Comme sur l’édition masculine de la veille, le souffle d’Éole ne fut pas assez puissant pour faire voler le peloton en éclats. Les sprinteuses ont tenu le rythme en tête pour se disputer une victoire prestigieuse en WorldTour. Un succès finalement obtenu par la championne du monde Elisa Balsamo (Trek-Segafredo), solide leader du WorldTour féminin après cette deuxième victoire en moins d’une semaine.
Pour s’imposer ce jeudi dans les rues de La Panne, il fallait éviter les dernières positions au risque de voir le peloton filer à toute allure sur les routes dégagées de la Côte belge. Et se faufiler entre les chutes, nombreuses sur une course aussi nerveuse. Le vent annoncé n’a en effet pas bousculé les habitudes du peloton. Et ce sont des coureuses toujours sur le qui-vive qui ont mené la bataille vers le sprint, rendant la course encore plus dangereuse. Le moindre écart était sanctionné d’une embardée. Radio-Tour n’a cessé de répéter “chute” au fil des derniers kilomètres. Et la dernière, annoncée à près de deux kilomètres de l’arrive, a eu raison du peloton, brisé en plusieurs groupes à l’approche de la ligne d’arrivée.
“Je travaillais pour Chloe Hosking. Mais dans le dernier kilomètre, on m’a dit dans l’oreillette qu’il y avait une chute à l’arrière et que je devais donc faire le sprint moi-même”, évoque ainsi la championne du monde Elisa Balsamo (Trek-Segafredo), surprise de devoir gérer le final en solo après avoir mené le train pour son équipière australienne. Ce final a bien failli sourire aux attaquantes suite à ces perturbations : Barbara Guarischi (Movistar) s’est essayé à une offensive tardive, avant d’être reprise par la championne de Belgique Lotte Kopecky (SD Worx), elle aussi transformée en équipière de luxe pour emmener sa collègue néerlandaise Lonneke Uneken.
“Une grosse surprise”
Finalement, Kopecky offrait un tremplin à Elisa Balsamo, lancée à près de 150 mètres de la ligne. Et la championne du monde ne lâchait jamais cette première position, malgré le retour de la favorite néerlandaise Lorena Wiebes (DSM) dans sa roue. “C’est une grosse surprise, mais je suis très heureuse”, sourit l’Italienne de 24 ans au micro de la VRT, après avoir crié sa joie sur la ligne. “Il y a eu beaucoup de chutes dans le final. Je n’avais donc pas beaucoup d’équipières avec moi. J’ai dû batailler pour trouver une bonne position”. Ce qu’elle a trouvé derrière Kopecky, donc… “Mes parents sont ici, ce qui rend cette victoire encore meilleure. Ils ont pu voir une belle fin de course“, se réjouit encore Balsamo, toujours leader du WorldTour féminin après cette victoire suivant celle sur le Trophée Binda, dimanche dernier. Elle se place ainsi comme une favorite pour Gand-Wevelgem, dimanche.
“C’était un sprint chaotique”, commente pour sa part Wiebes, qui s’est pour la onzième fois frottée à Balsamo dans une course à laquelle ils ont terminé en première et deuxième position (dans le désordre). “J’ai perdu la roue de Charlotte (Kool) dans le dernier virage, ce qui a rendu ma tâche plus compliquée vu qu’elle est mon poisson-pilote. Je me suis rapidement retrouvé dans le vent mais c’est comme ça… Il faut savoir prendre des risques dans un sprint et cette fois, Balsamo était meilleure. Elle n’est pas championne du monde pour rien”.
Résultats de la 5e édition féminine de la Classic Bruges-La Panne (Bruges > La Panne, 162.8 km) :