La 80e édition de Paris-Nice s’ouvre ce dimanche sur un parcours complet, loin d’être idéal pour les purs sprinters ni pour les purs grimpeurs. Entre les routes bordées par le vent, l’enchaînement des vallons et le final explosif vers Nice, le vainqueur de cette Course au Soleil sera à coup sûr un homme complet.
Le parcours
Dimanche 6 mars 2022 – 1re étape : Mantes-la-Ville > Mantes-la-Ville (159,8 km)
Cela devient une habitude : l’ouverture de Paris-Nice n’est plus du tout envisagé pour les sprinters. Ce sont les puncheurs qui seront attendus sur cette première étape dans les Yvelines, qui enchaînera les routes dégagées et les côtes explosives. Après une cinquantaine de kilomètres sur des routes qui peuvent être soufflées par un vent traître, les 35 dernières bornes seront très rudes avec un enchaînement de quatre côtes qui permettront aux attaquants de se faire la malle. Les ascensions ne dépassent pas les 6% de moyenne, mais des passages à 10% peuvent aider les puncheurs à se dégager. La descente finale vers l’arrivée à Mantes-la-Ville se veut également urbaine et légèrement technique. Les sprinters qui espéreront une arrivée massive devront se méfier de ces derniers kilomètres.
Départ : 13h02
Arrivée : entre 16h43 et 17h04
Lundi 7 mars 2022 – 2e étape : Auffargis > Orléans (159,2 km)
La descente vers la Côte d’Azur démarre par une journée dans la plaine, idéale pour les sprinters. Jusqu’à Orléans, les routes pourront encore permettre aux équipes audacieuses de s’essayer aux bordures si le vent le permet. Mais si le souffle reste discret, il sera difficile pour les attaquants d’échapper à un peloton contrôlé par les formations des sprinters. Le sprint final dans Orléans sera en prime pour les costauds avec un faux-plat montant dans le dernier kilomètre.
Départ : 12h23
Arrivée : entre 15h53 et 16h12
Mardi 8 mars 2022 – 3e étape : Vierzon > Dun-le-Palestel (190,8 km)
Les sprinters vont à nouveau grimacer à la vue du profil de cette troisième étape vers la Creuse. Le peloton va affronter les abords du Massif Central, sans toutefois monter bien haut. Les 75 derniers kilomètres seront plus vallonnés, avec trois côtes répertoriées dont la côte de Le Peyroux (2,8 km à 5,2% de moyenne) à une vingtaine de kilomètres du but. Une dernière ascension non répertoriée de 2,5 kilomètres à 3,3% de moyenne, dont le sommet est pointé à 7 kilomètres de l’arrivée, ainsi que le dernier kilomètre à près de 3% de moyenne ne devraient pas faire plaisir aux purs sprinters.
Départ : 11h25
Arrivée : entre 15h45 et 16h11
Mercredi 9 mars 2022 – 4e étape : Domérat > Montluçon (13,4 km – CLM individuel)
Place à l’unique contre-la-montre de cette édition de Paris-Nice et il sera court : à peine 13,4 kilomètres. L’exercice ne sera d’ailleurs pas pour les purs rouleurs vu les chemins tortueux qui s’annoncent à l’approche de Montluçon, avec en prime une côte de 700 mètres à 8,6% de moyenne dont un final à 14%, pour conclure ce chrono. Les écarts pourraient donc se faire dans cette ultime partie, plus difficile.
Premier départ : vers 13h05
Dernier départ : vers 15h45
Jeudi 10 mars 2022 – 5e étape : Saint-Just-Saint-Rambert > Saint-Sauveur-de-Montagut (188,8 km)
Les étapes de montagne approchent. Et cela commence par une rude étape de 188 kilomètres dans l’Ardèche avec cinq côtes répertoriées et une dernière non répertoriée dans le final. Les organismes seront déjà bien chauffés par la longue montée de la Croix de Chaubouret (9,8 km à 6,6% de moyenne) avant une succession de petites côtes dont la côte de Toulaud, un raidard de 1 500 mètres à 9,7% de moyenne. Le Col de la Mure (7,6 km à 8,3%), dont le sommet est situé à 33 kilomètres de l’arrivée, devrait faire la différence parmi les favoris. Et cela ne s’arrête pas là : les coureurs affronteront encore une montée de près de 5 km à 5,4% de moyenne vers le sprint intermédiaire de Saint-Vincent-de-Durfort, à 12 bornes du but. Cela pourra donc aiguiser l’appétit d’audacieux à l’approche de l’arrivée à Saint-Sauveur-de-Montagut.
Départ : 11h10
Arrivée : entre 15h33 et 16h16
Vendredi 11 mars 2022 – 6e étape : Courthézon > Aubagne (213,6 km)
Nouvelle journée pour les attaquants, ce vendredi, avec une sixième étape de moyenne montagne qui rappellera les courses de préparation du début de saison, en Provence et dans la région marseillaise. Sur plus de 214 kilomètres, l’enchaînement sera surtout costaud dans les 100 dernières bornes avec le col de Sambuc, le col des Portes et le col de Pas de la Couelle comme apéritifs au gros morceau du jour : le col de l’Espigoulier et ses 11 km à 4,4% de moyenne, dont les plus rudes s’annoncent à mi-pente. Après une descente très technique, les puncheurs peuvent encore tenter leur chance sur la montée de Lascours, dernier sprint intermédiaire de la journée juché au sommet d’une colline de 1,2 km à 6,5%. Le tout à 9 km de l’arrivée à Aubagne, au bout de départementales qui ne favorisent pas forcément les attaquants.
Départ : 10h40
Arrivée : entre 15h45 et 16h17
Samedi 12 mars 2022 – 7e étape : Nice > Col de Turini La Bollène-Vésubie (155,4 km)
Voici l’étape-reine de Paris-Nice. Du moins, la seule arrivée au sommet de cette Course au Soleil. L’étape se veut d’ailleurs assez « aisée » avec une seule côte en préparation de l’ascension du col de Turini (près de 15 km à 7,3% de moyenne), finalement roulant sans de grands changements de rythme. La pente reste importante et fera tout de même basculer le classement général à l’aube de l’ultime étape niçoise.
Départ : 10h40
Arrivée : entre 14h39 et 15h06
Dimanche 13 mars 2022 – 8e étape : Nice > Nice (115,6 km)
La huitième et dernière étape de Paris-Nice est une habituelle balade autour de la Promenade des Anglais, avec un enchaînement de côtes particulièrement important : 2 400 mètres de dénivelé positif en 115 kilomètres. Après un passage par l’arrière-pays niçois pour découvrir les côtes de Levens, de Châteauneuf, de Berre-les-Alpes et de Peille, le peloton va redescendre vers Nice, via La Turbie, pour les 20 derniers kilomètres les plus intenses de la semaine. Car, petit changement par rapport aux éditions précédentes, les coureurs vont découvrir un nouveau versant du col d’Éze avec un passage de 1300 mètres à 11,5% de moyenne qui risque de mettre les cuisses dans le rouge. Avant la traditionnelle descente jusqu’à la Promenade des Anglais.
Départ : 14h00
Arrivée : entre 16h45 et 17h02
Les favoris
Classement général
S’il n’a pu trouver la victoire l’an dernier en raison d’une chute dans la huitième et dernière étape, le Slovène Primoz Roglic (Jumbo-Visma) se place une nouvelle fois comme l’un des grands favoris de cette 80e édition de Paris-Nice. Certes discret pour sa reprise en Ardèche et dans la Drôme, le coureur slovène arrive avec l’une des équipes les plus solides du plateau. Car ses équipiers Rohan Dennis, Steven Kruijswijk voire Wout van Aert, vu le parcours proposé, pourraient très bien prétendre à un rôle de leader pour le classement général dans de telles conditions. Van Aert a toutefois confirmé que toute l’équipe allait se mettre au service de Roglic, pour lui permettre de décrocher une première victoire sur la Course au Soleil.
Mais les équipes aux multiples leaders, ce n’est pas ce qui manque cette semaine. Chez Bora-Hansgrohe, le double tenant du titre Maximilian Schachmann, le M. Paris-Nice de cette décennie, ouvre sa saison sur cette épreuve avec l’ambition de réaffirmer sa position de leader de l’équipe allemande pour les courses par étapes d’une semaine. Il sera accompagné du Russe Aleksandr Vlasov, impressionnant sur les routes abruptes du Tour de la Communauté de Valence, avant d’enchaîner avec une quatrième place sur l’exigeant UAE Tour. Le grimpeur de 25 ans reste donc une carte importante pour Bora-Hansgrohe.
Du côté d’INEOS Grenadiers, c’est un autre sortant de l’UAE Tour qui mènera l’équipe : le Britannique Adam Yates. Il s’agira de sa première participation à la Course au Soleil, lui qui a déjà toujours privilégié Tirreno-Adriatico par le passé, avec une deuxième place à la clé en 2019. Le grimpeur de poche de Manchester fera équipe avec l’Espagnol Omar Fraile, nouveau venu qui aime les courses par étapes d’une semaine, et Daniel Martinez, récent troisième du Tour d’Algarve et clair outsider vu ses qualités sur le contre-la-montre.
En l’absence de Tadej Pogacar qui a privilégié Tirreno-Adriatico comme les saisons précédentes, l’équipe UAE Team Emirates veut tout de même faire valoir sa domination sur les courses par étapes avec le Portugais João Almeida, arrivé cet hiver. Le rouleur-grimpeur portugais est le type de coureur complet qui peut créer des écarts tout au long de la semaine. Sa récente 5e place sur l’UAE Tour, en équipier du vainqueur Pogacar, confirme en prime sa grande condition actuelle. Le coureur de 23 ans sera accompagné d’un autre rouleur-grimpeur, l’Américain Brandon McNulty, qui a récemment brillé sur le Trophée Calvia à Majorque et sur l’Ardèche Classic, le week-end dernier. Les deux jeunes coureurs sont à surveiller sur de telles routes.
Toujours parmi les équipes aux leaders multiples, la formation Bahrain Victorious arrive sur Paris-Nice avec deux sérieux concurrents. D’une part le Néerlandais Wout Poels, vainqueur d’une étape et du général du Tour d’Andalousie mais qui n’a encore jamais brillé sur Paris-Nice. D’autres part l’Australien Jack Haig, sixième sur ce même Tour d’Andalousie et septième de la dernière Course au Soleil, sur laquelle il a également terminé quatrième en 2019. Ses qualités de rouleur et de grimpeur sont un atout, même s’il a plus de mal dans les bordures.
La liste des favoris ne s’arrête évidemment pas à ces équipes taillées pour les courses par étapes. Le Colombien Nairo Quintana (Arkéa-Samsic), qui a réalisé un début de saison brillant avec ses succès sur le Tour de la Provence et sur le Tour des Alpes Maritimes et du Var, arrive comme un conquérant sur Paris-Nice, une épreuve sur laquelle il avait terminé deuxième en 2019. Le Français Guillaume Martin (Cofidis), troisième du Tour des Alpes Maritimes et du Var et deuxième de la Drôme Classic, peut pour sa part faire valoir son esprit offensif. De même que le Français David Gaudu (Groupama-FDJ), cinquième du Tour d’Algarve, alors que le Britannique Simon Yates (Bike Exchange-Jayco) sera surtout attendu en montagne. Citons encore l’Australien Ben O’Connor (Ag2r Citroën Team), septième du Tour d’Andalousie, l’Espagnol David De La Cruz (Astana Qazaqstan Team), l’Estonien Rein Taaramaë (Intermarché-Wanty_Gobert) ou encore l’Australien Jay Vine (Alpcin_Fenix).
Sprinters
Déjà cité parmi les possibles candidats au général, le champion de Belgique Wout van Aert (Jumbo-Visma) n’en reste pas moins un sprinter redoutable, capable en prime de bien rouler en contre-la-montre, de survivre voire de créer des bordures et de tenir sur les parcours vallonnés. Il sera l’un des grands chasseurs d’étapes de cette semaine française, surtout au vu du tracé annoncé, plus difficile qu’attendu pour les purs sprinters.
En cas d’emballage massif, des valeurs sûres devraient toutefois afficher une concurrence féroce face à Van Aert. Le Néerlandais Fabio Jakobsen (Quick Step-Alpha Vinyl), déjà vainqueur à cinq reprises cette saison et récent lauréat de Kuurne-Bruxelles-Kuurne, sera certainement le plus véloce sur ces arrivées en ligne droite. Alors que le Belge Jasper Philipsen (Alpecin-Fenix) voudra répéter ses deux succès de prestige sur le récent UAE Tour, lui qui semble monter en puissance au fil des saisons.
Moins en réussite sur l’UAE Tour, le Néerlandais Dylan Groenewegen (BikeExchange-Jayco) espère retrouver la vista sur ce Paris-Nice, lui qui peut également tenir la distance en cas de bordures. De même que l’Irlandais Sam Bennett (Bora-Hansgrohe), deuxième étape sur l’UAE Tour mais encore en phase d’apprentissage avec sa formation rejointe cet hiver. Le champion d’Europe Sonny Colbrelli (Bahrain Victorious) compte pour sa part confirmer sa grande condition affichée lors du week-end d’ouverture de la saison belge.
Le Français Bryan Coquard (Cofidis), le Néerlandais Cees Bol et l’Allemand John Degenkolb (Team DSM), le Danois Mads Pedersen (Trek-Segafredo), le Britannique Ethan Hayter (INEOS Grenadiers) et l’Italien Niccolo Bonifazio (TotalÉnergies) sont également à signaler parmi les sprinters attendus.
La liste des partants : cliquez ici pour découvrir la liste des partants
Le palmarès :
2012 Bradley Wiggins (G-B)
2013 Richie Porte (Aus)
2014 Carlos Betancur (Col)
2015 Richie Porte (Aus)
2016 Geraint Thomas (G-B)
2017 Sergio Luis Henao (Col)
2018 Marc Soler (Esp)
2019 Egan Bernal (Col)
2020 Maximilian Schachmann (All)
2021 Maximilian Schachmann (All)
La météo
Le ciel devrait rester dégagé et ensoleillé durant les premières étapes de cette édition de Paris-Nice avec un vent qui peut être important. Des chances de pluie s’annoncent toutefois en fin de semaine, à partir de la 5e étape. Les températures devraient être comprises entre 9°C et 12°C durant la semaine et autour de 10°C en fin de semaine.
Le programme TV
- En direct dimanche 6 mars à 15h10 sur La Une et RTBF Auvio, du lundi 7 au vendredi 11 mars à 14h15 sur Tipik et RTBF Auvio, samedi 12 mars à 13h40 et dimanche 13 mars à 15h10 sur La Une et RTBF Auvio
- En direct dimanche 6 mars à 15h40, du lundi 7 au vendredi 11 à 14h45, samedi 12 mars à 13h40 et dimanche 13 mars à 15h00 sur Één et Sporza.be
- En direct dimanche 6 mars à 15h10, du lundi 7 au vendredi 11 mars à 14h15, samedi 12 mars à 13h30 et dimanche 13 mars à 15h15 sur France 3 et France.tv
- En direct dimanche 6 mars à 15h10, du lundi 7 au vendredi 11 mars à 14h15, samedi 12 mars à 13h40 et dimanche 13 mars à 15h15 sur Eurosport 2, Eurosport Player et GCN+