Il n’y en avait que pour Jasper Stuyven (Trek-Segafredo) sur les routes du Grand Prix de Wallonie : à l’initiative de l’attaque décisive à plus de 25 km de l’arrivée, il a également mené les débats dans la Citadelle de Namur avant de devancer tous ses rivaux au sprint. Une victoire claire et nette.
Tim Wellens pourrait presque avoir des regrets d’avoir décidé de faire une croix sur le Grand Prix de Wallonie. Car plusieurs coureurs revenus du Canada, qui ont participé aux Grands Prix de Québec et de Montréal, ont mené la danse dans les derniers kilomètres de cette semi-classique vallonnée à souhait. Il a fallu certes attendre la côte de Lustin, à près de 25 kilomètres de l’arrivée, pour voir une offensive décisive se former face à un peloton jusqu’ici sous contrôle. Mais dans cette longue ascension, Jasper Stuyven se mettait déjà en avant avec le jeune Sean Bennett (Hagens Berman Axeon) et lançait finalement l’attaque qui allait décider de la victoire. Plusieurs groupes sortaient ainsi petit à petit, notamment dans la Tienne aux Pierres, la côte suivante, et les favoris attendus confirmaient leur statut : Warren Barguil (Fortuneo-Samsic), Jelle Vanendert (Lotto-Soudal), Jonathan Hivert (Direct Énergie) ou encore Dimitri Claeys (Cofidis) revenaient sur le groupe Stuyven dans les vingt derniers kilomètres pour une lutte à une vingtaine d’hommes à l’approche de la Citadelle de Namur, juge de paix habituel de ce Grand Prix de Wallonie.
Dans cette ultime montée, si Barguil montrait d’abord les crocs, Stuyven affichait une sacrée explosivité et lançait l’offensive la plus intense pour s’isoler en tête de la citadelle avec Dimitri Claeys dans la roue. Les deux coureurs belges ne parvenaient toutefois pas à s’entendre et un petit groupe revenait du coup dans leur roue. Stuyven, toujours en tête de ce groupe, restait toutefois confiant et lançait le sprint dans les 200 derniers mètres. Une accélération suffisante pour remporter sa première victoire sur le Grand Prix de Wallonie, devant Claeys et Barguil. La confirmation de la grande forme du Flandrien après sa troisième place sur le GP de Québec, et même s’il ne sera pas sélectionné pour les championnats du monde sur route à Innsbruck : “J’avais dit que c’était une course que j’aime bien. J’avais déjà fait septième en 2012”, confirme le leader de Trek-Segafredo en conférence de presse. “Le but était de lancer l’attaque plus tôt. On devait lancer avec Gogl mais il était fatigué, donc j’ai attaqué moi-même. Je n’étais toutefois pas dans une situation idéale vu que j’étais isolé, mais je sentais que j’avais les jambes. Je n’étais pas sûr de gagner, il fallait surtout que je ne réagisse pas trop vite. Et puis dans la dernière ligne droite, ce n’était pas facile car j’étais déjà en tête dans les 600 derniers mètres. Cette victoire me réconforte, cela me permet de garder de la motivation en cette fin de saison”.
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Troisième de ce Grand Prix de Wallonie, Warren Barguil s’avouait vaincu face à la puissance de Jasper Stuyven, mais se montrait toutefois heureux de ce résultat à l’aube des championnats du monde, où il espère être présent. “C’est juste le plus fort qui gagne en haut, il n’y a pas de regret à avoir”, confirme le leader de Fortuneo-Samsic. “Cela commence à aller mieux, je concrétise le travail que j’ai fait à l’entraînement après le Tour de France. (…) Pour le championnat du monde, on doit encore discuter avec le sélectionneur. Pour l’instant, ça va bien. Mais ce n’est pas encore acté à 100%. Cyrille Guimard connaît mes qualités mais il a une tactique à mener pour le reste de l’équipe. Je n’ai pas à dire que j’ai droit à une sélection avec ma troisième place. Le sélectionneur devra faire des choix”, annonce le Français, également décidé à faire valoir ses qualités lors du Tour de Lombardie, un autre objectif à sa portée vu ses qualités de grimpeur.
Résultats du Grand Prix de Wallonie (Blégny > Namur, 205.9 km) :
Photo : capture RTBF
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