Si bon nombre de pays européens ont levé les mesures sanitaires liées à la prévention contre le Covid-19 (et ce malgré un variant Omicron qui poursuit ses contaminations, en hausse en Belgique ou en France), le protocole Covid initié par l’Union Cycliste Internationale (UCI) depuis le début de l’année est toujours bien en place sur les compétitions. Zone des bus inaccessible pour le public ou les journalistes, zones délimitées pour la presse et le public aux départs et aux arrivées, port du masque obligatoire… Le test PCR est aussi une habitude pour tous les cyclistes et le staff qui les accompagnent, que ce soit pour le peloton masculin ou féminin.
Certaines mesures ont été adoucies comme l’accueil dans les hôtels, dans lesquels plusieurs équipes peuvent désormais loger, tant que celles-ci poursuivent le respect des mesures sanitaires de base et évitent les contacts trop nombreux. Et visiblement, ces adoucissements ont déjà des conséquences sur la santé des cyclistes. Cela s’est particulièrement vu sur Paris-Nice et Tirreno-Adriatico durant cette dernière semaine. Rien que jeudi, sur la 5e étape de Paris-Nice, 18 coureurs n’ont pas pris le départ. La plupart pour des problèmes respiratoires et autres infections du type. « L’état sanitaire du peloton n’est pas bon, une sorte de virus grippal y circule », lâche à ce propos Julien Jurdie, directeur sportif d’Ag2r Citroën Team à L’Équipe.
FFP2
Outre ce virus grippal, qui a également touché de nombreux coureurs sur Tirreno-Adriatico, certains pensent également que l’adoucissement des mesures sanitaires a mené à ces contaminations plus rapides. Ou encore que le système immunitaire des cyclistes est moins résistant à certains virus après deux ans de Covid-19. « Les coureurs sont à nouveau en contact avec d’autres germes « classiques » contre lesquels ils n’ont pas eu à se battre ces deux dernières années », résume le manager de Quick Step-Alpha Vinyl Patrick Lefevere à Het Nieuwsblad. Ce dernier évoque par ailleurs la météo particulièrement froide sur les dernières étapes de Paris-Nice et de Tirreno-Adriatico. « Quand vous arrivez par avion d’Espagne ou des Émirats Arabes Unis, c’est le chemin le plus court vers la maladie », ajoute-t-il.
Ces contaminations ont notamment eu raison de Caleb Ewan (Lotto-Soudal), Yves Lampaert (Quick Step-Alpha Vinyl), Matteo Trentin (UAE Team Emirates), Dylan Groenewegen (BikeExchange-Jayco), Nils Politt (Bora-Hansgrohe) ou encore Jens Keukeleire (EF Education-EasyPost)… Autant de coureurs attendus normalement sur les prochaines classiques. Et qui vont devoir se refaire une santé en quelques jours pour revenir à leur pic de forme d’ici au printemps. Surtout, ces maladies en cascade confirment le danger pour le peloton de retrouver ses habitudes. Ce n’est pas pour rien que bon nombre de coureurs ont remis leur masque FFP2 dès qu’ils le pouvaient sur les deux courses WorldTour de cette semaine. Pas question de tomber malade à l’aube des grands objectifs du printemps. Car il n’y a pas que le Covid-19 qui menace aujourd’hui leur santé.