Toutes contre les « oranje ». Comme c’est le cas depuis plus d’une décennie, la sélection néerlandaise sera surveillé de toutes parts sur ce championnat du monde qui risque de mener à une course offensive. Les Néerlandaises ont de nombreuses cartes à jouer, mais qui pourra bousculer les favorites habituelles ? Les outsiders sont nombreuses.
Le parcours
Le tracé de cette course féminine reprendra les principaux contours de l’épreuve destinée aux espoirs, avec seulement quelques kilomètres en moins entre le départ et le circuit local autour de Louvain. Le peloton s’élancera de la Grand-Place d’Anvers, qui accueille depuis cinq ans le départ du Tour des Flandres, pour une balade dans le centre de la ville portuaire, avant une descente vers le sud en direction de Malines. Quelques buttes pourront permettre à une échappée de se former avant l’arrivée dans la vallée de la Dyle. Ce seront toutefois des routes bien planes par rapport à ce qui attend le peloton en deuxième partie de course. Car après moins de soixante de kilomètres de course, le circuit local de Louvain sera déjà entamé avec un premier enchaînement des quatre côtes proposées dans la ville universitaire.
Il s’agira surtout d’une reconnaissance pour le peloton, avant un retour vers le sud pour aller chercher la boucle la plus rude de ce tracé, du côté d’Overijse. L’arrivée sur le circuit dit “flandrien” se fera par une chaussée étroite qui ne cesse de grimper et descendre, pour continuer à faire chauffer les cuisses jusqu’à l’arrivée sur la première côte de la région, le Smeysberg, terrible mur à 16% durant près de 250 mètres. La descente se fera via le Holstheide, habituelle côte de la Flèche Brabançonne désormais franchie dans l’autre sens, avant d’aller chercher les pavés de la Moskesstraat, cette pépite découverte voici deux ans qui offre une pente toujours plus abrupte au fil des mètres. Si la pente moyenne annoncée est de 8% sur 550 mètres, les 150 derniers mètres dépassent allègrement les 16%. Un long faux-plat montant suivra cette côte déjà rude, avec un vent qui pourrait faire craquer de nombreux coureurs. La descente sur Overijse sera rapide, avant une nouvelle montée, la côte du S-Bocht, inédite, qui propose un passage dans le centre de la ville des Raisins (comme sur la Flèche brabançonne) avant un raide virage à droite sur des pavés et une pente à 18% sur moins d’une centaine de mètres. La montée ne cessera quasiment jamais jusqu’à un kilomètre après le sommet officiel, avant la redescente vers Eizer. Le circuit se poursuivra avec une côte courte côte pavée, la Bekestraat, sur des pavés plus difficiles que sur la Moskesstraat mais sur une pente moins rude et plus courte (7,6% sur plus de 400 m et un passage jusqu’à 15%).
Le circuit “flandrien” se poursuit par un nouveau faux-plat idéal pour les attaques de coureuses qui survivent aux à-coups, avant un retour vers Huldenberg via la Veeweidestraat, la côte la moins raide de ce tracé d’Overijse, avec son passage maximal à… 12% quand même. Après un deuxième passage sur le Smeysberg, le peloton repartira vers Louvain sur un tracé similaire à celui emprunté dans l’autre sens, trente kilomètres plus tôt. L’arrivée sur le circuit de Louvain se fera via le Sint-Antoniusberg, petite butte très étroite de 230 mètres à peine, avant un premier passage sur la ligne d’arrivée qui annonce deux derniers tours autour de Louvain. Ce circuit sera technique et étriqué à certains endroits. Il faudra évidemment chercher à prendre la bonne trajectoire, mais aussi profiter des nombreux virages et des nombreuses relances sur des courtes montées pour réaliser la bonne offensive.
Le Keizersberg servira d’introduction à l’enchaînement des côtes de ce circuit final. Cette chaussée annonce une montée en cloche de moins de 300 mètres avec un passage à plus de 9%, avant une descente jusqu’au pied de la Decouxlaan, la montée la plus aisée, mais aussi la plus longue (près d’un kilomètre à 2,5% de moyenne), bordée par le vent. Après une nouvelle descente, place au Wijnpers, la plus raide du lot (360 m à 8% et de longs passages à 9%). La descente qui suit se fera une large chaussée idéale pour permettre au peloton de se regrouper. Avant les trois derniers kilomètres plus techniques : le Sint-Antoniusberg sera escaladé au bout d’un virage à gauche très serré, avant un virage tout aussi serré à droite vers une descente menant au pied de l’ultime montée jusqu’à la ligne d’arrivée, une ascension de 750 mètres à 2,2% de moyenne avec un passage maximum à 5%.
Départ fictif : 12h20 sur la Grand-Place d’Anvers
Départ réel : 12h35 à Anvers, après 9,1 km en défilé
Distance : 157,7 kilomètres
Les difficultés du jour :
Côte 1 – Km 56,5 : Wijnpers (360 m à 8% de moyenne)
Côte 2 – Km 60,5 : Sint-Antoniusberg (230 m à 5,5%)
Côte 3 – Km 67,2 : Keizersberg (290 m à 6,6%)
Côte 4 – Km 70,5 : Decouxlaan (975 m à 2,5%)
Côte 5 – Km 72,0 : Wijnpers (360 m à 8%)
Côte 6 – Km 88,1 : Smeysberg (700 m à 8,8%)
Côte 7 – Km 91,1 : Moskesstraat (550 m à 8%)
Côte 8 – Km 96,6 : S-Bocht Overijse/Taymansstraat (738 m à 5,5%)
Côte 9 – Km 99,8 : Bekestraat (439 m à 7,6%)
Côte 10 – Km 104,7 : Veeweidestraat (484 m à 5,1%)
Côte 11 – Km 109,1 : Smeysberg (700 m à 8,8%)
Côte 12 – Km 124,9 : Sint-Antoniusberg (230 m à 5,5%)
Côte 13 – Km 131,7 : Keizersberg (290 m à 6,6%)
Côte 14 – Km 135,0 : Decouxlaan (975 m à 2,5%)
Côte 15 – Km 136,5 : Wijnpers (360 m à 8%)
Côte 16 – Km 140,5 : Sint-Antoniusberg (230 m à 5,5%)
Côte 17 – Km 147,2 : Keizersberg (290 m à 6,6%)
Côte 18 – Km 150,5 : Decouxlaan (975 m à 2,5%)
Côte 19 – Km 152,0 : Wijnpers (360 m à 8%)
Côte 20 – Km 156,0 : Sint-Antoniusberg (230 m à 5,5%)
Arrivée : entre 16h31 et 16h58 sur l’Erasme Ruelensvest à Louvain
L’itinéraire-horaire : cliquez ici pour découvrir l’horaire de passage des coureurs
La carte et le profil :
Les favorites
Sur tous les championnats internationaux, l’équation se pose : comment se défaire des Néerlandaises et détrôner ce collectif impressionnant ? Cette année encore, les représentantes bataves auront une large pancarte de favorites sur le dos, et il s’annonce difficile de les bousculer sur des routes de classiques qui semblent en prime les avantager. Et pourtant, la récente expérience des Jeux Olympiques a confirmé que même ces favorites peuvent connaître la défaite, sur une tactique hasardeuse ou une communication manquée. Alors, le peloton se permet de croire que la lutte pour le maillot arc-en-ciel ne sera pas menée par le bout de la baguette pour l’équipe orange.
Car cette formation néerlandaise s’annonce une nouvelle fois avec une équipe de rêve au départ de ce championnat du monde. La tenante du titre Anna van der Breggen sera évidemment de la partie pour sa dernière course professionnelle, elle qui a confirmé sa retraite en cette fin de saison. La double championne du monde avait annoncé son ambition de conclure sa carrière sur un nouveau titre mondial, mais ces dernières semaines, Van der Breggen a surtout subi les courses, expliquant notamment qu’elle a puisé dans ses réserves mentales ces derniers mois. Dans ces conditions, il sera difficile pour la Néerlandaise de jouer la victoire sur un tracé aussi exigeant. Les espoirs pourraient-ils alors reposer sur l’ex-championne du monde Annemiek van Vleuten ? Récente troisième du contre-la-montre, la coureuse de 38 ans n’est pas forcément une spécialiste de ce type de parcours, avec des côtes très courtes. Plutôt grimpeuse, elle peut tenter sa chance de loin, mais s’annonce surtout comme une outsider qui jouera la carte collective ce samedi.
Côté néerlandais, la leader du jour pourrait être Chantal van den Broek-Blaak. Championne du monde en 2017, ce profil vallonné avec de courtes côtes est idéal pour ses qualités explosives. Elle est en prime en forme comme elle l’a confirmé avec la victoire finale au Simac Ladies Tour, le Tour féminin des Pays-Bas. Autre femme en forme, Ellen van Dijk, championne d’Europe sur route et championne du monde du contre-la-montre, sera également une favorite en puissance sur ces routes. L’enchaînement des côtes peut lui faire mal mais en cas de sortie en échappée, la Néerlandaise peut faire des ravages. Et si un groupe se présente à l’arrivée, les Pays-Bas peuvent toujours jouer les cartes de Demi Vollering, vainqueure de Liège-Bastogne-Liège et de La Course, de Lucinda Brand, qui aime ces parcours explosifs grâce à son expérience sur les cyclo-cross, ou de la triple championne du monde Marianne Vos, qui peut aussi jouer de cette expérience et de sa pointe de vitesse pour briller sur ce circuit « flandrien ».
La plus grande concurrente de ce clan batave sera sur ses terres : Lotte Kopecky aura la pression d’être la N°1 belge, en Belgique, mais elle sait également que ce tracé lui convient parfaitement. Ces côtes abruptes et courtes sont idéales pour son profil de sprinteuse puissante. Elle sera notamment accompagnée de Jolien D’Hoore, qui participera à l’une des dernières courses de sa carrière, pour l’épauler jusqu’à Louvain. La Belge ne sera toutefois pas la seule rivale des « Oranje ».
L’Italienne Elisa Longo Borghini sera certainement présente dans la finale pour tenter de bouleverser l’ordre établi, elle qui a notamment terminé troisième de la course olympique sur route. La Britannique Lizzie Deignan, déjà championne du monde en 2015, trouvera aussi des routes qui se prêtent à ses talents, surtout du côté d’Overijse. La Danoise Emma Norsgaard, à la pointe de vitesse ravageuse, espère également obtenir un résultat probant malgré ses 22 ans. Même si du côté danois, la grimpeuse Cecilie Uttrup Ludwig au tempérament très offensif peut aussi tenter sa chance sur de telles routes.
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Le palmarès :
2011 Giorgia Bronzini (Ita)
2012 Marianne Vos (P-B)
2013 Marianne Vos (P-B)
2014 Pauline Ferrand-Prévot (Fra)
2015 Lizzie Armistead (G-B)
2016 Amalie Dideriksen (Dan)
2017 Chantal Blaak (P-B)
2018 Anna van der Breggen (P-B)
2019 Annemiek van Vleuten (P-B)
2020 Anna van der Breggen (P-B)
La météo
Les éclaircies seront au rendez-vous ce samedi avec un ciel ensoleillé tout au long de la journée. Les températures fluctueront entre 20 et 22 degrés. Le vent soufflera de sud-sud-ouest à sud-sud-est entre 10 et 15 km/h
Les directs TV
- En direct dès 12h20 sur RTBF Auvio et dès 12h20 puis 15h10 sur Tipik
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Photo : Grégory Ienco – Graphiques : ProCyclingMaps
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