Juline Delcommune : “Extraordinaire de pouvoir finir ces courses pros”

L’Engissoise de 19 ans est l’une des rares Wallonnes à se lancer tout l’hiver en cyclo-cross. Elle a conclu sa saison 2023-2024 par une place dans le Top 20 à Bruxelles, dans le même tour que Lucinda Brand.
Juline Delcommune à l'interview à Bruxelles. - Photo : Alain Vandepontseele/Alain VDP Photography
Juline Delcommune à l’interview à Bruxelles. – Photo : Alain Vandepontseele/Alain VDP Photography

Parmi les habituées du peloton, le maillot noir et rose de Juline Delcommune apparaît en dernière ligne. L’Engissoise de 19 ans a l’habitude de porter les couleurs jaune, blanche et rouge de championne de Wallonie-Bruxelles de cyclo-cross, enchaînant les épreuves du sud du pays, mais pas seulement. Elle a également l’occasion depuis le début de l’hiver de se frotter aux élites, que ce soit lors des championnats de Belgique, qu’elle a terminé à la onzième place cette année, ou lors de cross nationaux, même quand des classements sont en jeu.

Amatrice des labourés depuis son adolescence, dans une famille tout aussi amoureuse de la Petite reine (son frère Jules court chez les jeunes et vient de reprendre l’entraînement après une lourde chute sur le Triptyque ardennais), Juline Delcommune a rejoint la structure portée par Gérard Bulens, le Team Wilink Brussels Cycling. Une structure idéale pour permettre aux jeunes francophones de progresser au fil des hivers. La cycliste hutoise a ainsi enchaîné cette saison entre les challenges de la province de Liège, les cyclo-cross régionaux dans le nord du pays et les nationaux, parmi les professionnelles.

Les études à côté du sport

Photo : Alain Vandepontseele/Alain VDP Photography

Cette saison, elle s’était fixée comme objectif de terminer le plus de courses professionnelles, sans être arrêtée par la fameuse règle des 80 % qui veut qu’une concurrente doive s’écarter si la leader est proche de lui prendre un tour. « Je ne fais pas que du cyclo-cross dans la vie, je fais des études à côté. C’est donc extraordinaire de pouvoir terminer la course aujourd’hui. C’est l’une des premières fois avec le Koppenbergcross », se réjouit l’Engissoise, qui a terminé 18ᵉ à 8:26 de Lucinda Brand. Elle espérait même déborder l’une de ses rivales chez les espoirs, Febe De Smedt, passée deux secondes plus tôt sur la ligne d’arrivée. La cycliste de 19 ans a également pu se classer dans le même tour que la vainqueure à Ardooie, Rucphen et Essen. Elle a ainsi accroché cinq Top 20 sur ses treize apparitions parmi les professionnelles.

Stratégiquement, Juline Delcommune voulait se montrer en cette fin de saison. « Après le championnat de Belgique, en janvier, j’ai continué sur ma lancée, car beaucoup de pros arrêtent, en vue de la saison sur route. Je commence ma saison en septembre, mais je suis encore loin de mon niveau à ce moment-là. C’est pour ça que je fais une saison de septembre à février, c’est pour montrer que je suis capable de faire de belles choses sur le long terme », confie-t-elle sur la ligne d’arrivée.

Des points UCI comme objectifs

Le parcours bruxellois de ce dimanche était par ailleurs idéal pour ses caractéristiques. « Plus c’est dur, plus les conditions sont dantesques, mieux c’est pour moi », confirme-t-elle. « Je suis légère, donc dans la boue et dans les côtes, c’est plus facile que sur le plat, comme sur la plupart des courses pros ». Dans la capitale, elle était servie avec une gadoue très glissante et usante, confirmée par des tours de plus de neuf minutes sur la course féminine.

“Pour la saison prochaine, vu que j’arrive désormais à finir les courses pros, j’espère obtenir de meilleurs classements, par exemple un Top 20 comme aujourd’hui”

Juline Delcommune compte bien poursuivre les cyclo-cross à l’avenir, et confirmer qu’elle peut mener un hiver complet au plus haut niveau. « Pour la saison prochaine, vu que j’arrive désormais à finir les courses pros, j’espère obtenir de meilleurs classements, par exemple un Top 20 comme aujourd’hui », escompte-t-elle. « J’espère ainsi obtenir quelques points UCI, pour pouvoir être mieux placée sur la ligne de départ et ainsi m’améliorer au fil des courses ». L’objectif semble réaliste et prometteur pour l’une des rares Wallonnes qui se lance à 100 % dans le cyclo-cross.

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