Toujours dans l’incertitude face à la crise sanitaire du coronavirus, le cyclisme féminin attendait des nouvelles de l’Union Cycliste Internationale (UCI) quant à la suite de cette saison 2020, de plus en plus hypothétique. L’institution a finalement annoncé la création d’un groupe de travail pour ébaucher un calendrier provisoire, et confirmer la mise en place de mesures destinées à sauver les équipes en difficulté face à cette crise sanitaire qui devient également économique au fil des semaines.
Dans Le Club Eurosport, ce jeudi, la cycliste française Audrey Cordon-Ragot (Trek-Segafredo) l’expliquait clairement : « Le cyclisme féminin est de plus en plus lié au cyclisme masculin. L’important pour cette saison est que le Tour de France puisse être organisé pour assurer le reste du calendrier ». Les cyclistes de tous bords restent en effet dans l’expectative de savoir si ASO pourra organiser l’épreuve la plus médiatique de la saison, fin août, dans un contexte français particulier, avant d’imaginer ce que pourrait être la fin de cette saison 2020 amputée de nombreuses courses. Pour les hommes, une annulation du Tour signifierait clairement l’impossibilité pour de nombreuses organisations de poursuivre leurs ambitions d’ici l’hiver prochain. Et pour les dames, également, une telle annulation serait préjudiciable pour le calendrier des dames, alors que bon nombre de courses majeures destinées au peloton féminin sont désormais liées à leur pendant masculin.
L’UCI, pour sa part, n’avait pas vraiment considéré le peloton féminin dans son dernier communiqué annonçant les grandes lignes du futur calendrier sur route. La fédération annonçait simplement une première ébauche du calendrier féminin pour le 15 mai, sans autre précision sur les modalités de sa conception. Finalement, l’UCI a communiqué ce jeudi en détaillant quelque peu son travail pour les dames, alors que les appels pour une plus grande solidarité entre cyclistes, équipes et organisations se multipliaient ces dernières semaines, notamment via The Cyclists Alliance, un syndicat de coureuses, ou via Stephen Delcourt, manager de l’équipe FDJ Nouvelle Aquitaine Futuroscope. Ces voix n’ont pas été totalement entendues, mais la fédération internationale communique. C’est déjà un pas en avant.
D’ici le 15 mai
Une réunion entre les représentants des coureuses (CPA Femmes et Marianne Vos, membre de la Commission des Athlètes de l’UCI), des organisations (AIOCC et organisateurs d’épreuves de l’UCI Women’s WorldTour) et des équipes (UNIO) a ainsi permis de définir les grandes lignes de la poursuite de la saison. D’abord, un groupe de travail avec des représentants de ces différentes organisations est mis en place pour ébaucher un calendrier provisoire pour la fin de la saison 2020 d’ici le 15 mai prochain. Ensuite, les règles de participation à ces épreuves vont être modifiées, notamment en vue d’augmenter le nombre de coureurs par équipes au départ de ces courses.
Sur le plan économique, l’UCI annonce qu’un accord-cadre a été convenu avec les représentants des coureurs et des équipes, permettant notamment aux équipes qui rencontrent des difficultés financières d’assurer leur survie en cette crise sanitaire. Un accord qui avait déjà été mis en place chez les hommes, début avril. Avec l’espoir de sauver le cyclisme féminin, toujours dans l’expectative alors que les annulations de courses se poursuivent. À cette date, les organisations du Tour de Grande-Bretagne, du Trophée Binda, du Tour de Feminin, du Tour de Thuringe, du Festival Elsy Jacobs, du Tour de Drenthe ou encore du Diamond Tour ont déjà confirmé leur décision de ne pas relancer leur épreuve en 2020. Le calendrier risque donc d’être famélique, avec surtout les championnats et épreuves adossées aux courses masculines pour assurer quelques jours de course aux coureuses. Pour le reste, il faudra certainement attendre 2021.
Photo : ASO/Thomas Maheux
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