Adieu les pavés, bonjour les côtes. Après une triple semaine flandrienne, le peloton a entamé sa quadrilogie ardennaise dans le Brabant flamand, ce mercredi, avec la Flèche Brabançonne. Et ce sont bien les acteurs attendus durant ces classiques belgo-néerlandaises qui ont brillé à Overijse, à l’image de Tim Wellens (Lotto-Soudal), vainqueur après un solo de huit kilomètres.
La course a repris ses droits ce mercredi, trois jours seulement après le décès du jeune coureur Michael Goolaerts (Vérandas Willems-Crelan) sur les routes de Paris-Roubaix. L’émotion était d’ailleurs toujours palpable au départ de la Flèche Brabançonne, sur la Grand’Place de Louvain. L’ensemble de l’équipe Vérandas Willems-Crelan était ainsi présent autour des sept coureurs engagés, afin de rendre un hommage fort à leur équipier. Des pleurs, des applaudissements et surtout beaucoup d’envie pour aller chercher un éventuel succès qui aurait encore plus de poids sous le maillot de l’équipe continentale pro. Les hommes en bleu et noir de Nick Nuyens ont en tout cas mouillé le tricot durant ces 200 kilomètres dans les vallons brabançons, notamment Dries De Bondt, présent dans l’échappée matinale, ou Huub Duyn, bien en place dans la finale.
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Mais une autre équipe belge a marqué les esprits durant cette première épreuve de la quadrilogie “ardennaise” : la Lotto-Soudal a pris le relais de la Quick Step en tant que “leader autoritaire” sur les quelques côtes franchies dans la banlieue d’Overijse. “Le plan était d’attaquer dans les circuits locaux”, confirme Tiesj Benoot, favori annoncé après sa troisième place en 2017. Rémy Mertz a ainsi fait le boulot pour contrôler l’échappée, Maxime Monfort a lancé quelques accélérations bien senties pour écrémer le peloton puis Tosh Van der Sande a pris les commandes pour s’échapper et ainsi laisser ses équipiers tranquilles parmi le reste de la meute. “On était dans un fauteuil”, sourit Benoot. Et les contres des Bahrain-Merida ou des Mitchelton-Scott ne semblaient avoir aucune incidence sur le plan de l’équipe de la Loterie Nationale belge.
Si Van der Sande a été repris à onze bornes du but, Jelle Vanendert et Tim Wellens prenaient rapidement le relais pour garder un rythme intense en tête de la course. Et dans une courte butte qui ne semblait pourtant pas adaptée aux attaquants, Wellens sortait en puissance pour prendre l’avantage en solitaire. Huit kilomètres et deux côtes restaient encore à affronter. “Je trouvais que cela n’allait pas assez vite et j’avais vu lors des tours précédents qu’aucune équipe ne parvenait vraiment à s’organiser”, explique le futur vainqueur de la Flèche Brabançonne. “Je savais que j’avais les jambes pour faire quelque chose, donc j’ai tenté ma chance. Jelle a bien essayé de me protéger derrière, c’était un bon coup. Et je connais le talent de cette équipe, qui sait se montrer solidaire”.
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Malgré le gros travail d’Enrico Gasparotto (Bahrain-Merida), de Pieter Serry (Quick Step) puis de Dylan Teuns (BMC), personne ne parvenait à reprendre du temps sur le coureur limbourgeois, qui signe à Overijse la vingtième victoire de sa jeune carrière. Tim Wellens rêve donc d’une campagne ardennaise tout aussi brillante pour la suite du printemps : “On avait quatre chances de gagner durant ces deux semaines ardennaises. La Flèche Brabançonne n’est pas vraiment la course la plus importante des quatre mais c’est une épreuve en Belgique, donc cela reste important pour l’équipe”, révèle le Trudonnaire. Alors que Tiesj Benoot, troisième derrière Sonny Colbrelli dans le sprint final du groupe de poursuivants, fait également forte impression en vue de l’Amstel Gold Race : “Je suis revenu de stage ce mardi et je sens que j’ai de bonnes jambes : cela promet pour les jours qui viennent. On sent que l’équipe est sur une très bonne voie”.
Tim Wellens a célébré calmement ce succès, levant simplement le doigt vers le ciel pour rendre hommage à Michael Goolaerts. “Je n’ai pas fêté ma victoire par respect pour sa famille. Je ne le connaissais pas personnellement tant que cela mais ce qui est arrivé dimanche est tragique”, confie le vainqueur du jour, qui n’a d’ailleurs pas plus fait la fête sur le podium. Sobre et respectueux.
Résultats de la 58e édition de la Flèche Brabançonne masculine (Louvain > Overijse, 201.9 km) :
Bastianelli fait encore le ménage
Chez les dames, la Flèche Brabançonne prenait ses quartiers à Gooik. Si l’épreuve connaissait sa première édition sous ce nom, elle avait déjà jeté ses bases par le passé en tant que Gooik-Grammont-Gooik ou encore Pajot Hills Classic. La semi-classique belge est surtout soutenue depuis cette année par le groupe Flanders Classics, d’où ce nouveau nom, semblable à l’appellation masculine. Le parcours ne changeait toutefois pas beaucoup des précédentes courses disputées à Gooik, et proposait encore un léger faux-plat montant pour conclure. La seule courte ascension de 350 mètres proposée au milieu du circuit final ne suffisait d’ailleurs pas à bouleverser le peloton qui comptait encore une trentaine d’unités dans le dernier tour. C’est finalement l’Italienne Marta Bastianelli (Alé Cipollini) qui remportait l’emballage massif devant Leah Kirchmann (Sunweb), la championne d’Europe Marianne Vos (WaowDeals) et la championne de Belgique Jolien d’Hoore (Mitchelton-Scott). La cycliste de 30 ans s’offre ainsi sa quatrième victoire de la saison, et sa troisième classique belge après Gand-Wevelgem (déjà au sprint devant d’Hoore) et le GP de Dottignies.
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Résultats de la 1re édition de la Flèche Brabançonne féminine (Gooik > Gooik, 136.8 km) :
Photo : capture Sporza/VRT