Surprise sur la liste des partantes à Diegem, ce dimanche soir : à peine classée troisième parmi les « championnes des championnes françaises » par le quotidien L’Équipe, Pauline Ferrand-Prévot (Canyon-SRAM) décidait de faire le voyage jusqu’en Belgique pour disputer son premier cyclo-cross de la saison. Avec le dossard 109 sur le dos et partie en dernière position vu son inscription tardive, elle parviendra à remonter le peloton pour obtenir une belle 18e place, confirmant qu’elle risque de monter en puissance d’ici les prochains championnats du monde, qu’elle espère encore disputer.
Loin du quartier des équipes habituées aux cyclo-cross belges, une grande camionnette colorée de l’équipe féminine Canyon-SRAM et un camping-car irisé aux couleurs de Julien Absalon se sont arrêtés dans une des rues résidentielles de Diegem. Quelques supporters du fan club de Pauline Ferrand-Prévot, venus de France, sont présents : « On a été un peu pris au dépourvu mais durant les fêtes, on pouvait se permettre ça », nous disent-ils. D’autres amateurs venus de Flandre viennent voir la double championne du monde de VTT (marathon et cross-country) avec surprise. « C’est quand même une des meilleures sur le circuit », assure Wim, habitant de la localité du jour. « PFP » n’avait pas encore pris le départ d’un cyclo-cross cet hiver : l’ancienne championne du monde de la discipline avait décidé d’alléger son programme en vue des Jeux Olympiques de Tokyo, lors desquels elle visera l’or en VTT. Elle a donc annoncé un programme pour un mois, avec, comme surprise, cette reprise à Diegem, avant de retrouver les labourés dès la nouvelle année en Suisse (à Meilen, le 2 janvier) puis en France (à Troyes, le 4 janvier, puis aux championnats nationaux à Flamanville, le 11 janvier).
« J’avais besoin de repos »
« À la base, je souhaitais reprendre la saison de cyclo-cross au début du mois de janvier », explique Pauline Ferrand-Prévot, casque au taureau ailé sur la tête. « Finalement, cela me démangeait de commencer plus tôt, et de pouvoir retrouver la compétition. J’avais besoin de repos après ma saison de VTT mais là, j’avais envie de reprendre. Je connaissais déjà ce cyclo-cross, et comme il est proche de la fin d’année, je me suis dit que c’était une bonne occasion de retrouver le vélo ». Après une discussion avec son staff, PFP a donc pris la route pour Diegem, aux abords de Bruxelles. « On a quand même dû appeler l’organisateur pour s’assurer que je pouvais participer à cette épreuve : finalement, tout était ok, ils étaient ravis que je vienne. C’est un parcours que j’apprécie beaucoup puisque j’y ai déjà signé deux podiums ». À tel point que l’organisation a annoncé en grande pompe sur les réseaux sociaux le retour de la championne française sur les terres brabançonnes dès vendredi soir.
Une saison complète de cyclo-cross en 2020-2021 ?
La Française de la Canyon-SRAM ne voulait toutefois pas se fixer d’objectif probant pour cette première épreuve de l’année : « Je voulais surtout connaître mes sensations et voir comment je pouvais encore me débrouiller sur ce type de terrain. Je suis finalement assez bien. Je suis tout de même partie avec un gros handicap en partant de la dernière ligne (NDLR : il y avait plus de 90 partantes), et Diegem reste un parcours où il est très difficile de dépasser. Je m’en suis bien sortie et j’ai vraiment pris du plaisir tout au long de ces 40 minutes, c’était le plus important. Il y avait une belle atmosphère, c’est ce que je recherche sur le vélo ». Pauline Ferrand-Prévot n’en garde pas moins son prochain objectif en tête : participer aux championnats du monde en Suisse, dans un mois. « Je sais que la première course de reprise est toujours plus difficile donc j’espère que je me sentirai encore mieux le 2 janvier en Suisse. L’objectif, c’est une qualification pour les Mondiaux. Ensuite, je me reconcentrerai sur le VTT ». Avant de revenir sur le cyclo-cross la saison prochaine ? « Je songe à faire une nouvelle saison complète de cyclo-cross l’hiver prochain. C’est ce qui est prévu en tout cas », assure la Française, décidée à en découdre sur tous les terrains après avoir annoncé qu’elle ne reverra certainement plus la route avant quelque temps en raison de son attrait pour les disciplines « off road ».
Grégory Ienco, à Diegem – Photo : capture VRT/Sporza et Alain Vandepontseele/Alain VDP Photography
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