La surprise Kuss, la domination Jumbo-Visma, l’apprentissage d’Evenepoel… : les leçons du Tour d’Espagne 2023

La Vuelta a couronné l’Américain Sepp Kuss, mais surtout confirmé la domination sans partage de Jumbo-Visma, qui truste le podium du général et les succès sur les trois Grands Tours cette saison. Pendant que Remco Evenepoel a appris une nouvelle leçon en Espagne, là où Cian Uijtdebroeks a confirmé son avenir de coureur de Grands Tours.
Le Danois Jonas Vingegaard (Jumbo-Visma) et le Slovène Primoz Roglic (Jumbo-Visma) entourent l'Américain Sepp Kuss (Jumbo-Visma) à l'arrivée de la 20e étape du Tour d'Espagne 2023 - Photo : ASO/Unipublic/Sprint Cycling Agency
Le Danois Jonas Vingegaard (Jumbo-Visma) et le Slovène Primoz Roglic (Jumbo-Visma) entourent l’Américain Sepp Kuss (Jumbo-Visma) à l’arrivée de la 20e étape du Tour d’Espagne 2023 – Photo : ASO/Unipublic/Sprint Cycling Agency

Sepp Kuss, l’équipier opportuniste

Dix ans après l’ovni Chris Horner, un nouvel Américain s’impose sur le Tour d’Espagne. Sepp Kuss, l’éternel équipier de la Jumbo-Visma, certainement le meilleur grimpeur de ceux qui poussent leur leader au succès, a finalement eu droit à la lumière. Chasseur d’étapes à l’occasion, le grimpeur du Colorado, Andorran d’adoption, a profité d’une de ces opportunités en haute montagne pour se placer aux avant-postes, un exercice inédit pour lui. Le longiligne coureur de 29 ans, vainqueur d’étape sur le Tour de France et le Tour d’Espagne par le passé, s’était fait connaître dès 2018 par sa domination du montagneux Tour de l’Utah, dont il avait glané trois étapes et le général. Dès l’année suivante, il entamait sa mutation d’équipier de luxe au sein d’une équipe néerlandaise transformée en chasseuse de Grands Tours, pour mettre à mal la domination des Sky/INEOS. Et au fil des saisons, Kuss n’a fait que progresser : toujours à l’aise en troisième semaine pour épauler Primoz Roglic ou Jonas Vingegaard, il profite de ces longs cols dont il s’est fait la spécialité pour également grimper au classement à l’occasion. Ainsi, en 2023, il a terminé 14e du Tour d’Italie et célébré le succès de Roglic. Avant de conclure en 12e position sur le Tour de France, avec le deuxième succès de Vingegaard en apothéose. La surprise fut donc de taille quand Kuss a annoncé début août son intention d’enchaîner un troisième Grand Tour, la Vuelta, une première dans sa carrière. Mais avec Roglic et Vingegaard comme leaders annoncés, l’Américain se voyait bien profiter de ce collectif exceptionnel.

Après un début de Vuelta perturbé par des problèmes d’organisation qui neutralisent en partie le classement général, Sepp Kuss se glisse dans le coup gagnant de la 6e étape vers le Pico del Buitre. Vainqueur d’étape, il se permet même de récupérer trois minutes sur tous les grands favoris de cette Vuelta. L’affaire est belle pour la Jumbo-Visma. Il y aura ainsi moins de pression sur les épaules du groupe avec cet équipier non loin du maillot rouge. Car personne ne se dit alors qu’un Sepp Kuss qui dispute son troisième Grand Tour et ne s’est jamais illustré en contre-la-montre peut vraiment inquiéter les autres candidats à la victoire finale. Même l’Américain, qui rigole quand on lui demande s’il pense au général vu sa position favorable : « Non, gagner une étape, c’est déjà incroyable. Je ne sais même pas où je suis au général maintenant », osait-il après son succès. Pourtant, deux jours plus tard, alors que le meneur français Lenny Martinez (Groupama-FDJ) craque, Kuss tient les roues des favoris et se pare de rouge avec plus de deux minutes et demie d’avance sur Remco Evenepoel (Soudal Quick Step) et les autres favoris du moment.

Le contre-la-montre individuel de Valladollid, le seul de cette Vuelta, a fait l’effet d’un basculement dans l’imaginaire collectif. Car le coureur de Durango a réalisé l’effort de sa vie, ne perdant qu’un peu plus d’une minute sur Evenepoel et encore moins sur ceux qui le précèdent au général. Alors, peut-être ? « C’est difficile de croire en la victoire finale. Je vais essayer de donner mon meilleur tous les jours et en profiter », se veut-il encore prudent au lendemain de son troisième jour en rouge.

Il lui faudra bien peu de temps pour y croire. Car trois jours plus tard, sur l’étape-reine des Pyrénées, jusqu’au Tourmalet, la Jumbo-Visma va réaliser une démonstration de force. Alors qu’Evenepoel lâche prise dès l’Aubisque, les hommes en jaune et noir font mal à tous leurs adversaires dans le final, pour réaliser un podium collectif inédit sur le plus haut sommet de cette Vuelta. Ce qui permet à Kuss, Vingegaard et Roglic de se placer aux trois premières places du général. La suite ? Une démonstration collective, encore une fois. Mais cela a failli jouer un mauvais tour à l’Américain. Les egos ont commencé à peser dans la lutte au maillot rouge, et tant Vingegaard que Roglic ont eu du mal à ronger leur frein. L’un espérait réaliser un doublé Tour-Vuelta très rare dans le monde contemporain, le second rêvait du record d’une quatrième Vuelta. D’où des attaques sur Bejes et l’Angliru qui ont fait craquer Kuss. Les deux hommes n’ont finalement pris que quelques dizaines de secondes sur l’Américain, mais il y a eu des craintes que les deux patrons décident de prendre la place de l’équipier modèle.

L’Américain Sepp Kuss (Jumbo-Visma), dans le maillot rouge de leader du général, sur la 20e étape du Tour d’Espagne 2023 – Photo : ASO/Unipublic/Sprint Cycling Agency

Kuss a finalement bataillé jusqu’au bout et profité des remontrances du patron de l’équipe Richard Plugge pour rester en rouge et éviter la Bérézina dans le final. Au prix d’un parcours moins rude dans les dernières étapes, l’Américain pouvait célébrer dès la fin de la 20e étape son premier succès sur un Grand Tour, lui qui se destinait d’abord à faire gagner Jonas Vingegaard ou Primoz Roglic, les deux hommes qui l’ont entouré à l’arrivée de cette journée synonyme de triomphe. « Il faudra un certain temps pour que je réalise », annonce-t-il d’emblée lors d’une conférence de presse pré-arrivée qui scelle déjà son futur succès. « C’était un énorme soulagement de franchir la ligne sur cette 20e étape. J’ai beaucoup souffert, mais j’ai pu survivre à chaque fois. Ce Tour d’Espagne est un succès inattendu pour moi », admet Sepp Kuss, conscient d’une Vuelta arrachée grâce à une échappée opportuniste en début d’épreuve, une équipe dominatrice de bout en bout, mais aussi et surtout sa condition exceptionnelle conservée durant les deux dernières semaines de cette course haletante.

Que va devenir Sepp Kuss désormais ? L’Américain va encore avoir besoin d’un petit temps pour digérer cette aventure imprévue. Mais celui dont le contrat est scellé jusqu’en 2024 pourrait avoir une nouvelle ambition au vu de ce qu’il a pu réaliser sur cette Vuelta. Bien entendu, ce troisième Grand Tour est toujours particulier, encore plus cette saison avec les championnats du monde disputés en amont. Mais depuis quatre ans, le coureur de 29 ans s’est construit une solide réputation en montagne, une expérience qu’il pourrait vendre à prix d’or dans une autre formation, dans laquelle il peut envisager un autre statut que celui d’équipier permanent. À moins que Kuss se satisfasse de cette position au sein d’une équipe qui le rémunère déjà à grands frais et qui le mène tout de même vers les sommets, que ce soit par procuration ou non. Les prochaines semaines seront encore bien animées pour l’Américain et ses proches.

Les abeilles ont tout conquis

Le plan était clair dès l’année dernière, selon le patron de l’équipe Jumbo-Visma, Richard Plugge : gagner les trois Grands Tours en une même année. Un exploit que même la Sky de la grande époque n’a pu réaliser récemment. Primoz Roglic avait déjà montré toute l’étendue de son talent, Jonas Vingegaard a appris à le faire sur le Tour de France 2022 qu’il a remporté. Ce nouvel équilibre des forces a permis au groupe néerlandais de réfléchir à ce projet fou de briller sur le Giro, le Tour et la Vuelta. Primoz Roglic a profité des cas de Covid en Italie et d’une parfaite gestion du contre-la-montre final sur le Monte Lussari pour réaliser la première étape de ce plan. Jonas Vingegaard a enchaîné avec une maîtrise exceptionnelle en montagne et un contre-la-montre purement extraterrestre dans les Alpes. Et sur le troisième Grand Tour ? La Jumbo-Visma avait tout simplement décidé d’allier les deux leaders de l’équipe, sans rôle prédéfini, pour rêver d’un triplé unique au XXIe siècle.

Comme sur le Giro, Remco Evenepoel s’annonçait comme le principal adversaire capable de détrôner les « abeilles ». Mais comme Tadej Pogacar sur le Tour de France, un jour sans a mis les plans du Belge en pause. Et voici les Jumbo-Visma seuls au monde face à des rivaux trop prudents puis trop justes dans les forts pourcentages qui dessinent le tracé de ce Tour d’Espagne. Deux victoires d’étape pour Roglic, deux pour Vingegaard, une pour Kuss, le classement général et même le podium final au complet à Madrid : n’en jetez plus… Cette domination sans partage a même mené à des sifflets clairement audibles à l’arrivée de la 20e étape à Guadarrama, alors que Vingegaard et Roglic célébraient le triomphe final de Kuss. Les doutes autour de la formation de Richard Plugge ne datent pas d’hier, mais le fait de voir l’équipe mener grand train pendant trois semaines, quasiment sans aucune défaillance, avec un super-équipier qui en est à son troisième Grand Tour mais qui domine d’autres leaders qui n’ont pas tant d’efforts dans les jambes, cela interroge. Jusqu’à de grandes théories comme celle initiée par Jérôme Pineau, ancien manager de B&B Hôtels-KTM, selon laquelle la Jumbo-Visma bénéficierait de vélos à moteurs. Malgré les contrôles de l’Union Cycliste Internationale. Encore faut-il démonter les machines, selon Pineau. Mais en attendant, aucun faiseau d’indice ne peut confirmer à ce jour cette théorie…

Le Slovène Primoz Roglic (Jumbo-Visma) et le Danois Jonas Vingegaard (Jumbo-Visma) attaquent leur équipier Sepp Kuss (Jumbo-Visma) sur l'Altu de l'Angliru, arrivée de la 17e étape du Tour d'Espagne 2023 - Photo : ASO/Unipublic/Sprint Cycling Agency
Le Slovène Primoz Roglic (Jumbo-Visma) et le Danois Jonas Vingegaard (Jumbo-Visma) attaquent leur équipier Sepp Kuss (Jumbo-Visma) sur l’Altu de l’Angliru, arrivée de la 17e étape du Tour d’Espagne 2023 – Photo : ASO/Unipublic/Sprint Cycling Agency

La Jumbo-Visma bénéficie aujourd’hui des meilleurs coureurs du monde pour les Grands Tours. C’est une réalité qu’il est difficile de nier. Un tel collectif, comme celui dévoilé sur la Vuelta, reste trop fort face à des individualités certainement très costaudes en un-contre-un. Mais sur cette Vuelta, il n’y avait rien à faire face à cette équipe. Mais les sifflets et les doutes restent. « Nous comprenons les personnes sceptiques, mais ils doivent savoir les sacrifices que nous faisons et à quel point nous allons dans les moindres détails », réplique Vingegaard, répétant quasiment les mots de Chris Froome à l’époque de la Sky, équipe qui n’a jamais été prise pour dopage mais dont l’ancien médecin Richard Freeman a été radié pour ses commandes de produits interdits.

Vingegaard ajoute comprendre le scepticisme, vu ce qu’il s’est passé dans le peloton « il y a 20 ans ». Alors que Sepp Kuss estime qu’il est « hors de question de tricher ou se doper parce que ce n’est pas du sport à mon sens ». Le public aimerait bien y croire. Il serait bon pour ce sport que des hommes propres enchaînent les performances exceptionnelles. Mais il serait aussi bon qu’une telle domination ne vienne pas tuer le spectacle cycliste. Alors, s’il ne s’agit pas de dopage, il reste à savoir comment arrêter l’hégémonie de la Jumbo-Visma pour éviter des Grands Tours sans saveur, la perte des spectateurs,… Car l’économie déjà fragile du cyclisme ne tiendra pas une année de plus avec le Giro, le Tour et la Vuelta maîtrisés par une seule et même équipe. L’enjeu n’est alors plus seulement sportif. Alors, comme on l’a déjà répété, l’Union Cycliste Internationale (UCI) doit songer à des garde-fous, notamment concernant les salaires ou les sponsors, pour éviter les équipes qui profitent de fonds quasiment illimités de se renforcer. Au risque de voir le scénario de 2023 se répéter.

Remco Evenepoel a encore appris une leçon

Cela devait être la revanche de Remco Evenepoel, trois mois après un Tour d’Italie quitté prématurément à cause du Covid-19. Le Belge semblait sur la pente ascendante au vu de ses résultats, du championnat de Belgique au championnat du monde du contre-la-montre en passant par la Clasica San Sebastian. Sa défaillance sur la course en ligne des Mondiaux semblait un simple coup d’arrêt sans conséquence pour les trois prochaines semaines sur ce Grand Tour dont il était tenant du titre. Et au cours des premiers jours, le coureur de Schepdaal a confirmé cette impression, s’offrant la première étape de montagne à Arinsal, avant de céder du terrain à Javalambre. De retour aux avant-postes au terme du seul chrono individuel de cette Vuelta, il a ensuite connu ce qui était sûrement sa pire journée sur un vélo. Sur l’étape-reine des Pyrénées, Evenepoel a été lâché dès l’Aubisque, perdant plus d’une demi-heure sur les favoris sur cette seule étape infernale. Avant de dire « désolé » à ses équipiers et sa direction sportive. Certains évoquent un problème de gestion des réserves de glucides à l’aube de cette étape dantesque. D’autres parlent d’une fatigue trop importante accumulée avec les Mondiaux. Evenepoel lâchera simplement, au soir de cette désillusion : « Quand vous donnez tout, il n’y a aucun regret ».

Dès le lendemain, le champion de Belgique rappelle sa force de caractère, au-delà de ses qualités physiques. Sorti sur plus de 80 bornes avec Romain Bardet, il s’impose en solitaire sur la 14e étape, de la déception à la joie en 24 heures. « Je ne voulais pas continuer. J’ai eu beaucoup de pensées négatives. J’ai beaucoup pleuré, mais on s’est envoyé des messages avec ma femme, Oumi. Elle m’a dit de poursuivre, de rester calme, de le faire pour moi. Elle m’a donné beaucoup d motivation, c’est grâce à elle que j’ai pu faire ce que j’ai fait », a-t-il réagi au bout de cette deuxième victoire d’étape. S’il pouvait oublier le général après la claque de la veille, Evenepoel remontait en selle le couteau entre les dents, prêt à aller chasser les étapes et le maillot à pois de meilleur grimpeur. Il partait encore à l’offensive sur la 15e étape (4e), sur la 17e vers l’Angliru (repris par les favoris à 6 km du sommet), sur la 18e vers La Cruz de Linares (victoire en solitaire) et enfin, sur la 20e vers Guadarrama (2e au sprint derrière Poels). Avec le classement de la montagne et le titre de super-combatif en prime.

Le Belge Remco Evenepoel (Soudal Quick Step) à l'attaque sur la 18e étape du Tour d'Espagne 2023 - Photo : ASO/Unipublic/Sprint Cycling Agency
Le Belge Remco Evenepoel (Soudal Quick Step) à l’attaque sur la 18e étape du Tour d’Espagne 2023 – Photo : ASO/Unipublic/Sprint Cycling Agency

Remco Evenepoel termine donc cette saison 2023 sans victoire finale sur un Grand Tour, mais non sans coup de panache qui fait sa réputation. Le Belge a cependant appris de nouvelles leçons indispensables pour la suite de sa carrière et ses futures ambitions sur les courses de trois semaines. D’abord, qu’une préparation sans accroc est nécessaire pour lui permettre de croire en un succès final vu les adversaires auxquels il doit désormais faire face. Cette Vuelta n’était pas initialement prévue dans son programme, les Mondiaux étaient bien annoncés comme ses principaux objectifs du mois d’août. Et dans ce programme particulier, changé moins de deux mois plus tôt, Evenepoel n’a finalement pas pu poursuivre sa course dans sa meilleure condition. Ensuite, qu’il est bien le patron de la Soudal Quick Step, dont ses équipiers sont prêts à mettre tout en place pour lui permettre de s’imposer, que ce soit pour le général ou pour une étape. Enfin, qu’il doit parfois ne pas trop compter sur sa confiance en soi et faire preuve d’humilité pour éviter les pièges, comme celui mené de la Jumbo-Visma avec Sepp Kuss sur la 6e étape. Ses trois deuxièmes places confirment qu’il doit mieux gérer ses efforts, pour éviter les mauvaises surprises, à l’image de son sprint manqué face à Primoz Roglic sur la 8e étape.

Tout le monde attend désormais Remco Evenepoel sur le Tour de France 2024, certainement face à Jonas Vingegaard ou Tadej Pogacar (UAE Team Emirates). Mais le Belge n’aura encore que 24 ans et aura encore tout le temps pour grandir et prendre de l’expérience pour garnir son palmarès, déjà assorti de 50 victoires !

Cian Uijtdebroeks est (plus que) prêt pour les Grands Tours

Dans l’ombre d’Evenepoel, un autre jeune coureur belge était logiquement scruté vu ses performances sur les courses par étapes montagneuses ces derniers mois : Cian Uijtdebroeks (Bora-Hansgrohe). Le garçon de 20 ans à peine, vainqueur du Tour de l’Avenir en 2022, annonçait son ambition de gagner une étape ou de finir au moins le plus haut possible au classement général, sans annoncer de chiffre particulier. Finalement, dès les premières étapes en altitude, le cycliste hesbignon a enchaîné les places d’honneur, terminant même devant son leader Aleksandr Vlasov à plusieurs reprises. Sur les grands sommets de cette Vuelta, il a également marqué les esprits avec une cinquième place sur le Tourmalet et une septième sur l’Angliru. Même s’il a perdu une place au classement général lors de l’avant-dernière étape, Uijtdebroeks peut se féliciter de bilan de rêve, conclu par une huitième place finale.

« La stratégie de l’équipe était que Vlasov était notre homme pour le classement général, mais ils ne croyaient pas tellement en moi », a-t-il déclaré honnêtement au micro de la VRT. « J’ai fait de mon miaux pour rester à l’avant, au côté d’Aleks et je suis très heureux d’être resté dans le Top 10. C’est tout ce dont j’avais besoin. J’ai pu montrer à l’équipe et aux autres que j’étais capable de conserver un bon niveau constant pendant trois semaines. C’était un point d’interrogation avant la course », a-t-il ajouté, avec sa fraîcheur habituelle. Uijtdebroeks sait que ses points faibles restent le contre-la-montre et l’explosivité, mais réussir à obtenir une huitième place sur son premier Grand Tour malgré ces points à améliorer, cela annonce un grand avenir pour le grimpeur belge. Du moins si l’équipe Bora-Hansgrohe se décide à en faire l’un de ses leaders à terme.

Le Belge Cian Uijtdebroeks (Bora-Hansgrohe) en poursuite sur la 20e étape du Tour d'Espagne 2023 - Photo : ASO/Unipublic/Sprint Cycling Agency
Le Belge Cian Uijtdebroeks (Bora-Hansgrohe) en poursuite sur la 20e étape du Tour d’Espagne 2023 – Photo : ASO/Unipublic/Sprint Cycling Agency

Steff Cras, Lennert Van Eetvelt.. : les Belges aiment la montagne

Cette Vuelta a été une célébration du cyclisme belge à tous les étages. Certes, seul Remco Evenepoel a pu trouver la victoire sur ces trois semaines de course. Mais d’autres coureurs du plat pays se sont affichés à l’offensive au-delà du champion de Belgique et de Cian Uijtdebroeks. D’abord protecteur d’Andreas Kron (Lotto-Dstny) à Barcelone, le jeune Lennert Van Eetvelt, qui disputait aussi son premier Grand Tour, s’est ensuite mué en spécialiste des échappées dès que la pente s’élevait. Douzième à Javalambre, troisième à Larra-Belagua, quatrième à Guadarrama, le Limbourgeois de 22 ans a pris de la bouteille malgré ce manque de réussite à l’arrivée. « C’est peut-être un résultat amer, mais je suis quand même très heureux de cette première expérience sur un Grand Tour. C’est vraiment mon truc et j’espère me montrer encore plus souvent à l’avenir », a-t-il confié après la 20e étape.

Autre grimpeur en vue, Steff Cras a pu se révéler comme leader de l’équipe TotalÉnergies sur cette Vuelta. Souvent miné par les chutes ou maladies, le coureur de 27 ans avait fait de cette Vuelta l’occasion de prendre sa revanche après deux abandons sur chute sur le Dauphiné et le Tour de France (alors qu’il était 13e au général). Toujours dans une position d’outsider à l’arrière du groupe des favoris, Cras a tout de même termine 9e sur le Tourmalet et 11e sur l’Angliru pour finalement conclure ce Tour d’Espagne à la 11e place finale, juste devant Evenepoel. « C’était une bonne Vuelta, aussi pour l’équipe. Personnellement, je suis heureux, c’était le maximum que je pouvais faire », a-t-il expliqué sur la RTBF, ajoutant être particulièrement content de sa performance sur l’étape du Tourmalet.

Le Néerlandais Wout Poels (Bahrain Victorious) devant le Belge Lennert Van Eetvelt (Lotto-Dstny) à l'attaque sur la 20e étape du Tour d'Espagne 2023 - Photo : ASO/Unipublic/Sprint Cycling Agency
Le Néerlandais Wout Poels (Bahrain Victorious) devant le Belge Lennert Van Eetvelt (Lotto-Dstny) à l’attaque sur la 20e étape du Tour d’Espagne 2023 – Photo : ASO/Unipublic/Sprint Cycling Agency

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Les résultats finaux de la 78e édition du Tour d’Espagne :

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