À deux semaines des championnats du monde, la course des championnats d’Europe aura déjà des allures de grande répétition, sur un tracé toutefois relevé. Sur moins de 180 kilomètres, les puncheurs devront affronter près de 3 500 mètres de dénivelé sur ce qui ressemble à une classique ardennaise. Les candidats à la tunique étoilée devront se découvrir pour faire la différence à Trento.
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Le parcours
Comme c’est le cas depuis trois ans, la course en ligne masculine des championnats d’Europe sur route propose un kilométrage plus court que les habituelles classiques. Avec ces championnats continentaux organisés en septembre, à moins d’un mois des Mondiaux, il est difficile d’envisager une autre course de plus de 220 kilomètres, au risque d’user les organismes et de faire fuir les candidats aux deux titres. Alors l’Union Européenne de Cyclisme a décidé de réduire le kilométrage, sans toutefois éviter le caractère intense de ces parcours. Car sur les 179,2 kilomètres prévus ce dimanche, cela ne va quasiment jamais cesser de grimper et de descendre. Que ce soit sur les 73 kilomètres prévus en-dehors de Trento, au départ de l’épreuve, que sur le circuit local autour de la Piazza Duomo.
La première partie de la course fera déjà mal aux cuisses, avec un enchaînement de petites côtes et même d’un col. Dès les premiers kilomètres, le peloton va grimper jusqu’à Cadine (5,7 km à près de 5% de moyenne) avant un long faux-plat jusqu’à Vezzano, deux côtes sur quinze kilomètres qui peuvent permettre de former l’échappée matinale. La suite sera toujours plus rude avec la montée vers Vigo Cavedine (5,3 km à 6,2% de moyenne) suivie de l’ascension de Candriai (5,6 km à 7%) avec ses passages à plus de 8% à mi-pente et dans le dernier kilomètre. L’enchaînement sera donc déjà éreintant avant de retrouver Trento.
Pas de répit pour les candidats au titre européen : dès la fin de la descente, le peloton enchaînera avec le circuit final à affronter à huit reprises, et surtout avec le pied de la montée de Povo, également à escalader huit fois. Cette côte de 3,6 kilomètres à 4,7% de moyenne sera très régulière et ne favorisera pas forcément les plus explosifs. Il faudra avant tout compter sur sa puissance pour tromper le peloton, car la descente qui suit sera tout aussi douce, sans grand virage ni passage technique. Tous les passages plus techniques seront concentrés autour du centre de Trento, avec notamment trois virages à angle droit dans le dernier kilomètre qui peuvent favoriser les attaquants par rapport au peloton.
Départ fictif : 14h15 depuis la Piazza Duomo à Trento
Départ réel : 14h25 sur le Corso del Lavoro e della Scienza à Trento
Distance : 73,4 kilomètres + 8 tours de 14,8 kilomètres, soit 179,2 kilomètres
Arrivée : entre 16h54 et 17h14 sur la Piazza Duomo à Trento
Les favoris
Avec trois champions d’Europe sur les trois derniers championnats d’Europe, que ce soit à l’offensive ou au sprint, l’équipe d’Italie adore ce championnat continental et sur ses terres, elle risque une nouvelle fois de mener la danse. Car encore cette saison, la “Squadra Azzura” dévoile de grands noms au départ. Si le tenant du titre Giacomo Nizzolo évite ce championnat d’Europe pour se concentrer sur le championnat du monde, mieux taillé pour ses caractéristiques de routier-sprinter, son compatriote Sonny Colbrelli, également bon sprinter, sera l’homme à suivre dans cette sélection italienne. Récent vainqueur autoritaire du Benelux Tour après un succès sur l’étape-reine dans les monts ardennais, le champion d’Italie sur route a prouvé cette saison qu’il pouvait tenir la distance sur un tel dénivelé, et il a la résistance pour suivre les offensives explosives sur les pourcentages présentés ce dimanche ou pour jouer le sprint à l’arrivée. Et il n’est pas le seul avec ces caractéristiques. Gianni Moscon, plus en retrait sur le Benelux Tour, peut également prétendre à un bon résultat, tout comme l’ancien champion d’Europe Matteo Trentin, en bonne condition sur la récente Vuelta. Même Andrea Bagioli, bien placé sur le Tour d’Espagne, et Diego Ulissi, plutôt puncheur et récent quatrième du Tour de Pologne, peuvent croire en une médaille voire le titre sur ces routes.
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Autre armada attendue, la Belgique tiendra également une pancarte. Ce ne sera pas avec Wout van Aert, mais le jeune Remco Evenepoel qui aura les commandes de ce groupe noir-jaune-rouge. Avant sa troisième place sur le contre-la-montre européen, le coureur de Deceuninck-Quick Step a prouvé sur le Tour du Danemark, la Course des Raisins et la Brussels Cycling Classic, qu’il avait retrouvé une bonne condition pour jouer la victoire sur de telles routes. Le tracé est éreintant, mais la distance assez courte pour lui permettre de faire la différence comme il sait le faire. Et il aura en prime une sacrée équipe de puncheurs pour l’épauler, voire jouer une carte “joker” en cas d’offensives. Sur un tel dénivelé, Dylan Teuns et Ben Hermans ont ce qu’il faut pour accompagner les meilleurs, tout comme Philippe Gilbert, vu sa forme affichée récemment.
L’équipe de France montrera de belles ambitions sur ce championnat d’Europe avec une équipe de puncheurs-grimpeurs qui aiment l’offensive. Pour le maillot étoilé, Romain Bardet apparaît comme l’une des meilleures chances de victoire vu sa condition affichée sur la Vuelta, malgré une chute en première semaine de course. L’Auvergnat semble avoir récupéré et peut prétendre au titre. Thibaut Pinot, de retour depuis un mois après une longue période de disette et de douleurs, sera également surveillé vu son caractère offensif affiché dans le Doubs et le Jura, le week-end dernier. Et l’équipe française compte en prime sur Benoît Cosnefroy et Warren Barguil pour multiplier les chances de podium. L’équipe suisse ne manque pas non plus de forces pour ce rendez-vous européen. Cinquième du général et meilleur jeune du Tour d’Espagne, Gino Mäder peut profiter de ses qualités de grimpeur et de rouleur pour mener les attaques en tête de peloton, au côté notamment de Marc Hirschi.
Bauke Mollema, qui reprend la compétition en ligne depuis sa 10e place sur la Clasica San Sebastian, sera la meilleure chance néerlandaise sur ces routes italiennes, avec Ide Schelling comme équipier capable de poursuivre l’offensive. Dans le clan espagnol, le classicman Ivan Garcia Cortina peut espérer un podium sur ces routes, de même que João Almeida au Portugal ou Tadej Pogacar en Slovénie, si ce dernier retrouve une meilleure condition que lors du récent contre-la-montre individuel. Enfin, les ex-champions d’Europe Peter Sagan et Alexander Kristoff peuvent également se profiler comme candidats si le peloton reste important à l’aube de l’arrivée à Trento.
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Le palmarès :
2016 Peter Sagan (Svq)
2017 Alexander Kristoff (Nor)
2018 Matteo Trentin (Ita)
2019 Elia Viviani (Ita)
2020 Giacomo Nizzolo (Ita)
La météo
Le ciel sera nuageux avec des éclaircies et un très léger risque d’averses en début d’après-midi. Les températures fluctueront entre 22 et 24°C durant l’après-midi. Le vent soufflera de sud-est à sud entre 10 et 15 km/h.
Les directs TV
- En direct sur Één et Sporza.be dès 14h00
- En différé sur L’Équipe dès 12h30
- En direct sur Eurosport 1, Eurosport Player et GCN + dès 13h15
- En direct sur Rai Due dès 14h00
Graphiques : UEC/La Flamme Rouge – Photo de couverture : FCI
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