L’heure de vérité s’annonce : entre la plage de la mer du Nord et l’hippodrome d’Ostende, les noms des futurs champions du monde de cyclo-cross se dévoileront ce week-end. Le circuit technique et piégeux de la Côte promet un spectacle à tous les niveaux, tant les batailles pour les maillots arc-en-ciel s’annoncent plus indécises que l’an dernier. Que ce soit dans le peloton féminin ou masculin, l’irisé aura une saveur particulière en cet hiver houleux, perturbé par la crise sanitaire du Covid-19.
Le parcours
Ces championnats du monde à Ostende sont un projet de longue date pour la cité côtière. Le comité veld- en wegritcomité Hooglede-Gits travaille depuis près de dix ans sur la mise en place de divers championnats en Flandre Occidentale, principalement autour de Hooglede-Gits et d’Ostende. Avec le soutien de la commune d’Ostende, l’organisation a imaginé un parcours unique aux abords de la mer du Nord pour convaincre les diverses fédérations. D’abord Belgian Cycling, pour l’organisation des championnats de Belgique de cyclo-cross en janvier 2017, puis l’Union Cycliste Internationale (UCI), pour l’organisation de ces Mondiaux en janvier 2021.
Ce tracé unique démarre de l’hippodrome d’Ostende, mais quitte rapidement l’enceinte sportive pour rejoindre la Koningin Astridlaan, célèbre nationale qui borde la plage de la Côte belge. Pas question toutefois d’enchaîner avec de l’asphalte : les cyclistes sont directement mis au pied du mur. Ils doivent en effet grimper un surprenant pont de 8 mètres de haut et de 330 mètres de long. Ce mont artificiel a été créé pour l’occasion, et mettra directement les concurrents dans le rouge, avec une pente allant jusqu’à 21%. Que ce soit en montée ou en descente. Car après avoir descendu le pont, il faut enchaîner avec le sable rugueux de la plage ostendaise.
Il faudra donc descendre à toute vitesse, sans freiner, pour rouler le plus longtemps possible jusqu’au bout de la plage. Il faudra ensuite longer la mer, qui pourrait jouer un rôle samedi et dimanche : la marée haute quittera la plage vers 14h00 samedi et 15h00 dimanche, offrant du coup une plage plus meuble dans les derniers tours du circuit. Le virage vers la digue et la remontée sur ce sable s’annoncent ensuite techniques. Tout comme le deuxième passage sur la plage, menant à la deuxième montée du pont artificiel. Le cœur sera déjà à bloc pour entamer cette nouvelle ascension, avant le retour sur le tracé plus traditionnel de l’hippodrome.
Avec la pluie annoncée ces prochaines heures, le circuit particulièrement sinueux de l’hippodrome pourra être également glissant et offrir quelques surprises, notamment aux abords de l’escalier prévu à l’approche de l’arrivée, et des collines qui s’enchaînent dans cette deuxième partie de course. La ligne droite finale sera par contre une belle opportunité pour les sprinters de tenter une dernière offensive à toute vitesse. Bref, ce tracé très technique et complet fera la part belle aux spécialistes du moment, qui auront tant la technique que la condition pour briller en arc-en-ciel.
Les favori⋅te⋅s
Espoirs femmes (dimanche, 13h35)
Au terme d’une saison particulière, menée tambour battant avec les professionnelles, les espoirs femmes se retrouvent pour la deuxième fois de l’hiver entre elles (après les championnats d’Europe) pour se disputer le plus beau maillot de la saison. Qui pourra se placer aux avant-postes sur cette course unique ? Le rythme sera différent, les références également… Il faudra réussir à mener sa propre course, et non plus calquer son rythme sur ce que les meilleures réussissent en tête. Et au vu de leur saison, certaines filles pourraient profiter de leur expérience acquise tout au long de l’hiver pour se placer comme la future championne du monde chez les moins de 23 ans.
Vainqueur coup sur coup à Bredene et Gullegem en début d’année, la Hongroise Blanka Kata Vas (Doltcini-Van Eyck-Proximus), vainqueur de la Coupe du monde chez les espoirs après notamment une 4e place à Tabor, apparaît comme celle qui peut s’affranchir de ses concurrentes pour accrocher l’arc-en-ciel en solitaire. La concurrente de 19 ans a pris du gallon cette saison et allie technique et puissance, nécessaires pour briller à Ostende. Elle aura toutefois le désavantage de partir en solitaire ce dimanche, face à une troupe néerlandaise particulièrement imposante.
Manon Bakker (Credishop-Fristads), 3e lors de la dernière manche de Coupe du monde à Overijse, Inge van der Heijden (777), ex-championne du monde espoir et récente 2e à Gullegem, Aniek van Alphen (Credishop-Fristads) ou encore les plus jeunes d’entre elles, Puck Pieterse (Alpecin-Fenix, 18 ans), championne d’Europe chez les espoirs, et Fem van Empel (Pauwels Sauzen-Bingoal, 18 ans), 4e de la Coupe du monde à Termonde et encore 5e à Hamme, le week-end-dernier : ces coureuses de la sélection « oranje » sont autant de favorites pour le titre mondial qui vont mener la vie dure à Kata Vas.
Face à cette armada néerlandaise, la championne du monde en titre Marion Norbert-Riberolle (Starcasino CX Team) aura du mal à retrouver la victoire à Ostende malgré son expérience. La Française de 22 ans s’est légèrement rassurée à Hamme (8e), mais elle reste en deçà des prestations des autres candidates au maillot irisé ce week-end. Son équipière britannique Anna Kay (Starcasino CX Team) devra également trouver un second souffle après sa belle 7e place à Overijse, pour espérer grimper sur la plus haute marche du podium à Ostende. Et côté belge ? Malheureusement, Marthe Truyen (Baloise Trek Lions) n’a jamais trouvé sa place parmi les meilleures représentantes des espoirs cette saison, alors que Julie De Wilde et Julie Brouwers, toutes deux âgées de 18 ans, manquent encore d’expérience pour espérer le podium ce dimanche.
Espoirs hommes (samedi, 13h35)
Comme chez les femmes, les espoirs masculins ont dû se contenter des championnats d’Europe à Rosmalen pour se retrouver entre coureurs de moins de 23 ans. Car sur le reste de la saison, en raison de la crise sanitaire du Covid-19, seules les courses professionnelles étaient autorisées aux quatre coins de l’Europe. En début de saison, le champion du monde en titre Ryan Kamp (Pauwels Sauzen-Bingoal) avait surclassé la concurrence, s’imposant en solitaire devant les Britanniques Thomas Mein (Tormans CX Team) et Cameron Mason (Trinity Racing), absent aux Mondiaux en raison d’une mauvaise chute à Overijse. Kamp avait toutefois bénéficié d’une course particulière, sans concurrent belge au départ. Cela sera donc bien différent ce week-end sur la plage ostendaise.
Ryan Kamp sera sur la Côte belge en tant que favori, mais le coureur néerlandais de 20 ans n’a pas forcément rassuré ces dernières semaines. Après un début de saison particulièrement intéressant, enchaînant les Top 10, il a semblé stagné en ce début d’année, avec une 20e place à Hamme et une 12e place à Overijse le week-end dernier. Il était malgré tout lors de la dernière manche de Coupe du monde le deuxième meilleur espoir du peloton, juste derrière le Belge Timo Kielich (Credishop-Fristads). La première place n’est donc pas loin pour le tenant du titre, qui comptera également sur son équipier et compatriote Pim Ronhaar pour mener la vie dure à ses rivaux.
La plus grande menace viendra du camp belge : vu leur montée en puissance, les spécialistes techniques que sont Niels Vandeputte (Alpecin-Fenix), déjà convaincant pour son retour en compétition depuis le week-end dernier (13e à Hamme et 18e à Overijse), et Toon Vandebosch (Pauwels Sauzen-Bingoal), peuvent donner du fil à retordre à Kamp sur la plage ostendaise. Et il ne faudra pas non plus oublier Timo Kielich qui peut se transcender sur une journée. Même si ses derniers résultats lors des Mondiaux sont peu rassurants.
Et comme à Rosmalen, il ne faudra pas oublier la sélection britannique. Si Mason a dû déclarer forfait, Thomas Mein et Ben Turner (Trinity Racing) restent de solides concurrents pour ce type de courses qui demandent un sacré bagage physique.
Élites femmes (samedi, 15h10)
Une seule question se pose à l’aube de cette course des élites féminines : quelle Néerlandaise obtiendra le maillot irisé ? Ultra-dominantes tout au long de l’hiver, les représentantes « oranje » n’ont laissé que des miettes à leurs adversaires ces derniers mois. Seule Blanka Kata Vas a réussi à surprendre les Néerlandaises sur des cyclo-cross de second niveau. Mais malgré quelques belles places d’honneur, les concurrentes étrangères n’ont jamais pu tenir la dragée haute aux spécialistes bataves. Le podium sera-t-il totalement teinté de bleu-blanc-rouge ? Cela s’annonce probable.
La tenante du titre Ceylin Del Carmen Alvarado (Alpecin-Fenix) est clairement montée en puissance ces dernières semaines, s’octroyant la victoire tant à Hamme qu’à Overijse, le week-end dernier. Sa technique, meilleure au fil des mois, peut clairement faire la différence sur ce tracé dans la sable. Elle aura toutefois face à elle celle qui se dégage comme la plus puissante des concurrentes : Lucinda Brand (Baloise Trek Lions). Vainqueur de la Coupe du monde et vainqueur à onze reprises cette saison, Brand n’avait jamais quitté le podium des épreuves auxquelles elle avait pris le départ cette saison jusqu’à Hamme, samedi dernier. Elle a le physique pour faire craquer ses concurrentes au fil de l’heure qui s’annonce, mais elle a parfois manqué de justesse dans ses trajectoires. Et cela peut coûter très cher sur la plage ostendaise.
Spécialiste du sable, Denise Betsema (Pauwels Sauzen-Bingoal) est la troisième Néerlandaise à surveiller ce week-end. L’habitante de Texel, une île sur laquelle elle enchaîne chaque jour des entraînements dans le sable, face à un vent côtier souvent impressionnant, trouvera à Ostende un terrain similaire à ses routes d’entraînement. Quid du reste de la formation batave ? Annemarie Worst (777), vice-championne du monde en titre, a pris l’eau au fil de la saison, visiblement usée. Son dernier podium date de Heusden-Zolder, le 26 décembre, et depuis, elle ne trouve plus le rythme des favorites, se classant même hors du Top 10 à Overijse, dimanche dernier. Dans un bon jour, elle a pourtant les qualités techniques pour briller sur ce type de terrain.
La championne de Belgique Sanne Cant (IKO-Crelan), triple championne du monde avant l’arrivée des Néerlandaises au top de leur forme, est pour sa part une femme de championnats, capable de se transcender pour des objectifs précis, comme ces Mondiaux. Elle a glané de bons résultats ces dernières semaines, et s’est rassurée avec deux sixièmes places à Termonde, puis Hamme et Overijse. Mais elle devra être dans un jour exceptionnel pour devancer les Néerlandaises sur un parcours qui lui avait pourtant permis de glaner l’un de ses douze titres nationaux en 2017. Et puis, qui d’autre ? L’Américaine Clara Honsinger (Cannondale CX Team), clairement en verve pour son arrivée sur le continent européen, peut créer la surprise pour une place sur le podium, au vu de ses prestations en Coupe du monde. Puissante et technique, elle a également un avantage en course à pied. Attention donc à la concurrente américaine, qui s’annonce certainement comme la seule outsider capable de faire mal aux Néerlandaises, avec éventuellement la Britannique Evie Richards (Trek Factory Racing), de retour en compétition depuis le week-end dernier.
Élites hommes (dimanche, 15h10)
Le duel a été intense depuis début décembre, il connaîtra son épilogue ce dimanche : qui de Wout van Aert (Team Jumbo-Visma) ou de Mathieu Van der Poel (Alpecin-Fenix) pourra conquérir à Ostende son quatrième titre de champion du monde de cyclo-cross ? Le rendez-vous côtier est attendu par tous les supporters des labourés comme celui qui désignera le meilleur coureur mondial du moment. Tant sur la route que sur la terre, les deux hommes ont montré qu’ils étaient intouchables, et sur ces championnats du monde, une autre issue qu’un nouveau combat des chefs s’annonce improbable.
Sur l’ensemble de la saison, Van der Poel semblait avoir l’avantage avec ses neuf victoires et quatre quatrièmes places. Mais le week-end dernier, à Overijse, le meilleur technicien était bien Van Aert, vainqueur à cinq reprises cet hiver. Le Belge prenait même l’ascendant psychologique par une parfaite gestion de course. Et puis, il y a ce parcours particulier à Ostende. Sur le sable, Mathieu Van der Poel est clairement un spécialiste, alors qu’à pied, Wout van Aert a prouvé qu’il avait une grande pointe de vitesse et une meilleure endurance que son adversaire néerlandais. Concernant l’explosivité, Van der Poel est LE coureur capable de creuser un écart impressionnant en une grande accélération, mais dans un sprint final, son adversaire belge a un léger avantage. Et sur le parcours de l’hippodrome, le circuit sinueux semble plutôt être en faveur de Van der Poel, meilleur technicien, mais Van Aert a souvent fait de meilleurs choix de trajectoires lors des dernières courses auxquelles les deux rivaux ont pris part.
Bref, il est difficile de définir un véritable favori entre ces deux hommes. Mais ce duel à Ostende s’annonce comme la conclusion d’une incroyable année pour les deux pépites du cyclo-cross. Et dire que les classiques flandriennes s’annoncent déjà fin mars…
Et derrière ces deux grands talents des labourés ? Difficile d’imaginer un coureur capable de les devancer, à moins d’un problème mécanique ou d’une chute. Côté belge, Michael Vanthourenhout (Pauwels Sauzen-Bingoal) est celui qui a montré la meilleure endurance face à Van Aert et Van der Poel, et il a la technique et l’endurance pour accrocher un podium à Ostende. Son équipier Laurens Sweeck (Pauwels Sauzen-Bingoal) peut aussi profiter du sable pour se faire une place parmi les meilleurs, alors que le champion d’Europe Eli Iserbyt (Pauwels Sauzen-Bingoal) espère surtout avoir retrouvé du fond, après ses problèmes musculaires à répétition. Toon Aerts (Baloise Trek Lions), pour sa part, s’est un peu rassuré à Overijse, mais reste visiblement en deçà du top mondial actuellement.
Le Britannique Tom Pidcock (Trinity Racing) a également connu une courte saison, mais particulièrement intéressante. Sa victoire à Gavere et ses podiums à Namur, Hulst et Overijse confirment que sur les grands rendez-vous, la pépite anglaise de 21 ans sait répondre présente. Le futur sociétaire d’INEOS Grenadiers doit désormais le confirmer sur un terrain plus technique, mais sa puissance et son agressivité en début de course, peuvent faire la différence pour une place sur le podium. Et côté néerlandais, il ne faut pas non plus oublier Lars van der Haar (Baloise Trek Lions), également un homme de championnat qui peut briller sur le circuit de l’hippodrome, même si les passages dans le sable ne sont pas pour le favoriser. Au contraire de Van Aert et Van der Poel, les deux favoris du jour.
La météo
Samedi, la pluie et même de la neige pourraient s’inviter sur le parcours durant la journée. Il fera particulièrement froid avec des températures qui ne dépasseront les 2 à 3°C, avec un vent froid venant d’est et soufflant jusqu’à 50 km/h. Des averses sont attendues tout au long de la journée, et plus particulièrement en matinée.
Dimanche, il fera encore très froid avec des températures qui ne dépasseront pas les 2°C, avec un vent (moins fort que la veille) venant cette fois d’ouest. Il fera toutefois plus lumineux, avec des éclaircies durant la journée, et l’apparition de nuages et d’averses au fil de l’après-midi.
► Plus d’informations sur le site de l’Institut Royal de Météorologie (IRM)
Le mode d’emploi des championnats du monde de cyclo-cross 2021 à Ostende :
Programme :
Samedi 30 janvier 2021
13h35 – Course des espoirs hommes
15h10 – Course des élites femmes
Dimanche 31 janvier 2021
13h35 – Course des espoirs femmes
15h10 – Course des élites hommes
Liste des partant⋅e⋅s :
– Espoirs femmes
– Espoirs hommes
– Élites femmes
– Élites hommes
Direct TV :
Samedi 30 janvier 2021
– En direct dès 13h35 sur Één/Sporza (VRT) et Sporza.be, avec les commentaires de Michel Wuyts et Paul Herygers
– En direct dès 14h58 sur Tipik (RTBF) et RTBF Auvio, avec les commentaires de Rodrigo Beenkens et Gérard Bulens
– En direct dès 14h50 sur L’Équipe et lequipe.fr, avec les commentaires de Claire Bricogne et Arnaud Jouffroy, puis la course des espoirs hommes en différé à 16h30
– En direct dès 15h05 sur Eurosport NL et sur Eurosport Player (Pays-Bas)
Dimanche 31 janvier 2021
– En direct dès 13h35 sur Één/Sporza (VRT) et Sporza.be, avec les commentaires de Michel Wuyts et Paul Herygers
– En direct dès 14h58 sur Tipik (RTBF) et RTBF Auvio, avec les commentaires de Rodrigo Beenkens et Gérard Bulens
– En direct dès 14h55 sur L’Équipe et lequipe.fr, avec les commentaires de Claire Bricogne et Arnaud Jouffroy, puis la course des espoirs femmes en différé à 16h50
– En direct dès 15h05 sur Eurosport NL et sur Eurosport Player (Pays-Bas)
Palmarès :
Espoirs femmes
2016 Evie Richards (G-B)
2017 Annemarie Worst (P-B)
2018 Evie Richards (G-B)
2019 Inge van der Heijden (P-B)
2020 Marion Norbert-Riberolle (Fra)
Espoirs hommes
2011 Lars van der Haar (P-B)
2012 Lars van der Haar (P-B)
2013 Mike Teunissen (P-B)
2014 Wout van Aert (Bel)
2015 Michael Vanthourenhout (Bel)
2016 Eli Iserbyt (Bel)
2017 Joris Nieuwenhuis (P-B)
2018 Eli Iserbyt (Bel)
2019 Tom Pidcock (G-B)
2020 Ryan Kamp (P-B)
Élites femmes
2011 Marianne Vos (P-B)
2012 Marianne Vos (P-B)
2013 Marianne Vos (P-B)
2014 Marianne Vos (P-B)
2015 Pauline Ferrand-Prévot (Fra)
2016 Thalita de Jong (P-B)
2017 Sanne Cant (Bel)
2018 Sanne Cant (Bel)
2019 Sanne Cant (Bel)
2020 Ceylin Del Carmen Alvarado (P-B)
Élites hommes
2011 Zdenek Stybar (Tch)
2012 Niels Albert (Bel)
2013 Sven Nys (Bel)
2014 Zdenek Stybar (Tch)
2015 Mathieu Van der Poel (P-B)
2016 Wout van Aert (Bel)
2017 Wout van Aert (Bel)
2018 Wout van Aert (Bel)
2019 Mathieu Van der Poel (P-B)
2020 Mathieu Van der Poel (P-B)
Photo de couverture et graphique : Veld- en Wegritcomité Hooglede-Gits vzw/WK Oostende 2021 – Photos : Alain Vandepontseele/Alain VDP Photography (Blanka Kata Vas, Lucinda Brand et Ceylin Del Carmen Alvarado, Wout van Aert et Mathieu Van der Poel) et Grégory Ienco (Ryan Kamp)
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