Place à la répétition générale des championnats du monde, ce samedi, à l’occasion de cette course au maillot étoilé de championne d’Europe sur les routes italiennes de Trento. Le tracé vallonné proposé sera toutefois court et devrait mener à une course explosive, comme à Plouay l’an dernier.
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Le parcours
L’Union Européenne de Cyclisme a pris le pli, depuis trois ans, de proposer des parcours courts pour désigner ceux et celles qui arboreront le fameux maillot bleu et étoilé représentant les champions d’Europe des différentes catégories. Cela peut mener à quelques discussions autour de la légitimité de champions continentaux célébrés sur des kilométrages bien moins imposants que les grandes classiques du calendrier. Mais cela offre souvent quelques avantages. Comme sur la course féminine, où les tracés réduits offrent souvent de grands spectacles aux spectateurs et téléspectateurs. Ainsi, la course prévue ce samedi fera à peine plus de 100 kilomètres (107,2 kilomètres) et se limitera à huit tours d’un circuit défini autour de Trento, mais elle risque bien de mener à des offensives de toutes parts.
La principale animation de ce circuit sera la montée vers le village de Povo, une côte régulière de 3,6 kilomètres à 4,7% de moyenne, dont la pente ne dépasse toutefois jamais les 7%. Il sera donc difficile de jouer sur son explosivité sur de telles pentes. Et il vaut mieux éviter la technique dans la descente qui suit : peu de virages seront au programme. Les coureuses habituées des vallons devront plutôt compter sur leur puissance au long cours pour faire la différence. Ou profiter des trois derniers kilomètres plus techniques dans la ville de Trento. Le dernier kilomètre sera encore plus compliqué à gérer pour un peloton compact avec trois virages à angle droit à 700, 450 et 200 mètres de l’arrivée. Et avec la pluie attendue, les routes risquent d’être glissantes… Les attaquantes sont prévenues.
Départ fictif : 14h15 depuis la Piazza Duomo à Trento
Départ réel : 14h25 sur le Corso del Lavoro e della Scienza à Trento
Distance : 8 tours de 14,8 kilomètres, soit 107,2 kilomètres
Arrivée : entre 16h54 et 17h14 sur la Piazza Duomo à Trento
Les favorites
Les récents championnats d’Europe destinés aux femmes ont souvent accouché d’un duel entre Néerlandaises et Italiennes. Et cette édition disputée… en Italie ne risque pas d’y déroger au vu de la liste des partantes. Certes, la championne du monde Anna van der Breggen, qui était l’ombre d’elle-même lors du récent Ceratizit Challenge by La Vuelta, sera absente de ce rendez-vous continental pour conserver de l’énergie en vue des Mondiaux, dans deux semaines. Mais elle sera quasiment la seule absente parmi les stars du peloton féminin. Et les Pays-Bas demeuront malgré tout la nation favorite de cette course au titre européen. Avec d’abord la tenante du titre Annemiek van Vleuten qui réalise un été quasiment parfait entre sa victoire sur le contre-la-montre des Jeux Olympiques, sur la Clasica San Sebastian, sur le Tour de Norvège et sur le Ceratizit Challenge by La Vuelta. Inarrêtable, la Néerlandaise de 38 ans peut clairement prolonger son titre d’un an supplémentaire vu la forme qu’elle tient, sur un tracé qui lui convient bien. Elle essayera certainement d’écrémer au mieux le peloton, puis de se lancer en mode « rouleuse », comme elle l’a fait sur la troisième étape du Ceratizit Challenge, pour tromper l’ensemble du peloton.
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Car derrière, la sélection néerlandaise dispose de grands atouts pour tout de même jouer la carte du sprint en cas d’arrivée en petit peloton : l’expérimentée Marianne Vos sera notamment de la partie après ses trois victoires d’étape sur le Simac Ladies Tour, fin août, alors que Demi Vollering souhaitera se remettre dans une spirale positive après un enchaînement de places d’honneur depuis sa victoire sur La Course by le Tour de France, fin juin. Et si cela ne suffit pas, Chantal van den Broek-Blaak, vainqueure du général du Simac Ladies Tour, et Ellen van Dijk, récente vice-championne d’Europe du contre-la-montre, pourront également partir à l’offensive sur ce circuit.
Dans le clan italien, également composé de huit coureuses, les candidates au titre ne manquent pas non plus. La championne d’Italie Elisa Longo Borghini, devenue maîtresse dans l’art de bousculer les courses d’un jour, sera clairement à son avantage dans son pays et sur des routes qui lui conviennent, elle qui peut tant jouer la carte offensive qu’un sprint en petit groupe. Elle a confirmé sa remontée en puissance avec une victoire sur le GP de Plouay avant un premier titre européen sur le relais mixte. Au côté notamment de Marta Cavalli, joker de la sélection et capable de mener une course offensive sur les pentes prévues ce samedi. La coureuse de 23 ans prend du galon sur les classiques et peut certainement tenter sa chance sur cette course européenne. Et en cas d’arrivée en peloton, l’équipe italienne aura en Elisa Balsamo et Tatiana Guderzo, deux sprinteuses capables de faire la différence sur leur pointe de vitesse.
Championne d’Europe du contre-la-montre et récente deuxième du Ceratizit Challenge by La Vuelta, la Suissesse Marlen Reusser aura clairement une pancarte sur le dos, vu ses récentes prestations. La rouleuse de 29 ans a les qualités pour tenir la distance sur de telles pentes, elles sont même favorables à son profil. Elle sera notamment accompagnée d’Elise Chabbey, plutôt grimpeuse, mais qui sait également mener des attaques de front sur de tels circuits vallonnés. Dans le même style, l’explosive Katarzyna Niewiadoma aura une place d’outsider sur cette course qui sied ses qualités de puncheuse. Troisième l’an dernier sur le championnat d’Europe à Plouay, elle a récemment terminé sixième du Ceratizit Challenge by La Vuelta. L’Allemande Liane Lippert, cinquième sur la même course espagnole, sera également à surveiller, elle qui malgré son jeune âge (23 ans), accumule déjà les succès et places d’honneur sur les courses d’un jour, à l’image de sa cinquième place aux Mondiaux l’an dernier ou sa deuxième place sur la Flèche Brabançonne.
La Belgique n’est pas en reste : avec Lotte Kopecky, le groupe noir-jaune-rouge peut croire au maillot étoilé, surtout au vu du tracé proposé. La pistarde a confirmé ces derniers mois qu’elle était bien plus qu’une sprinteuse, et qu’elle peut suivre les coups des meilleures coureuses sur les grandes classiques. Sa récente victoire d’étape en clôture du Ceratizit Challenge by La Vuelta confirme également son regain de forme au meilleur moment, pour bien conclure ce mois de septembre durant lequel son grand objectif sera évidemment le championnat du monde, à domicile. Enfin, parmi les autres noms à suivre, notons également la Française Juliette Labous, même si elle a dû renoncer sur chute lors du Ceratizit Challenge by La Vuelta, la Biélorusse Alena Amialiusik, qui sera toutefois seule et n’a pas forcément rassuré son état de forme lors du contre-la-montre européen (12e), ou encore la Norvégienne Susanne Andersen, capable de grands coups en échappée.
La liste des partantes : cliquez ici pour découvrir la liste en PDF
Le palmarès :
2016 Anna van der Breggen (P-B)
2017 Marianne Vos (P-B)
2018 Marta Bastianelli (Ita)
2019 Amy Pieters (P-B)
2020 Annemiek van Vleuten (P-B)
La météo
Le ciel sera nuageux avec un risque d’averses en début de course. Les températures fluctueront entre 25 et 27°C durant l’après-midi. Le vent soufflera de sud-est à sud entre 10 et 15 km/h.
Les directs TV
- En direct sur Één et Sporza.be dès 14h15
- En différé sur L’Équipe dès 16h45
- En direct sur Eurosport 1, Eurosport Player et GCN + dès 14h15
- En direct sur Rai Due dès 14h00
Graphiques : UEC/La Flamme Rouge – Photo de couverture : ASO/Gomez Sport
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