La nouvelle tant attendue est tombée mercredi sur les réseaux sociaux de l’équipe Alpecin-Deceuninck : Mathieu van der Poel a enfin fait son choix pour les Jeux olympiques, cet été. Depuis le début de la saison, la question était lancinante. Le Néerlandais allait-il choisir entre le cyclisme sur route et le VTT, avec les mêmes ambitions dorées ? Ou comptait-il doublonner, un exploit au vu du programme chargé en deux semaines à peine ? Le champion du monde sur route a finalement choisi de la raison. Quasiment absent des compétitions de vélo tout-terrain depuis 2022, à l’exception d’une course sur le test olympique, fin 2023, Van der Poel a décidé de ne pas participer à la course de VTT cross-country, prévue le 29 juillet sur la colline d’Élancourt.
Les maux de dos de Tokyo
En lieu et place de cette course sur la terre, le coureur batave préfère poursuivre sur sa lancée victorieuse sur route. Il reprendra la compétition sur le Tour de France, du 26 juin au 21 juillet, avant de disputer la course en ligne sur route des Jeux olympiques, programme le 3 août. « C’est le choix le plus logique pour préparer mes objectifs sans la pression du temps », a-t-il confié par voie de communiqué. « La combinaison avec le VTT était trop difficile. Mais qui sait, peut-être qu’à Los Angeles, en 2028, je pourrai me concentrer sur le VTT », a-t-il adressé à ses supporters, comme un clin d’œil à ses ambitions reportées depuis sa mauvaise chute aux Jeux de Tokyo, en 2021. Au Japon, justement, le parcours assez montagneux de la course sur route avait permis à Van der Poel de se porter sans regret sur l’épreuve de VTT. Une chute dès le premier tour, sur un tremplin qu’il avait mal repéré, l’avait toutefois contraint à l’abandon. Une blessure au dos consécutive à cet incident lui a même causé des problèmes sur la route et en cyclo-cross durant les mois suivants. Cela ne fait qu’un an que le Néerlandais admet être totalement rétabli de ce pépin physique.
Imaginer Van der Poel sur la terre en juillet semblait toutefois illusoire. Certes, il avait participé le 24 septembre à la course test, se classant 28e à plus de trois minutes du vainqueur. Il avait même terminé devant le champion du monde Tom Pidcock, pointé deux minutes derrière lui. Mais les deux hommes, tous deux drapés d’arc-en-ciel à Glasgow en août dernier, venaient d’une longue saison sur route, prolongeant un précédent hiver déjà lourd. Surtout, Van der Poel n’avait participé à aucune autre compétition de VTT depuis sa chute à Tokyo et depuis lors, il n’est pas plus remonté sur sa bécane tout-terrain.
Une période de repos « plus longue »
Il a plutôt préféré la combinaison du cyclo-cross et de la route, avec un succès particulièrement frappant. Treize victoires en quatorze courses dans les labourés l’hiver dernier. Trois succès, une deuxième place et une troisième place en une seule campagne de sept classiques au printemps dernier. Alternant courses d’un jour et stages au soleil, le champion du monde sur route semble avoir trouvé son bonheur pour enchaîner les performances de choix tout en évitant la surchauffe du moteur. À 29 ans, l’heure est aux choix et « VDP » a visiblement fait celui de choisir les courses qui peuvent le mieux lui convenir pour garnir son palmarès déjà conséquent.
« Si je voulais me concentrer entièrement sur le VTT et être parfaitement préparé, je devrais commencer dès le week-end prochain à Nove Mesto, l’étape tchèque de la Coupe du monde de VTT. En concertation avec mon équipe, j’ai opté plutôt pour une période de repos plus longue avant de commencer la préparation pour le Tour de France et la course sur route des JO« , a admis le principal intéressé par voie de communiqué.
Mathieu van der Poel a également admis que le fait de porter le maillot arc-en-ciel sur les courses sur route l’a également influencé indirectement. « C’est une année spéciale. En tant que champion du monde, j’aimerais porter ce maillot le plus possible. Et je ne voudrais pas manquer non plus le Tour de France que je considère comme la meilleure préparation possible pour les Jeux », a-t-il encore justifié. Sur le Tour, le Néerlandais retrouvera en prime le co-leader de l’équipe Alpecin-Deceuninck, le sprinter belge Jasper Philipsen. Le coureur de Schoten sera très heureux d’avoir un arc-en-ciel pour l’emmener comme il a pu le faire sur le Tour 2023. Cette cohésion ne pourra qu’être bénéfique aux deux hommes, du moins si tout roule sans accroc.
Paris 2024 après Glasgow 2023 ?
Les Pays-Bas, qui ne disposent que d’une place qualificative pour la course masculine de VTT cross-country, devra donc choisir un autre candidat pour les représenter à la colline d’Élancourt. De son côté, le sélectionneur de l’équipe sur route, Koos Moerenhout, doit être soulagé de pouvoir compter sur l’un des meilleurs puncheurs du monde pour une course olympique qui s’annonce épique par sa longueur, son profil et son peloton réduit, avec seulement quatre sélectionnés au maximum par nation. Même esseulé, Van der Poel peut faire très mal, comme il l’a prouvé à Glasgow l’an dernier, sur un tracé qui rappellera un peu celui de Paris en août prochain. Voilà les adversaire de « VDP » prévenus.
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