Les Jeux des XXXIIes olympiades d’été se sont conclus ce dimanche au stade olympique de Tokyo sur la fermeture de la fleur de cerisier accueillant depuis quinze jours la flamme olympique. Une clôture heureuse pour la représentation belge au Japon, garnie de sept médailles dont trois d’or, la plus belle moisson noire-jaune-rouge depuis 1948. Pour le cyclisme belge, le bilan est malheureusement moins imposant.
Rio de Janeiro avait, il est vrai, offert de merveilleux souvenirs aux cyclistes du plat pays, avec l’or sur route de Greg Van Avermaet et le bronze sur l’omnium de Jolien d’Hoore. Cet été, seul Wout van Aert a eu l’honneur d’un podium olympique, l’argent sur le torse. Alors que Lotte Kopecky, Kenny De Ketele et Robbe Ghys ont eu le malheur de goûter au « chocolat »…
Pourtant, un autre plat pays a brillé durant ces Jeux. Derrière l’indétrônable Grande-Bretagne, habituée de la première place du classement des médailles cyclistes grâce à sa force collective sur piste, les Pays-Bas ont failli faire pâlir le royaume d’Elisabeth II avec 12 breloques ramenées de Tokyo, soit autant que les Britanniques. Mais seules cinq sont en or pour les « Oranje » contre six pour le pays de tête. Si ce n’est sur le VTT, les Néerlandais ont obtenu un titre sur toutes les disciplines, avec même un doublé sur la vitesse individuelle masculine sur piste. Complets, avec ça !
Cette réussite batave, parmi une population de plus de 17 millions de personnes, peut donner des envies en Belgique, où la fédération morcelée (Belgian Cycling chapeaute l’ensemble du vélo professionnel, mais gère le cyclisme amateur avec Cycling Vlaanderen en Flandre et la FCWB en Wallonie et à Bruxelles) tente de mieux assurer l’avenir de ses cyclistes pour pérenniser des résultats principalement sur la route et la piste. La KNWU a mis en place des partenariats avec les grandes équipes néerlandaises comme la Jumbo-Visma (pour la route) et le BEAT Cycling Club (pour la piste) pour la préparation de ces cyclistes à leur meilleur niveau pour les grandes compétitions internationales. Elle met en place depuis plusieurs années des camps destinés aux jeunes coureurs, et assure la détection de ces espoirs de la Petite reine via des stages dans chaque région. L’investissement est évidemment important, mais il paye depuis dix ans désormais.
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Cela n’explique pas l’ensemble du succès néerlandais. Le cyclisme féminin est depuis longtemps ancré dans la tradition batave, mais les partenaires néerlandais ont également suivi pour soutenir ces cyclistes féminines (à l’image des équipes SD Worx, Jumbo-Visma ou Parkhotel Valkenburg). De même, le cyclisme sur piste est devenu au fil des années un passage obligé pour celles et ceux qui tâtent du pédalier, mais cela s’est imposé grâce à un soutien sans faille. Ce qui peut manquer en Belgique : Belgian Cycling s’est récemment réformé pour pousser la détection et la formation des jeunes vers la piste et la route, mais pour le VTT ou le BMX, les représentants belges doivent principalement compter sur leur fédération régionale et des sponsors privés. Cela ne suffira pas pour espérer des résultats plus probants à Paris 2024 voire Los Angeles 2028, à moins d’un talent surprise qui éclot.
La course à la médaille passe par une course aux infrastructures, aux entraînements professionnels, aux suivis médicaux, aux programmes à long terme… Cela risque de demander du temps et de l’argent. Du moins pour toutes les disciplines hors du cyclisme sur route, dont la course olympique reste bien moins importante symboliquement que les titres distribués sur piste, en VTT ou en BMX. Belgian Cycling, comme le Comité olympique belge (COIB), savent que le travail est encore long pour enchaîner les résultats de prestige aux J.O. Ces dernières olympiades montrent que la Belgique s’améliorent dans les sports pour lesquels elle a investi. Le cyclisme en fera-t-il partie à l’avenir ? Les pistards, vététistes et professionnels du BMX doivent l’espérer.
Photo : capture Eurosport/CIO
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