix de cette dixième étape.
La lutte pour le classement général risque alors de s’accélérer vivement. L’étape de Toulouse sera déjà piégeuse avec un raidard d’une vingtaine de pour-cent à 8 kilomètres de l’arrivée, avant l’arrivée dans les Pyrénées. La 12e étape sera traditionnelle, avec seulement trois cols, dont le sommet à Hautacam (13,6 km à 7,8%), mais tout de même plus de 3.800 mètres de dénivelé positif au programme. Le lendemain, place à une première depuis 2004 : un contre-la-montre en montagne. Les coureurs devront grimper vers l’altiport de Peyragudes après seulement 3,5 kilomètres dans la plaine. Les 500 derniers mètres à 16% vaudront le spectacle et le suspense. Cela bousculera déjà bien le classement général avant une étape pyrénéenne classique, traversant le Tourmalet, l’Aspin et Peyresourde avant un retour sur Superbagnères (12,4 km à 7,5%), une ascension ignorée d’ASO depuis 1989 pour des raisons logistiques.
Le sommet du Ventoux enfin de retour
La troisième semaine de course sera la plus scrutée, comme cela est devenu une habitude, avec dès la 16e étape une traversée de la Provence jusqu’au Mont Ventoux, depuis Bédoin. Ce sera la première arrivée au sommet du Mont chauve depuis 2016 et la fameuse arrivée au Chalet Reynard qui avait obligé Chris Froome à s’essayer au jogging. Les Alpes se résumeront, elles, à deux étapes. La 18e proposera jusqu’à 5.500 mètres de dénivelé positif en seulement trois cols longs de près de 20 kilomètres. Le Glandon et la Madeleine annonceront la première arrivée au sommet du col de la Loze, depuis le versant de Courchevel. Les pourcentages seront moins terribles que du côté de Méribel, mais il faudra également affronter des pentes très irrégulières.
Un final moins rude ?
Le lendemain, la lutte pour le maillot jaune se terminera a priori dès le vendredi avec une autre montagne russe de près de 4.500 mètres de dénivelé positif en direction de La Plagne (19,1 km à 7,2%), via les Saisies, le col du Pré et le Cormet de Roselend. Car samedi, avant le dernier défilé jusqu’à Paris, il ne faudra pas compter sur une grande étape de montagne, plutôt sur une journée pour baroudeurs à travers le Jura jusqu’à Pontarlier. À moins d’écarts très serrés, cette étape ne devrait pas piéger l’un ou l’autre candidat au général. Surtout que les bonifications sur les sommets ont été supprimées.
Ce Tour de France équilibré, mais sans grande surprise dans son final, s’annonce donc plus traditionnel. Le contre-la-montre de Peyragudes et l’arrivée sur le col de la Loze seront certainement les temps forts dans la lutte pour le général, mais les étapes spectaculaires ne devraient pas manquer au vu des profils vallonnés dessinés en première semaine. Avec l’espoir de revivre le scénario du Tour 2019 ? Nul doute que l’organisateur Christian Prudhomme croise les doigts pour que Tadej Pogacar soit bousculé sur ces étapes plus atypiques.
La carte générale de la 112e édition du Tour de France masculin
Les étapes de la 112e édition du Tour de France masculin
Samedi 5 juillet 2025 – 1re étape : Lille Métropole > Lille Métropole (185 km)
Dimanche 6 juillet 2025 – 2e étape : Lauwin-Planque > Boulogne-sur-Mer (212 km)
Lundi 7 juillet 2025 – 3e étape : Valenciennes > Dunkerque (178 km)
Mardi 8 juillet 2025 – 4e étape : Amiens Métropole > Rouen (173 km)
Mercredi 9 juillet 2025 – 5e étape : Caen > Caen (33 km – Contre-la-montre individuel ⏱️)
Jeudi 10 juillet 2025 – 6e étape : Bayeux > Vire Normandie (201 km)
Vendredi 11 juillet 2025 – 7e étape : Saint-Malo > Mûr-de-Bretagne/Guerlédan (194 km)
Samedi 12 juillet 2025 – 8e étape : Saint-Méen-le-Grand > Laval/Espace Mayenne (174 km)
Dimanche 13 juillet – 9e étape : Chinon > Châteauroux (170 km)
Lundi 14 juillet – 10e étape : Ennezat > Le Mont-Dore/Puy de Sancy (163 km)
Mardi 15 juillet : journée de repos et transfert à Toulouse
Mercredi 16 juillet – 11e étape : Toulouse > Toulouse (154 km)
Jeudi 17 juillet – 12e étape : Auch > Hautacam (181 km)
Vendredi 18 juillet – 13e étape : Loudenvielle > Peyragudes (11 km – Contre-la-montre individuel ⏱️)
Samedi 19 juillet – 14e étape : Pau > Luchon-Superbargnères (183 km)
Dimanche 20 juillet – 15e étape : Muret > Carcassonne (169 km)
Lundi 21 juillet : journée de repos et transfert à Montpellier
Mardi 22 juillet – 16e étape : Montpellier > Mont Ventoux (172 km)
Mercredi 23 juillet – 17e étape : Bollène > Valence (161 km)
Jeudi 24 juillet – 18e étape : Vif > Courchevel/Col de la Loze (171 km)
Vendredi 25 juillet – 19e étape : Albertville > La Plagne (130 km)
Samedi 26 juillet – 20e étape : Nantua > Pontarlier (185 km)
Dimanche 27 juillet – 21e étape : Mantes-la-Ville > Paris/Champs-Élysées (120 km)