Arrivé dans le peloton professionnel en 2012 au sein de l’équipe de développement de Wallonie-Bruxelles, Boris Vallée a depuis lors enchaîné dix saisons mitigées entre le WorldTour (via Lotto) et le niveau continental pro. À 28 ans, le Verviétois annonce la fin de sa carrière en fin de saison. Le fruit d’une réflexion limpide sur les difficultés d’un sprinter casse-cou.
L’annonce est tombée un jeudi matin, deux jours avant la Brussels Cycling Classic à laquelle il a pris part en remplacement de Milan Menten. Une surprise ? Certainement vu l’âge du garçon. Et vu le potentiel dévoilé lors de ses jeunes années. Boris Vallée était considéré depuis ses premières armes chez les espoirs comme l’un des futurs sprinters à surveiller dans le clan wallon. Sa formation au sein de l’équipe de développement de Wallonie-Bruxelles lui avaient permis de confirmer ses prétentions avec notamment une cinquième place sur le GP de clôture de Putte-Kapellen en 2012, pour sa première année entre les moins de 23 ans et les pros, une victoire sur le prologue de la Course des Carpathes et sur le GP Criquielion en 2013 puis un contrat décroché chez Lotto.
Les succès n’ont toutefois pas été aussi rapidement au rendez-vous pour le Verviétois, qui s’est essayé au statut de sprinter chez Fortuneo, avec une victoire d’étape sur le Tour de Wallonie en 2016, avant de rentrer en Belgique en 2018, chez Wanty-Gobert, avec un succès final sur le Tour du Lac Taihu comme consécration, cette même année. Ces victoires n’ont toutefois pas permis de combler l’appétit de ce grand coureur, souvent barré par les blessures et la malchance.
« Cela m’a joué des tours »
« J’ai connu deux années difficiles chez Wanty, durant lesquelles j’ai fait du bon travail pour l’équipe, mais pas souvent personnel. Cela m’a joué des tours par la suite », regrette-t-il. Le Verviétois espérait ainsi se relancer sous le maillot jaune fluo de Bingoal-Wallonie Bruxelles. « J’y ai fait un bon début de saison en 2020, puis j’ai connu deux très grosses chutes, avec notamment une hanche cassée. Je n’ai pas pris de vacances, j’ai directement enchaîné après ma revalidation pour être en bonne condition sur l’Étoile de Bessèges. J’étais bien présent, en super forme, puis j’ai chuté avec Mads Pedersen qui m’a bloqué la route. Cela veut dire que j’ai encore dû me battre pour revenir. Cela fait quelques années que je me bats, que je reviens, et quand je suis en forme, il m’arrive toujours quelque chose. Ce sont les événements qui ont fait que ce serait ma dernière saison ».
Cette décision n’est donc pas sur un coup de tête. Même si le corps suit encore, Boris Vallée ne veut pas aller trop loin. « Je n’ai pas de grosses douleurs, mais au niveau musculaire, j’ai connu des déchirures, des muscles sectionnés… Mon corps a quand même évolué. J’ai fait tout ce qu’il fallait pour revenir, on l’a vu à Bessèges », explique celui qui a pris sa décision avant l’été. « Je l’ai décidé voici quelques mois, avant les championnats de Belgique. J’en ai informé mes proches, ils sont au courant de tout ce que j’ai souffert. Je vais poursuivre cette fin de saison à fond pour aider au mieux mes équipiers et aller chercher des résultats personnels sur des courses qui peuvent me convenir. »
De la compétition depuis ses six ans
Prendre sa retraite avant 30 ans, cela semble très étonnant dans le peloton actuel. Mais Boris Vallée assume, après une vie quasiment complète consacrée au vélo : « À 28 ans, tout le monde se dit que c’est jeune, mais en même temps, j’ai couru durant dix saisons professionnelles. Dix années durant lesquelles j’ai été à fond. Je fais de la compétition depuis que j’ai six ans, en faisant le métier comme je le fais actuellement. J’étais même un gros fanatique quand j’étais enfant. Maintenant que j’ai encore la fougue, je préfère mettre de côté le vélo, pour m’impliquer dans d’autres projets. J’en ai surpris plus d’un, mais ma décision n’a pas été prise du jour au lendemain. J’ai eu le temps de digérer tout cela. Le fait de l’annoncer, cela fait évidemment un peu bizarre. Mais les réactions des personnes, cela me fait plaisir. J’ai reçu des centaines de messages en privé. J’aimerais encore faire de belles choses d’ici à la fin de la saison, je reste concentré. »
Alors, que faire à la sortie de cette carrière professionnelle ? « J’ai des idées pour l’avenir. Mais je ne peux pas encore dire que c’est concrétisé. Mon expérience peut aussi m’ouvrir d’autres portes, notamment dans le milieu du vélo. Je vais faire cela pas à pas. Je veux tourner la page sportive, mais je souhaite rester dans le monde du vélo », annonce-t-il, comme un coup de coude auprès de ses compères et de ceux qu’il a côtoyé durant ces nombreuses années dans le peloton.
Les victoires professionnelles de Boris Vallée :
2013 – Prologue de la Course des Carpathes (2.2U), Grand Prix Criquielion (1.2)
2016 – 2e et 5e étapes du Tour de Bretagne (2.2), 3e étape de la Ronde de l’Oise (2.2), 2e étape du Tour de Wallonie (2.HC)
2018 – Classement général du Tour du Lac Taihu (2.1)
Photo de couverture : Bingoal-Pauwels Sauces-WB – Photo : archive Grégory Ienco
Les commentaires sont fermés.