Toujours aux avant-postes sur les courses par étapes depuis ses débuts professionnels en 2004, le coureur wallon Maxime Monfort (Lotto-Soudal) poursuit ses aventures dans le peloton avec une motivation sans pareil. Certes peu abonné aux victoires, le Bastognard sait toutefois que son métier est « plus difficile qu’avant » et veut avant tout redécouvrir le Tour de France, après quatre saisons entre le Giro et la Vuelta, avant la fin de sa carrière.
Prolongé pour au moins deux saisons au sein de l’équipe Lotto-Soudal, pour laquelle il défend les couleurs depuis 2014, Maxime Monfort voit l’avenir sans nuage gris et préfère prendre les prochaines années avec optimisme. Les ravages du temps ne semblent pas avoir de prise sur son moteur diesel qui lui ont permis depuis 2012 de conclure neuf Grands Tours dans le Top 20 au classement général. Dans un entretien accordé aux quotidiens belges Sudpresse et Le Soir, le coureur wallon, qui va célébrer sa 15e saison au sein des pelotons, confirme son envie de poursuivre encore quelques années sur les routes. « Mon dernier contrat ? Sauf si, plus tard, même à 37 ans, j’éprouve encore du plaisir à faire ce métier, je me verrais bien encore coureur », explique-t-il, confirmant sa motivation. « Même si le métier est plus difficile qu’avant, j’aime son quotidien ».
Un métier rendu plus difficile par un « niveau général plus élevé ». « Les meilleurs restent les meilleurs mais le fossé avec les autres s’est rétréci. Je le constate chaque année : voici cinq ans, 15 coureurs étaient capables de viser un top 10. Aujourd’hui, c’est le double », confirme Monfort. Même s’il a pu enchaîner de nombreuses places d’honneur sur les courses par étapes de trois semaines ces dernières années, principalement sur le Giro et la Vuelta, le sociétaire de Lotto-Soudal sait que la carrière cycliste se veut aujourd’hui encore plus difficile que par le passé. « Tout est beaucoup plus monacal, à l’image des stages d’isolement. Dès février, le cyclisme est déjà à un très haut niveau collectif, ce qui n’était pas le cas avant. Vous ne voyez plus personne avec un problème de poids », confirme-t-il.
« J’ai dû convaincre que je pouvais faire autre chose »
S’il a toujours manqué le Tour de France depuis son arrivée au sein de l’équipe de la Loterie Nationale belge, Maxime Monfort espère retrouver la course au maillot jaune dès cet été si possible. « Il est impossible d’obtenir des garanties là-dessus mais j’ai en tout cas demandé à ne plus faire le Giro. Car chez Lotto, celui qui le termine n’a aucune chance de faire le Tour sauf s’il s’appelle Hansen ou Bak », explique-t-il. Il poursuivra ainsi un programme via Paris-Nice ou Tirreno-Adriatico avant les classiques wallonnes, les courses de préparation de l’été que sont le Dauphiné ou le Tour de Suisse, avant d’espérer une sélection pour le Tour de France. Sinon, Maxime Monfort dit se contenter d’une sélection pour la Vuelta. « Un leader doit gagner une course, selon moi, mais je ne regrette pas d’avoir eu la chance d’être protégé sur des grandes courses comme le Giro ou la Vuelta. J’ai dû convaincre le management que je pouvais faire autre chose », justifie-t-il, par rapport à son rôle de leader annoncé chez Lotto, à son arrivée.
Maxime Monfort demande finalement une seule chose : « J’accepterai de ne pas être sélectionné pour une raison sportive et qu’on me l’explique, de préférence assez tôt, pas le 29 juin. Plus tôt on le sait, mieux c’est pour pouvoir rebondir et se fixer d’autres challenges », explique le trentenaire, décidé à afficher une nouvelle fois sa meilleure condition sur les courses par étapes. Si, du moins, Lotto-Soudal l’accepte.
Photo : Gr.I.