L’équipe Lotto-Soudal, renommée Lotto-Fix All le temps de ces trois semaines italiennes, attendait au moins une victoire d’étape sur ce Giro malgré l’absence de pur sprinter au sein de son équipe. C’est déjà chose faite, à peine la roue posée en Italie : dans la cité sicilienne de Caltagirone, Tim Wellens a fait parler sa puissance pour remporter son deuxième succès sur le Tour d’Italie en trois ans.
Il l’avait annoncé avant le départ de cette quatrième étape du Giro : « J’aime bien cette arrivée d’étape : technique, sinueuse… Ce serait bien de terminer dans un petit peloton ». Clairement, Tim Wellens semblait prêt à affronter cette première arrivée éreintante de cette 101e édition du Tour d’Italie. Après trois journées particulièrement rapides en Israël, et surtout destinées aux sprinters, les habitués des vallons étaient attendus sur les routes siciliennes vu la pente à affronter à Caltagirone. Les Lotto-Fix All étaient d’ailleurs dans les premières formations à lancer la poursuite derrière l’échappée matinale, avant de lancer le peloton à toute vitesse sur les hauteurs de Caltagirone. À l’image de cette puissante accélération de Tosh Van der Sande à moins de trois kilomètres de l’arrivée qui bouleversait l’avant du peloton : seulement sept coureurs parvenaient à suivre l’ancien pistard, décidément en verve dans les finales d’étape de ce Giro.
Battaglin lance les hostilités
Sur la pente finale grimpant jusqu’à 11%, Wellens s’occupait ensuite de suivre les bons coups, à savoir le sprint lancé par Enrico Battaglin (LottoNL-Jumbo). Le coureur italien devait toutefois céder le témoin à son rival belge dans les 200 derniers mètres. Wellens ne lâchait pas son effort malgré le retour de Michael Woods (EF Education First-Drapac) et allait s’imposer pour la cinquième fois de la saison, et la deuxième fois sur le Tour d’Italie. « Je suis heureux d’avoir pu gagner aussi vite sur ce Giro », confirmait le Limbourgeois à l’arrivée, au micro de la RAI. « Désormais, la pression est hors de mes épaules. Je pourrais peut-être prester encore mieux sans stress« .
Froome perd du temps
Par contre, Wellens ne se fait pas d’illusion : il ne pouvait pas s’offrir le maillot rose sur une telle étape, même s’il est revenu en quatrième place du classement général à 19 secondes de Rohan Dennis (BMC). « Mais je ne pense pas que prendre le maillot rose était dans mes possibilités aujourd’hui. J’étais trop loin », estime le leader belge de Lotto-Fix All. Car derrière, quelques écarts se sont créés : une chute à sept kilomètres du but a quelque peu perturbé le peloton et une autre à moins de trois bornes de l’arrivée a contraint Maximilian Schachmann (Quick Step), le meilleur jeune du Giro, a réalisé un gros effort pour rentrer. Finalement, l’Allemand a bien retrouvé sa place parmi le peloton mais derrière, Chris Froome (Sky) et Wout Poels (Sky) ont perdu plus de vingt secondes sur le maillot rose. Le Britannique ne semblait déjà au meilleur de sa forme sur le contre-la-montre inaugural, ce nouvel échec risque encore de peser sur ses performances. Le prochain test sera à suivre sur l’Etna, jeudi.
Résultats de la 4e étape du Tour d’Italie (Catane > Caltagirone, 202 km):
Photo : RCS Sport/Fabio Ferrari