Le parcours
Si les hommes ont démarré d’Édimbourg, les femmes découvriront d’autres routes typiques d’Écosse à l’occasion de ce championnat du monde. La course féminine s’élancera du bord du Loch Lomond, site naturel pittoresque et habitué des œuvres artistiques dessinant le pays. Les cyclistes au départ n’auront toutefois pas le temps de profiter des paysages. Il s’agira de démarrer en trombe sur des routes techniques, avant l’arrivée après une trentaine de kilomètres sur la première ascension répertoriée du jour, la Crow Road avec ses 5,9 kilomètres à 4,8% de moyenne. La côte se veut plus raide, jusqu’à 9,7%, au pied, et sera de moins en moins pentue au fil des kilomètres. Si elle ne semble pas présenter de pourcentages importants, elle peut s’avérer cruciale si une sélection accélère à l’approche de Glasgow.
Car la descente qui suit sera rapide pour rejoindre le circuit local de 14,3 kilomètres, à parcourir à six reprises. Ce court circuit urbain présentera 42 virages et proposera un enchaînement de petites côtes qui feront mal aux jambes. La Montrose Street, avec ses 200 mètres à 6% de déclivité moyenne dont un pied à 10%, est l’ascension la plus attendue par l’organisation en raison de son placement à 1 500 mètres de la ligne. Mais les buttes seront bien au nombre de sept, toutes entre 150 et 500 mètres. La Scott Street proposera même une pente moyenne de 12% sur 150 mètres, avec un passage à 22%. Il faudra donc être costaude et bonne technicienne pour affronter ce tracé pour les explosives.
La ligne d’arrivée est signalée au bout d’une ligne droite de près de 500 mètres, après un double virage à gauche qui peut déstabiliser. Bref, ce final technique n’est pas à négliger : il s’agira d’être bien placé et d’éviter les chutes.
Départ fictif : 13h00 à Balloch, au bord du Loch Lomond
Départ réel : 13h07, après 2,4 km en cortège
Distance : 154,1 kilomètres
Les difficultés du jour :
Km 33,1 : Crow Road (5,9 km à 4,8% de moyenne)
Km 66,8 : Montrose Street (200 m à 6%)
Km 81,1 : Montrose Street (200 m à 6%)
Km 95,4 : Montrose Street (200 m à 6%)
Km 109,7 : Montrose Street (200 m à 6%)
Km 124,0 : Montrose Street (200 m à 6%)
Km 138,3 : Montrose Street (200 m à 6%)
Km 152,6 : Montrose Street (200 m à 6%)
Arrivée : entre 16h35 et 17h10 sur le George Square de Glasgow
La carte et le profil :
Les favorites
C’est une habitude lors des championnats du monde sur route : au vu de leur domination tout au long de la saison, les Néerlandaises apparaissent comme les favorites naturelles au maillot arc-en-ciel. Ce n’est pas pour rien si le paletot leur a échu à six reprises lors des dix dernières éditions. Cela n’a toutefois pas toujours été à leur avantage, à l’image du Mondial disputé à Louvain, sur un circuit urbain similaire à celui proposé à Glasgow. L’Italienne Elisa Balsamo avait alors profité de la mésentente manifeste au sein du collectif « oranje » pour arracher au sprint un premier titre mondial à la surprise générale. L’idée d’une telle zizanie au sein d’une même équipe nationale n’est pas à proscrire d’emblée, tant la sélection de Loes Gunnewijk apparaît comme hétéroclite. Logique quand la domination néerlandaise s’affiche sous différents maillots au cours du reste de la saison.
L’équipe SD Worx reste tout de même la mieux représentée du plateau. Avec la vainqueure du Tour de France Femmes Demi Vollering comme principale candidate au maillot irisé, ce dimanche en Écosse. L’ancienne patineuse de vitesse a réaffirmé sa domination sur les tracés pour puncheuses et grimpeuses tout au long de la saison. Ses succès sur le Strade Bianche, l’Amstel Gold Race, la Flèche Wallonne, Liège-Bastogne-Liège puis sur le Tour du Pays basque, le Tour de Burgos et le Tour de France doivent suffire à placer le sérieux de sa candidature au poste de championne du monde. Coincée ces dernières années par une sélection néerlandaise complète, Vollering aimerait cette fois obtenir une chance de briller avec la bénédiction du collectif. Cela sera complexe, mais Vollering a cette capacité à mettre tout le monde d’accord sur le plan physique. Même si sa sixième place sur le contre-la-montre, jeudi, l’a déçue. Il reste désormais à voir si sur le plan tactique, cela suivra.
L’équipe néerlandaise a toutefois pléthore de talents à faire valoir sur les routes écossaises. La tenante du titre Annemiek van Vleuten, quatrième du Tour de France et vainqueure du dernier Giro, va prendre sa retraite en septembre prochain, a-t-elle annoncé sur les réseaux sociaux. Mais comme à Wollongong, où elle avait remporté un deuxième titre mondial malgré un coude en vrac, elle peut surprendre par une attaque puissante, qui met tout le peloton en file indienne. Les côtes abruptes et courtes de Glasgow ne semblent malgré tout pas favoriser ses qualités intrinsèques : il lui faudra anticiper ou prendre ses rivales par surprise pour obtenir un troisième titre. De même, Marianne Vos apparait comme une candidate par son expérience et sa science de la course, mais ses derniers résultats confirment que sa pointe de vitesse n’est plus ce qu’elle était. Il lui faudrait donc prendre la poudre d’escampette pour clore ce chapitre mondial en tête. Le groupe néerlandais peut également compter sur la jeune Shirin van Anrooij, bonne puncheuse et candidate au titre chez les espoirs, et sur la sprinteuse Lorena Wiebes, si celle-ci parvient à survivre aux six tours bosselés de Glasgow.
La plus grande concurrence de ce solide bloc néerlandais viendra justement… de la SD Worx. La Belge Lotte Kopecky, vice-championne du monde à Wollongong, arrive avec la première place en tête, pour poursuivre son été exceptionnel. Maillot jaune durant sept jours, vainqueure d’étape, maillot vert et deuxième du classement général du Tour de France Femmes, la Gantoise a poursuivi sur cette lancée avec des titres mondiaux sur la course à l’élimination et la course aux points ainsi qu’une médaille de bronze sur l’omnium, sur la piste du vélodrome Chris Hoy. Le Tour ne l’a visiblement pas émoussé, et Kopecky se place sans sourciller dans la liste des favorites. Avec une sélection belge qui se montre aussi de plus en plus solide pour l’épauler durant la course, notamment Julie De Wilde, Marthe Truyen ou Sanne Cant pour ne citer qu’elles, la Belge peut prétendre à un premier titre sur la route.
Évidemment, l’affaire ne se résumera pas à une rivalité belgo-néerlandaise. D’autres nations ont des outsiders à faire valoir, surtout sur un tracé aussi exigeant, qui permet à celles dont la forme du jour est exceptionnelle, de se placer aux avant-postes. Le Danemark, comme chez les hommes, fera bloc avec principalement deux leaders : la sprinteuse et puncheuse Emma Norsgaard, qui a confirmé sa grande condition par une victoire d’étape en échappée sur le Tour de France Femmes, et la grimpeuse Cecilie Uttrup Ludwig, qui apprécie ce type de côtes raides comme celles proposées à Glasgow. L’Allemagne aura pour sa part deux coureuses explosives à protéger dans le peloton : l’expérimentée Liane Lippert, qui a tenté de protéger au mieux Van Vleuten sur le dernier Tour de France malgré une série de chutes qui ont affecté son état de forme, et la jeune Ricarda Bauernfeind, habituée des solos et des attaques explosives.
L’Italie ne sera pas en reste avec la spécialiste du cyclo-cross Silvia Persico comme leader potentielle sur un tel circuit difficile. Elle sera en tout cas la plus attendue, par rapport aux sprinteuses Elisa Balsamo, qui a tout de même arrêté le Tour de France deux jours plus tôt pour préparer ce rendez-vous mondial, et Chiara Consonni, qui a une belle pointe de vitesse mais semble trop peu expérimentée pour cet exercice particulier. La France jouera pour sa part la carte des attaquantes avec Juliette Labous, passée non loin du podium tant sur le Mondial du contre-la-montre que sur le Tour de France, et Audrey Cordon-Ragot, en verve au vu de la médaille d’argent rapportée avec Labous, notamment, sur le relais mixte. La Suisse, par contre, se désolera de la perte de Marlen Reusser, vainqueure du contre-la-montre final du Tour mais exténuée mentalement, et jouera la carte d’Élise Chabbey, qui peut faire la différence sur une telle succession de côtes.
La sélection polonaise peut également mener un feu d’artifices sur ces routes avec Kasia Niewiadoma, troisième du Tour de France Femmes, et Marta Lach, plutôt une roule-toujours qui peut bien sprinter. Les spécialistes de la vitesse, c’est ce dont les États-Unis peut profiter avec la jeune Megan Jastrab, qui a surpris au printemps dernier par sa résistance sur les classiques flandriennes, et l’expérimentée Coryn Labecki. L’Autrichienne Christina Schweinberger, surprenante troisième du Mondial du contre-la-montre, est également une outsider à citer parmi cette liste.
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Les partantes
Données par FirstCycling.com
La météo
Le ciel sera nuageux avec des éclaircies en début de journée et un risque d’averses de plus en plus important au cours de l’après-midi. Les températures se situeront entre 15 et 17°C. Le vent soufflera de sud-ouest à sud-sud-ouest entre 10 et 15 km/h.
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Le palmarès
2013 – Florence (Ita) – Marianne Vos 🇳🇱
2014 – Ponferrada (Esp) – Pauline Ferrand-Prévot 🇫🇷
2015 – Richmond (USA) – Lizzie Deignan 🇬🇧
2016 – Doha (Qat) – Amalie Dideriksen 🇩🇰
2017 – Bergen (Nor) – Chantal van den Broek-Blaak 🇳🇱
2018 – Innsbruck (Aut) – Anna van der Breggen 🇳🇱
2019 – Harrogate (G-B) – Annemiek van Vleuten 🇳🇱
2020 – Imola (Ita) – Anna van der Breggen 🇳🇱
2021 – Louvain (BEL) – Elisa Balsamo 🇮🇹
2022 – Wollongong (Aus) – Annemiek van Vleuten 🇳🇱
Le programme TV
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