L’Union Cycliste Internationale (UCI) a présenté ce vendredi un nouveau protocole sanitaire pour faire face au Covid-19 sur les courses professionnelles du calendrier internationale. Des mesures mises à jour par rapport au protocole établi en août 2020.
Jusqu’ici, les coureurs et le staff des équipes devaient être testés à six jours et à trois jours d’une course par étapes, et à trois jours d’une course d’un jour afin d’assurer le bon déroulement des épreuves. Ces conditions pouvaient même être renforcées au niveau national, à l’image de la fédération belge de cyclisme, Belgian Cycling, qui imposait encore des tests à deux jours voire la veille de certaines courses. Sans oublier les tests PCR et conditions sanitaires imposés aux membres d’organisation et à la presse pour assurer des bulles sanitaires sans percée de Covid-19.
Depuis ce lundi, ce protocole de l’UCI est donc assoupli. Car le peloton est globalement vacciné (à 87% selon les dernières données confirmées par la fédération internationale) et que les récents variants, comme le variant Omicron semble jusqu’ici moins virulents qu’au début de l’épidémie. Pour les courses d’un jour et les courses par étapes avec moins de sept étapes, les coureurs et le staff devront confirmer qu’ils sont doublement vaccinés (sans booster) ou qu’ils ont obtenu un test PCR négatif réalisé dans les deux jours précédant le départ de l’épreuve. Concernant les courses de sept étapes ou plus, un test PCR sera demandé à tout le monde, vacciné ou pas, et des tests PCR seront réalisés au bout d’une et deux semaines sur les Grands Tours. Comme c’était déjà le cas lors des deux dernières saisons.
Pas de dose de rappel obligatoire
Dans le quotidien français L’Equipe, le directeur médical de l’UCI Xavier Bigard précise qu’aucune mesure n’a encore été officialisée concernant les épreuves disputées en France, alors que la ministre française des Sports Roxana Maracineanu a indiqué que tous les sportifs qui souhaitaient disputer une compétition en France devront être triplement vaccinés en 2022. « Nous n’avons reçu aucun texte officiel », dit Xavier Bigard, qui ajoute : « Il n’est pas question pour l’UCI d’imposer une troisième dose à des coureurs jeunes et en bonne santé. La question se reposera peut-être au printemps quand le vaccin sera adapté pour lutter contre la nouvelle forme du virus ». Car jusqu’ici, le vaccin a été prévu pour faire face aux premières souches du coronavirus et le variant Omicron est apparu après les premières vaccinations avec la dose « booster ».
Cette réponse devrait rassurer bon nombre de coureurs qui se sont plaints en 2021 de l’effet du vaccin sur leurs performances, comme Jakob Fuglsang ou Greg Van Avermaet. Le coureur belge a lui-même confirmé lors du stage de son équipe Ag2r Citroën Team qu’il allait attendre après Paris-Roubaix, son dernier grand objectif du printemps, pour obtenir cette troisième dose de vaccin. « On a constaté avec les analyses de sang après le Tour de France, l’an dernier, que mon corps se battait contre quelque chose. C’est pour cela que je ne suis pas pressé de recevoir ma dose booster », a-t-il confié à la presse belge. Son timing pourrait toutefois changer si le gouvernement français impose bien un certificat de vaccination de trois doses pour participer à toute compétition sportive sur son territoire. Et que dire des coureurs ou des membres d’équipe qui n’ont pas accepté le vaccin jusqu’ici ? Selon une enquête publiée par Cyclingnews, dans certaines équipes professionnelles, le taux de vaccination est seulement de 40%. Contre 100% pour une équipe du WorldTour. La différence est importante et confirme de possibles disparités à venir. L’UCI n’impose toutefois pas de pass vaccinal, laissant ainsi la possibilité de tests PCR négatifs.
Les mesures sanitaires contre le Covid-19 continuent donc de bouleverser le calendrier cycliste et les objectifs de ces derniers. L’UCI semble avoir trouvé le bon compromis pour éviter des contraintes trop importantes à un peloton qui a enchaîné les efforts pour poursuivre une saison plus ou moins normale. Le Covid-19 risque encore de mener à de nombreux reports, voire des annulations de courses, mais au sein des bulles sanitaires imposées, ce nouveau protocole devrait au moins permettre au peloton de continuer sa route comme en 2020 et 2021. Car l’épidémie n’est pas terminée. Au grand dam de tout le monde.
Photo : ASO/Gomez Sport/Luis Angel Gomez