Auparavant taillée pour les sprinters, désormais rêvée par les puncheurs, Gand-Wevelgem continue d’évoluer au fil des saisons. L’épreuve fait désormais la part belle aux routes de Flandre Occidentale, entre les chaussées dégagées vers la Côte belge et les collines du Heuvelland. Un cocktail idéal pour un monument préparatoire au prochain Tour des Flandres.
Le parcours
Gand-Wevelgem est une classique particulière, loin des habituelles épreuves flandriennes qui pullulent au printemps. Tout simplement, car l’épreuve se concentre sur l’ouest de la Belgique et s’éloigne des Ardennes flamandes qui font le sel des autres courses flamandes de la saison. L’organisation a toutefois longtemps cherché ce qui fait le sel de cette manche du WorldTour. Au fil des années, les purs sprinters ont vu Gand-Wevelgem comme un championnat du monde dédié à leur discipline, tant le Mont Kemmel, juge de paix traditionnel de cette classique, se situait loin de l’arrivée. Pour éviter un scénario digne d’une étape de plaine d’un Grand Tour, l’organisation a donc cherché de quoi pimenter l’épreuve. Et la formule choisie depuis quatre saisons semble trouver ses fans.
Après un départ depuis Ypres et la Porte de Menin, construite par les Britanniques en hommage aux plus de 50 000 soldats tués et non-identifiés lors de la Première Guerre Mondiale, le peloton va enchaîner près de 150 kilomètres dans la plaine à travers les chemins de campagne de Flandre Occidentale. Il ne sera toutefois pas question de se reposer sur ses lauriers. Après un passage à Furnes et à Adinkerke, le retour vers Wevelgem passera par une traversée des Moëres, cette fameuse ligne droite soufflée par le vent qui peut provoquer bordures et cassures dans le peloton. Le vent soufflera de côté et il devrait cette fois être plus fort que sur la Classic Bruges-La Panne. Les favoris devront donc être attentifs et le peloton sera certainement nerveux à l’approche de ce premier danger du jour, qui avait déjà mené à un premier écrémage important l’an dernier.
Au bout de ces 150 premiers kilomètres dans la plaine, les premières côtes apparaîtront au peloton pour un enchaînement particulièrement rude. Le Scherpenberg et le Monteberg ne sont évidemment pas les ascensions les plus abruptes et le Vidaigneberg a été évité cette année, mais ces difficultés s’enchaînent rapidement avant un premier passage sur le Mont Kemmel, via le Belvédère, son versant le plus court (400 m à 10,7% dont un passage à plus de 18%). La descente (pavée) qui suit vers Messen annonce l’arrivée sur les fameux Plugstreets, ces chemins de gravier qui sillonnent le bois de Ploegsteert, en hommage aux combattants des tranches durant le conflit de 14-18. Le premier Plugstreet, “Hill 63”, sera le plus rude avec une colline à franchir, mais ce seront surtout les crevaisons qui seront à éviter dans ce final.
Après une deuxième boucle menant au Mont Kemmel via son versant “Belvédère”, une dernière boucle de 17 kilomètres emmènera les coureurs au pied de l’autre versant, celui de l’Ossuaire, encore plus raide avec son final à 17% sur les 300 derniers mètres. Ce sera la dernière occasion pour les plus explosifs de faire basculer la course. Car au sommet, il restera près de 34 kilomètres à affronter dans la plaine, sans autre difficulté que les pavés de la Grand Place d’Ypres. Le vent sera en prime de côté et défavorable sur la chaussée menant vers Wevelgem. Les attaquants sont donc prévenus : il faudra user le peloton sur les côtes précédentes pour échapper à un regroupement avant l’arrivée.
Présentation des coureurs : entre 9h25 et 10h35 sur la Grote Markt à Ypres
Départ fictif : 10h50 devant la Porte de Menin à Ypres
Départ réel : 11h10 sur la Besselarestraat à Zonnebeke après 10,3 km en défilé
Distance : 248,8 kilomètres
Les difficultés du jour :
Km 152,2 – Côte 1 : Scherpenberg (1 km à 2,3% de moyenne) – Passage vers 14h42
Km 162,9 – Côte 2 : Monteberg (1 km à 5,4%) – Passage vers 14h57
Km 164,7 – Côte 3 : Mont Kemmel (Belvédère) (400 m à 10,7%) – Passage vers 15h00
Km 177,2 – Plugstreet 1 : Hill 63 (2 100 m) – Passage vers 15h17
Km 179,7 – Plugstreet 2 : Christmas Truce (1 400 m) – Passage vers 15h21
Km 181,9 – Plugstreet 3 : The Catacombs (600 m) – Passage vers 15h24
Km 195,2 – Côte 4 : Monteberg (1 km à 5,4%) – Passage vers 15h42
Km 197,0 – Côte 5 : Mont Kemmel (Belvédère) (400 m à 10,7%) – Passage vers 15h45
Km 204,5 – Côte 6 : Scherpenberg (1 km à 2,3%) – Passage vers 15h55
Km 209,2 – Côte 7 : Baneberg (1,3 km à 6%) – Passage vers 16h02
Km 214,5 – Côte 8 : Mont Kemmel (Ossuaire) (700 m à 10,9%) – Passage vers 16h09
Arrivée : entre 16h42 et 17h14 sur la Vanackerestraat (N8) à Wevelgem
La carte et le profil de la 84e édition masculine de Gand-Wevelgem :
Les favoris
L’an dernier, malgré une équipe loin de lui apporter un soutien sans faille durant la campagne flandrienne, Wout van Aert (Jumbo-Visma) était parvenu à mener une course parfaite de bout en bout, tant dans les bordures que dans les côtes du Heuvelland ou lors du sprint final, pour s’offrir sa première classique flandrienne du WorldTour. De fait, un an plus tard et seulement deux jours après une brillante victoire au côté de son équipier Christophe Laporte sur l’E3 Classic, le champion de Belgique se place comme le grand favori de cette nouvelle édition de Gand-Wevelgem. Le coureur de Herentals sera encore mieux soutenu que l’an dernier et s’affiche au départ de cette nouvelle classique dans une forme éblouissante. Et après avoir été parfaitement emmené par ses équipiers sur l’E3, Van Aert pourrait très bien rendre la pareille à Christophe Laporte, qui a déjà terminé 4e de Gand-Wevelgem en 2018 et dont les routes du jour semblent parfaites pour ses qualités de routier-sprinter, ou Tiesj Benoot, déjà de retour à son meilleur niveau malgré sa chute sur le Strade Bianche. Voire Mike Teunissen, qui a également l’expérience et les qualités pour briller sur de tels chemins.
L’équipe Jumbo-Visma aura en tout cas la pancarte de favorite, autrefois apposée sur le “Wolfpack” de Quick Step-Alpha Vinyl. L’équipe belge enchaîne les malades et blessés et ne peut compter sur son armada habituelle. Mais elle ne manque pas de qualités, à l’image du Danois Kasper Asgreen, qui a confirmé sa bonne forme sur l’E3. Gand-Wevelgem peut lui convenir en cas d’offensive en pur rouleur. Il peut également épauler le Français Florian Sénéchal, costaud tant en attaque qu’au sprint et qui a seulement manqué la bonne offensive sur l’E3 qu’en raison d’une crevaison dans le final. L’équipe comptera par ailleurs sur son sprinter néerlandais Fabio Jakobsen, mais au vu de ses performances sur Milan-Sanremo, il s’annonce difficile d’envisager le coureur batave en position favorable à la sortie du troisième passage du Mont Kemmel.
Du côté des sprinters, l’équipe Alpecin-Fenix sera bien représentée avec l’ex-champion de Belgique Tim Merlier, vainqueur de la Classic de Bruges-La Panne, comme leader et favori, mais aussi Jasper Philipsen, comme co-leader. Les deux Belges ont leur vélocité pour eux, ils devront toutefois survivre aux assauts des puncheurs dans le Heuvelland. De même pour le Néerlandais Dylan Groenewegen (BikeExchange-Jayco), qui a déjà confirmé sa bonne pointe de vitesse cette saison à l’image de sa deuxième place sur la Classic de Bruges-La Panne, mais l’épreuve de ce dimanche sera bien plus ardue. Chez DSM, le Néerlandais Cees Bol peut également être une carte à jouer en cas d’emballage massif, et l’expérimenté John Degenkolb, qui apprécie cette classique, est aussi un coureur rapide à surveiller.
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Chez Groupama-FDJ, Arnaud Démare sera le sprinter attendu pour un éventuel exercice de vitesse, mais le Français sait qu’il pourra également compter sur le Suisse Stefan Küng, solide troisième du récent E3 et dans le bon coup sur la dernière édition de Gand-Wevelgem, pour mener la course en tête ou suivre les meilleurs Flandriens du jour. L’ex-champion d’Europe Matteo Trentin (UAE Team Emirates), vainqueur du Samyn mais malade sur Paris-Nice, fera pour sa part sa reprise et sera malgré tout un outsider au vu de son historique avec cette épreuve. Toujours au rayon des coureurs rapides, l’équipe Trek-Segafredo tient aussi de bons éléments : le Belge Jasper Stuyven, de retour de maladie, est apparu en deuxième rideau sur l’E3 et peut afficher sa forme ascendante sur ce Gand-Wevelgem. Alors que son équipier danois Mads Pedersen, invisible des caméras ce vendredi, aura une revanche à prendre à l’aube du Tour des Flandres.
L’équipe Lotto-Soudal aura également une revanche à prendre après un E3 totalement manqué. Le rouleur belge Victor Campenaerts sera un leader en puissance avec son jeune équipier Florian Vermeersch en soutien. Il sera également intéressant de voir ce que le jeune sprinter wallon Arnaud De Lie peut réaliser pour sa première grande classique flandrienne. L’équipe TotalÉnergies comptera pour sa part sur l’expérience avec le triple champion du monde Peter Sagan, triple vainqueur de Gand-Wevelgem, et le Français Anthony Turgis, deuxième de Milan-Sanremo et treizième de l’E3. L’équipe INEOS Grenadiers tentera certainement l’offensive de son côté avec les deux leaders qui se sont affichés aux avant-postes sur l’E3, le Néerlandais Dylan van Baarle et l’Équatorien Jhonatan Narvaez. Sans oublier la surprise du jour : le retour de Tom Pidcock après sa journée sans sur Milan-Sanremo. Le sprinter irlandais Sam Bennett et le rouleur allemand Nils Politt (Bora-Hansgrohe) seront également présents. Enfin, l’équipe Intermarché-Wanty-Gobert sera attendu en tête avec le jeune Érythréen Biniam Girmay, cinquième de l’E3 à seulement 21 ans, et qui devrait trouver sur Gand-Wevelgem des routes encore plus adaptées à ses qualités, mais aussi l’ancien vainqueur norvégien Alexander Kristoff. Le champion de Slovénie et vainqueur de Milan-Sanremo Matej Mohoric (Bahrain Victorious) aura un même statut ce dimanche.
La liste des partants : cliquez ici pour découvrir la liste des partants
Le palmarès :
2012 Tom Boonen (BEL)
2013 Peter Sagan (Svq)
2014 John Degenkolb (All)
2015 Luca Paolini (Ita)
2016 Peter Sagan (Svq)
2017 Greg Van Avermaet (BEL)
2018 Peter Sagan (Svq)
2019 Alexander Kristoff (Nor)
2020 Mads Pedersen (Dan)
2021 Wout van Aert (BEL)
La météo
Le ciel sera nuageux en début de journée avant le retour des éclaircies au fil de l’après-midi. Les températures oscilleront entre 10 et 12°C en matinée puis entre 14 et 16°C durant l’après-midi. Le vent soufflera d’est-nord-est à nord-est entre 20 et 30 km/h.
Directs TV
- En direct dès 13h00 sur Tipik puis dès 14h10 sur La Une et dès 13h00 sur RTBF Auvio
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- En direct dès 13h20 sur La Chaîne L’Équipe et lequipe.fr
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