Cela devient une gageure au fil des saisons : le Tour d’Espagne sera difficile, les grimpeurs vont s’en donner à cœur joie et les sommets abrupts s’enchaîneront. On pourrait répéter cette phrase à l’envi, tant le credo initié par Javier Guillen, patron de la Vuelta, se dessine dans les profils. La 79ᵉ édition n’échappe pas à l’adage proposé depuis les années 2000. Encore une fois, les profils d’escaladeurs seront favorisés durant ces trois semaines.
Comme annoncé voici quelques semaines, ce Tour d’Espagne s’élancera du Portugal, comme lors du premier départ à l’étranger de l’épreuve, en 1997. La capitale Lisbonne accueillera les coureurs pour un contre-la-montre individuel de 12 kilomètres, un apéritif idéal avant deux autres étapes en ligne dans les vallons lusitaniens. Celles-ci ne traceront pas encore les futurs contours du classement général, il s’agira d’occasions pour les sprinters et puncheurs de se faire une place à l’approche du maillot rouge. Mais dès l’arrivée en Espagne, la montagne se mettra déjà en travers de la route du peloton. Les coureurs affronteront dès la 4ᵉ étape la montée de Pico Villuercas (près de 14 km à 6,2% de moyenne), où Romain Bardet s’était imposé en 2021, sur des pentes à plus de 15% sur la deuxième partie de l’ascension.
Neuf arrivées au sommet
Les coureurs descendront ensuite avec l’Andalousie pour de nouvelles joutes en hauteur, du côté de Yunquera sur la 6ᵉ étape et de Cazorla sur la 8ᵉ étape. Ce ne seront qu’un aperçu des neuf (9 !) arrivées au sommet prévues durant ces trois semaines sur la péninsule ibérique ! Et même quand la montagne ne s’invite pas à l’arrivée, les côtes s’enchaîneront sans discontinuer, à l’image des 9e, 10ᵉ et 11ᵉ étapes qui comptent toutes un col ou une ascension raide dans les vingt-cinq derniers kilomètres. En fin de deuxième semaine de course, le peloton reprendra de l’altitude avec des arrivées au sommet de la station de Manzaneda (22 km à plus de 6%), sur la courte 12ᵉ étape (133 kilomètres), puis, le lendemain, sur le Puerto de Ancares, sur un versant différent de celui qui avait consacré Alberto Contador voici dix ans.
Les candidats au maillot rouge découvriront les Asturies et ses terribles pics dès la 15ᵉ étape, terrifiante, vers la montée de Cuitu Negru avec son final à près de 13% de moyenne sur trois kilomètres et un passage à 23%. Et après une journée de repos bien méritée, ils arriveront aux Lacs de Covadonga (12,5 km à 6,9%), montée mythique qui a sacré par le passé Primoz Roglic, Thibaut Pinot, Nairo Quintana ou encore Pedro Delgado. La décision finale devrait se faire lors des trois derniers jours de course. D’abord dans la montagne avec une arrivée au sommet de l’Alto de Moncalvillo sur la 19ᵉ étape, suivie d’une étape infernale pointant sept cols sur 170 kilomètres jusqu’au Picón Blanco (8 km à plus de 9%). Enfin, le vainqueur du classement général sera désigné au terme d’un contre-la-montre dans la plaine madrilène, un exercice rare de 22 kilomètres dans la capitale espagnole.