L’Union Cycliste Internationale (UCI) a annoncé ce jeudi l’approbation par son Comité Directeur de l’Agenda 2022, un grand plan destiné à assurer l’avenir du cyclisme professionnel. Dans ce plan, des mesures éthiques, mais également des nouvelles règles pour une meilleure égalité entre les hommes et les femmes.
L’UCI avait déjà annoncé la couleur sur les réseaux sociaux ce jeudi matin : le compte de la fédération internationale dédié au cyclisme féminin est abandonné afin d’évoquer l’actualité des dames sur le compte principal de l’UCI, comme l’actualité masculine. Une manière de mettre sur un même pied d’égalité les hommes et les femmes, comme cela devrait être le cas. Quelques heures plus tard, l’UCI confirmait l’approbation par son Comité Directeur de l’Agenda 2022, un grand plan mené par le président de la fédération David Lappartient afin de muer le cyclisme en « sport du 21e siècle ». Rien que cela. Et dans cet Agenda 2022, on retrouve de nombreuses mesures destinées à améliorer l’égalité entre les sportifs et sportives.
D’abord, l’UCI confirme la mise en place d’une politique d’égalité des sexes au sein même de l’administration de l’UCI, notamment en termes de recrutement et de salaires. Dès 2019, l’UCI va également demander à tous les collaborateurs des équipes féminines professionnelles de signer un Code de conduite destiné à sensibiliser et responsabiliser face au harcèlement que peuvent subir les coureuses. En cas de non-respect de ce code, des sanctions sont prévues. Ensuite, la fédération internationale confirme que les primes versées par l’UCI aux lauréats des classements généraux de la Coupe du monde de cyclo-cross seront bientôt les mêmes entre les hommes et les femmes, pour obtenir une parfaite parité d’ici 2021-2022, avec une augmentation graduelle au fil des hivers. Toutes les compétitions organisées par l’UCI proposeront donc, d’ici 2022, des primes égales entre les hommes et les femmes.
Encore des mesures nécessaires
Autre nouveauté : les juniores, entre 17 et 18 ans, auront bientôt droit à une catégorie qui leur est consacrée lors de la Coupe du monde de cyclo-cross, à partir de 2020-2021. Enfin, l’UCI confirme que les cérémonies protocolaires bénéficieront également d’un traitement égalitaire : les nouvelles règles de la fédération prévoient ainsi une représentation équitable des deux sexes sur les podiums dès les prochains championnats du monde de cyclisme sur route, prévus à Innsbruck (Autriche) en septembre prochain. Ces mesures sont bénéfiques mais il manque encore certains points déjà discutés par le passé comme la nécessité pour certaines organisations de mettre en avant les courses féminines qu’ils mettent en œuvre (par exemple ASO avec les classiques ardennaises), la mise en place de primes salariales égales selon les sexes sur les courses « privées », ou encore la création d’équipes féminines de la part des formations du WorldTour pour promouvoir le cyclisme féminin, comme le font déjà Movistar, Sunweb, Lotto-Soudal, Mitchelton-Scott ou encore la FDJ.
Enfin, sur un plan plus global, l’UCI confirme la prochaine mise en place d’un championnat du monde destiné à toutes les disciplines gérées par la fédération, d’ici 2023. Ce « festival du cyclisme », organisée tous les quatre ans, lors d’une année préolympique, durerait 17 à 19 jours et regrouperait toutes les disciplines : le cyclisme sur route, le VTT, le cyclisme sur piste, le BMX, le paracyclisme sur route et sur piste, le cyclisme en salle et le Gran Fondo. Toutes ces courses se dérouleraient dans la même région, en charge de l’ensemble de l’organisation de ce grand événement cycliste. Cet événement devrait ainsi permettre de rassembler près de 2600 athlètes professionnels et 6000 amateurs, selon les premières estimations de l’UCI, visiblement ambitieuse. Ce plan pour l’agenda 2022 doit toutefois encore être approuvé le 28 septembre prochain par le Congrès de l’UCI.
Photo : Team Sunweb