Au bout d’une négociation intense avec les autorités, l’organisation de l’Amstel Gold Race a finalement trouvé une alternative à sa traditionnelle classique. Pour éviter l’annulation comme en 2020, l’épreuve limbourgeoise se déroulera sur un circuit de 16,9 kilomètres autour du Cauberg et de l’arrivée au sommet de Vilt, avec en prime un circuit de 15,8 kilomètres pour rappeler le final des dernières éditions, plus intense et animé qu’à l’accoutumée. Une véritable course de championnat s’annonce donc ce dimanche dans la région de Valkenburg.
Le parcours
Tournicotis, tournicotons, l’Amstel Gold Race manquera cette année à ses traditionnelles virées aux quatre coins du Limbourg néerlandais, enchaînant les allers-retours autour du Cauberg. Le peloton aura malgré tout l’impression de se transformer en boomerang sur une classique transformée en critérium sur circuit autour de Vilt. Pour faire face à l’épidémie de Covid-19, l’organisation néerlandaise a dû trouver une parade pour assurer sa survie. Cela passait par un circuit fermé, inaccessible au public. À l’image des championnats du monde organisés dans la région en 2012.
Cette Amstel Gold Race sera tout de même vallonnée, et même plus qu’à l’accoutumée : plus de 3 000 mètres de dénivelé positif seront au programme de cette course toutefois plus courte (216,7 kilomètres tout de même). Le peloton masculin affrontera ainsi 12 fois le Geulhemmerberg, le Bemelerberg et le Cauberg sur les traditionnelles routes de campagne de la région. Avant un dernier circuit légèrement différent : le 13e tour autour de Vilt sera en effet semblable au circuit final proposé l’an dernier, avec un virage à droite au sommet du Geulhemmerberg pour découvrir des routes plus étroites jusqu’au Bemelerberg. Et avant de la descente vers Valkenburg, les coureurs détourneront leur route vers la gauche pour un long faux-plat montant menant jusqu’à l’ultime ligne droite à Vilt.
Ces circuits connus et reconnus des spécialistes de la classique néerlandaise permettront certainement une course différente. Il s’agira d’un véritable championnat du monde avant l’heure, avec des équipes qui devront faire face à la difficulté de contrôler les offensives sur de telles routes bien balisées. «Je ne m’attends pas à un sprint entre une quarantaine de coureurs», annonce directement Michael Boogerd, ancien vainqueur de l’épreuve, dans Het Laatste Nieuws. Alors que le directeur sportif de Jumbo-Visma Arthur van Dongen estime pour sa part que cela ne le surprendrait pas «de voir une course plus fermée, plus contrôlée que les années précédentes». «Sur le parcours habituel, il y a des passages plus techniques pour faire la différence alors que sur circuit, on sait rapidement où créer des écarts ou non. On prend plus facilement le rythme», estime pour sa part Greg Van Avermaet (Ag2r Citroën Team). «Cela sera une toute autre course, un peu comme les GP de Québec et de Montréal, où cela explose dans les deux derniers tours», nuance Sep Vanmarcke (Israel Start-up Nation).
Départ : 12h08 sur la Rijksweg à Vilt
Distance : 216,7 kilomètres (12 tours de 16,9 km + 1 tour de 15,8 km)
Les difficultés du jour :
Geulhemmerberg (600 mètres à 5,1% de moyenne) x 13
Bemelerberg (900 m à 4,8%) x 13
Cauberg (900 m à 6,3%) x 12
Arrivée : vers 17h35 sur la Rijksweg à Vilt
Les favoris
Entre grimpeurs, spécialistes des Grands Tours, animateurs des classiques flandriennes et sprinteurs capables de grimper, la liste des partants de l’Amstel Gold Race apparaît souvent comme l’une des plus complètes de la saison. Tous les coureurs au départ de la classique néerlandaise n’affichent toutefois pas la même condition, les uns essoufflés par une campagne flandrienne intense, les autres dans l’expectative à l’aube de Liège-Bastogne-Liège, le monument prestigieux qui s’annonce sept jours plus tard.
Qui donc lister parmi les favoris de cette nouvelle joute sur les collines de Valkenburg ? Au vu des résultats inscrits ces dernières semaines, l’équipe Jumbo-Visma, en prime à domicile, apparaît comme celle à vaincre par sa force collective. Deuxième sur la Flèche Brabançonne, Wout van Aert sera pour la première fois de la campagne printanière co-leader, cette fois avec Primoz Roglic, récent vainqueur du Tour du Pays Basque, et capable comme il l’a prouvé sur la dernière édition de Liège-Bastogne-Liège de briller sur les courses d’un jour. L’équipe a donc deux cartouches importantes pour cette classique qui peut tant convenir aux coureurs explosifs qu’aux jambes puissantes. Et elle peut en prime compter sur la nouvelle pépite danoise, Jonas Vingegaard, surprenant deuxième du Tour du Pays Basque, même si ce dernier n’a pas encore affiché de réelles prétentions sur les courses d’un jour.
https://www.youtube.com/watch?v=Dt9si8_dBtE
L’équipe Deceuninck-Quick Step attirera évidemment tous les regards, surtout quand un maillot arc-en-ciel y trône. Julian Alaphilippe a fait une pause après le Tour des Flandres pour se concentrer sur les classiques ardennaises, et cela devrait lui être profitable, lui qui a semblé légèrement faiblir durant les courses pavées afin de rester à son pic de forme fin avril. Le Français veut reprendre ses repères aux Pays-Bas et sera certainement un animateur des derniers tours, notamment pour prendre sa revanche sur le retour inattendu de Mathieu Van der Poel voici deux ans. Alaphilippe pourra notamment compter sur son compatriote Florian Sénéchal et le Danois Mikkel Honoré, même si les deux hommes ont goûté au bitume dans le final de la Flèche Brabançonne, sans grande conséquence toutefois. Sans oublier Mauri Vansevenant, le phénomène belge de 21 ans qui a récemment terminé 11e du Tour du Pays Basque.
Vainqueur de cette Flèche Brabançonne à seulement 21 ans, le Britannique Tom Pidcock (INEOS Grenadiers) arrive ce dimanche sur des routes qu’il adore, lui le format de poche qui affirme préférer les classiques ardennaises aux flandriennes. L’Amstel reste une classique atypique, mais ses qualités offensives peuvent lui permettre de se frayer un chemin parmi les favoris. Surtout avec l’ancien vainqueur Michal Kwiatkowski à ses côtés, ainsi que les grimpeurs Richard Carapaz et Tao Geoghegan Hart, habitués de l’attaque mais plus discrets en ce début de saison.
Alejandro Valverde (Movistar) arrivera sur l’Amstel Gold Race avec une certaine aura, et une bonne condition affichée au Pays Basque. S’il n’a jamais brillé au sommet du Cauberg (il a terminé 2e en 2013 et 2015), il reste un classicman aguerri qui peut mener la vie dure aux puncheurs du jour. De même que le Danois Jakob Fuglsang (Astana-Premier Tech), moins en vue depuis le début de la saison, mais toujours présent dès que les classiques ardennaises s’annoncent. Il pourra également compter sur l’attaquant Alexey Lutsenko pour lui ouvrir la voie, ou le sprinter Alex Aranburu pour le suppléer en cas d’arrivée groupée.
Mué en équipier de luxe sur le Tour du Pays Basque, le Suisse Marc Hirschi (UAE Team Emirates) aura un statut de favori à assurer sur cette première classique du triptyque ardennais. Le coureur helvète a certes Matteo Trentin comme équipier pour l’épauler dans le final, mais Hirschi sera clairement attendu au tournant après sa saison 2020 exceptionnelle. L’équipe BikeExchange mènera de son côté la course pour le sprinter australien Michael Matthews, malchanceux dans une chute sur la Flèche Brabançonne, et décidé à conjurer le mauvais sort sur une course parfaite pour ses qualités. Alors que Maximilian Schachmann (Bora-Hansgrohe) espère retrouver aux Pays-Bas la confiance après une fin de Tour du Pays Basque difficile.
Côte belge, Dylan Teuns (Bahrain Victorious) a confirmé sur la Flèche Brabançonne qu’il tenait la forme, il sera certainement l’animateur de son équipe, où l’on compte également le sprinter Sonny Colbrelli et le grimpeur Wout Poels. Greg Van Avermaet (Ag2r Citroën Team) devra afficher un autre visage qu’à Overijse pour espérer jouer la victoire à Vilt, tout comme Jasper Stuyven (Trek-Segafredo), capable de jouer la victoire tant à l’offensive qu’au sprint. Tiesj Benoot (Team DSM) relance sa deuxième campagne printanière de classiques avec l’espoir d’une victoire sur les Ardennaises, là où Sep Vanmarcke (Israel Start-up Nation) espère profiter d’une fin de campagne sans accroc pour refaire une belle place sur cette Amstel.
► Découvrez également notre présentation de la 7e édition féminine de l’Amstel Gold Race
La liste des partants : cliquez ici pour découvrir la liste provisoire des partants
Palmarès :
2011 Philippe Gilbert (BEL)
2012 Enrico Gasparotto (Ita)
2013 Roman Kreuziger (Tch)
2014 Philippe Gilbert (BEL)
2015 Michal Kwiatkowski (Pol)
2016 Enrico Gasparotto (Ita)
2017 Philippe Gilbert (BEL)
2018 Michael Valgren (Dan)
2019 Mathieu Van der Poel (P-B)
2020 Édition annulée suite au Covid-19
La météo
Si des averses restent possibles sur le circuit en fin de matinée, le ciel sera nuageux mais proposera quelques éclaircies au fil de la journée. Les températures resteront très douces, entre 9°C et 11°C. Le vent soufflera de modéré à fort de secteur nord à nord-ouest, entre 20 et 30 km/h.
Les directs TV
- En direct dès 14h10 sur La Une et RTBF Auvio, avec les commentaires de Rodrigo Beenkens et Cyril Saugrain
- En direct dès 14h00 sur Één et Sporza.be, avec les commentaires de Michel Wuyts et José De Cauwer
- En direct dès 15h10 sur France 3, avec les commentaires d’Alexandre Pasteur, Laurent Jalabert et Marion Rousse
- En direct dès 14h00 sur Eurosport 2, Eurosport Player et GCN Race Pass
Photo de couverture et graphiques : Amstel Gold Race
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