Nouvelle surprise dans le monde du cyclo-cross : alors que Flanders Classics peaufine les plans de la future Coupe du monde de cyclo-cross et annonce l’enregistrement de 31 candidatures pour faire partie des 16 rendez-vous de l’hiver 2020-2021, l’entreprise rivale Golazo, organisatrice des cyclo-cross de Namur, Bruxelles ou encore Baal, annonce pour sa part qu’elle n’inscrira aucune de ses courses à cette nouvelle Coupe du monde. Une confirmation que plusieurs circuits parallèles risquent de voir le jour la saison prochaine.
Depuis octobre dernier, rien n’a vraiment changé : le monde du cyclo-cross est toujours en ébullition en coulisses en raison de la nouvelle réforme qui doit professionnaliser et internationaliser la discipline dès la saison prochaine. Les organisateurs des courses, en Belgique ou à l’étranger, s’impatientent et postulent, en attendant une réponse de l’Union Cycliste Internationale. Pendant ce temps, Flanders Classics, qui a obtenu l’été dernier un mandat de l’UCI pour organiser la future Coupe du monde de cyclo-cross, empile les dossiers. L’entreprise flamande, déjà en charge des principales classiques flamandes du printemps (Tour des Flandres, Gand-Wevelgem…), doit trouver 14 à 16 lieux qui accueilleront les manches de la nouvelle Coupe du monde de cyclo-cross. Ces manches seront organisées quasiment chaque dimanche entre octobre et janvier, avec seulement quelques week-ends réservés aux championnats nationaux, continentaux et mondiaux. On sait également que huit manches au maximum seront organisées en Belgique, lançant une course à la concurrence particulièrement acharnée entre les différents organisateurs du pays des labourés.
Quatre candidatures belges confirmées
Tous les candidats potentiels avaient jusqu’au vendredi 6 décembre pour présenter leur dossier auprès de Flanders Classics. Selon l’entreprise, 31 candidatures ont été confirmées vendredi. « Nous pouvons largement remplir les conditions de l’UCI concernant la répartition internationale, parce qu’il y a aussi un certain nombre de nouveaux venus très jolis et attrayants de l’étranger. En tout cas, nous nous réjouissons de l’intérêt manifesté et de l’approche positive du projet par de nombreux candidats organisateurs », explique par voie de communiqué Tomas Van den Spiegel, ancien basketteur international reconverti en CEO de Flanders Classics.
Ces 31 dossiers vont désormais être examinés, avant que Flanders Classics et l’UCI décident ensemble de la composition du nouveau calendrier de la Coupe du monde pour la saison 2020-2021. Ce calendrier sera officiellement dévoilé à la veille des prochains championnats du monde de cyclo-cross à Dübendorf, fin janvier. Du côté belge, on sait déjà via les différents quotidiens flamands que Coxyde, Ruddervoorde, Wachtebeke et Overijse ont fait acte de candidature. Au niveau international, par contre, il est difficile de connaître les futurs lieux choisis.
Namur dit adieu à la Coupe du monde
Une chose est certaine : Golazo, organisateur de 17 cyclo-cross du calendrier international, ne souhaite pas que ses courses fassent partie de cette nouvelle Coupe du monde. L’entreprise flamande de Christophe Impens, en charge également du Tour de Belgique ou du BinckBank Tour, a annoncé par voie de communiqué qu’elle ne souhaitait plus participer à ce challenge international dès l’hiver prochain. « Il y a encore de la place dans le calendrier pour des événements de grande tradition ainsi que pour des nouveautés. Après avoir œuvré à la professionnalisation du milieu, nous travaillons à son renouveau avec des sites originaux (Citadelle de Namur, le campus de la VUB à Bruxelles, terril de Beringen, Urban Cross de Courtrai…). La variété plaît aux coureurs et au public », explique Christophe Impens. Golazo organise notamment les cyclo-cross d’Eeklo, de Pelt, de Louvain, de Beringen (lancé cette année), du Koppenberg, de Niel, de Hamme, de Courtrai (lancé cette année), de Zonhoven, d’Anvers, de Renaix, de Saint-Nicolas, de Loenhout, de Bredene, de Baal, de Bruxelles ainsi que la manche de Coupe du monde sur la Citadelle de Namur, l’un des grands rendez-vous du calendrier.
Golazo veut donc poursuivre en solitaire. Certes, d’autres challenges comme le Superprestige ou le Trophée DVV/AP Assurances, devraient perdurer la saison prochaine. Mais avec cette nouvelle formule de la Coupe du monde, tous les principaux dimanches du calendrier, soit les dates les plus importantes en termes d’affluence et de médiatisation, seront récupérés. Et il sera difficile d’imaginer un circuit parallèle se mettre en place face au modèle préconisé par Flanders Classics, au risque de façonner un circuit à deux vitesses, qui fera monter les prix des primes au départ, déjà pratiqués à outrance depuis plusieurs saisons pour attirer les plus grandes stars au départ des principaux cyclo-cross de l’hiver.
L’annonce de Golazo (par ailleurs proche d’un certain Sven Nys, ex-champion du monde et manager de Telenet Baloise Lions) est en tout cas une nouvelle épine dans le pied de Flanders Classics. L’entreprise flamande devait déjà faire face à la méfiance d’une certaine partie du public et du monde du cyclo-cross, la voici désormais visée par l’un des principaux organisateurs du circuit. L’UCI va devoir développer de sacrées techniques de négociation pour remettre tout ce monde autour de la table et envisager sereinement l’avenir d’une discipline qui semble désormais propriété d’un secteur privé qui ne s’inquiète plus du développement du sport, mais bien du développement de son propre écosystème financier.
Photo : Wikimedia Commons/Amarvudol [CC BY-SA 4.0]
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