La saison 2020 du WorldTour s’ouvre dans la nuit de lundi à mardi du côté d’Adélaïde en Australie, à quelques centaines de kilomètres d’incendies qui fragilisent l’écosystème de tout un continent. Si les fumées de ces brasiers ne semblent pas toucher la région du Tour Down Under, habituel lancement de la saison cycliste internationale, les conditions sanitaires de cette édition 2020 peuvent poser question. Mais comme souvent, le spectacle domine. Et il s’annonce copieux encore cette année.
Le parcours
Bienvenue en Australie ! En ce début d’année, l’été fait briller le soleil sur les routes côtières du sud du pays, et les plus grandes compétitions sportives du continent s’enchaînent à un rythme effréné, alors que l’Europe est encore en hibernation. Cette année pourtant, ces organisations n’affichent pas le même entrain. Les compétitions ont quand même lieu malgré des plaintes de certains sportifs, comme sur l’Open d’Australie de tennis, mais les responsables de ces épreuves se préservent bien de tout commentaire enjoué alors qu’une grande partie du pays est la proie des flammes, victime d’un des plus dévastateurs incendies de son histoire. Ce sont les régions de Sydney et Canberra qui ont subi le plus de pertes, mais tout le sud-est et le nord de l’Australie sont bien touchés. Et avec cette catastrophe se pose la question de l’organisation de telles compétitions sportives, alors que les habitants des régions concernées implorent le gouvernement de plus grands moyens pour assurer la survie de l’économie locale.
Du côté d’Adélaïde, la question a pu se poser en fin d’année dernière, alors que les incendies se rapprochaient dangereusement de la région. Mais l’organisation a décidé de poursuivre tant bien que mal, quitte à ce que le parcours traverse des régions calcinées et des bois récemment pris au piège. Le spectacle doit se poursuivre, réplique-t-on en substance du côté australien, où les événements sportifs sont aussi importants que les spectacles culturels. Malgré les fumées qui embaument la région depuis plusieurs semaines, les coureurs devront faire avec cette nouvelle donnée. Au point que certains, comme Nathan Haas ou Koen De Kort, ont tenté l’entraînement avec un masque à filtre. Un poil handicapant quand on est coureur cycliste…
1re étape – Mardi 21 janvier 2020 : Tanunda > Tanunda (150 km)
Dès ce mardi (heure australienne), ou dans la nuit de lundi à mardi (heure belge), le Tour Down Under démarrera donc dans des conditions particulières. Avec une première étape qui semble consacrée aux sprinters : près de 150 kilomètres à travers les vignobles de la vallée de Barossa, célèbre pour sa production de vins blancs et rouges. Quelques buttes seront dans le chemin du peloton, avec notamment la montée de Pernica (près de 5% de moyenne) à une douzaine de kilomètres de l’arrivée. Un sprint massif devrait toutefois conclure cette première journée de course, au vu du profil et des larges routes proposés dans le final.
2e étape – Mercredi 22 janvier 2020 : Woodside > Stirling (135,8 km)
La deuxième étape de ce Tour Down Under devient un classique. Celle-ci conduira les coureurs au sommet de Stirling, avec trois circuits locaux à enchaîner autour de la localité des collines d’Adélaïde. Sur le circuit final de 21 kilomètres, le peloton foncera vers une ascension de 4,6 km à 3% de moyenne avant une nouvelle montée de 2,5 km à 3,8% de moyenne. La pente n’est donc pas des plus abruptes, mais risque de fatiguer au fil de la journée. Des sprinters ont déjà brillé à Stirling comme Caleb Ewan, tout comme des puncheurs comme Diego Ulissi. Le scénario de cette étape déterminera donc son final.
3e étape – Jeudi 23 janvier 2020 : Unley > Paracombe (131 km)
Paracombe devient également une destination habituelle pour les participants du Tour Down Under. Plantée en tant qu’arrivée de la troisième étape, la montée finale vers les sommets d’Adélaïde fait figure de conclusion d’une étape dans les collines, sans autre grande difficulté. Mais ce seront bien les puncheurs et grimpeurs du peloton qui brilleront à Paracombe avec un raidard final de 1200 mètres à près de 9,5% de moyenne. Le classement général sera donc bien bouleversé au terme de cette course aux hauts pourcentages.
4e étape – Vendredi 24 janvier 2020 : Norwood > Murray Bridge (152,8 km)
Les sprinters retrouveront des routes à leur avantage sur la quatrième étape. Certes, les premiers kilomètres se dérouleront une nouvelle fois dans les collines de la banlieue d’Adélaïde, avec la montée de Prospect Hill pour les ambitieux du classement de la montagne. Mais la suite sera une longue course dans la plaine jusqu’à Murray Bridge, au bout de 153 kilomètres.
5e étape – Samedi 25 janvier : Glenelg > Victor Harbor (149,1 km)
La cinquième et avant-dernière étape du Tour Down Under va de nouveau faire grimper les coureurs, même si le final risque d’être indécis, au vu des derniers les scenarii écrits sur ces routes vallonnées. Après un passage sur la côte, le peloton foncera vers l’ascension de Kerry Hill, une côte de 3,9 km à près de 6% de moyenne. Il restera ensuite moins d’une vingtaine de kilomètres en descente puis dans la plaine, avant l’arrivée tracée à Victor Harbor. Les plus courageux tenteront l’offensive lointaine pour assurer la victoire d’étape ou le maillot ocre. D’autres désireront plutôt jouer la carte de l’attentisme avant le feu d’artifice final.
6e étape – Dimanche 26 janvier 2020 : McLaren Vale > Willunga Hill (151,5 km)
Comme l’an dernier, le Tour Down Under 2020 se conclura sur les pentes de Willunga Hill, la montagne mythique de la région. L’organisation préfère en effet un final de grimpeurs plutôt qu’un nouveau critérium dans les rues d’Adélaïde, déjà organisé une semaine auparavant pour le bonheur des sponsors. Le tracé de cette dernière étape est classique : une centaine de kilomètres près des côtes avant de s’engouffrer vers l’intérieur des terres, à la conquête de Willunga Hill. Cette ascension de 3 km à près de 7% de moyenne sera grimpée à deux reprises, et signifiera l’arrivée de ce Tour Down Under. Le maillot ocre au départ de cette étape aura donc fort à faire pour conserver la tête du général, comme s’en souvient le malheureux Patrick Bevin, victime de deux chutes la veille de la dernière étape en 2019 et contraint de céder plus de six minutes au sommet de Willunga Hill.
Les favoris
Comme l’an dernier, le champion d’Afrique du Sud Daryl Impey (Mitchelton-Scott) est candidat à sa propre succession. Le puncheur de 35 ans veut réaliser un triplé inédit sur le Tour Down Under, et s’est préparé spécifiquement pour ce rendez-vous australien. Il bénéficie en outre du soutien de la Mitchelton-Scott pour cette première grande course par étapes de l’année. Et il a de grandes chances de décrocher un nouveau maillot ocre : bon sprinter, il est capable de décrocher un maximum de bonifications, notamment sur les 2e et 3e étapes, pour arriver au pied de Willunga Hill avec un avantage suffisant face à ses rivaux. Notamment l’Australien Richie Porte (Trek-Segafredo), véritable roi de Willunga Hill, côte sur laquelle il s’est imposé six fois consécutivement depuis 2014. Le vétéran local n’a toutefois plus le même niveau de forme que ces dernières saisons, et devra donc se dépasser pour réaliser la même performance sur les collines d’Adélaïde. Avec le champion du monde Mads Pedersen et le grimpeur de poche Kenny Elissonde à ses côtés, Porte a au moins un soutien de qualité.
Toujours du côté australien, le champion du monde du contre-la-montre Rohan Dennis (INEOS) a déjà prouvé en 2015 qu’il pouvait briller sur le terrain vallonné d’Adélaïde. Il sera cette fois leader d’une équipe où l’échec ne semble pas une option sur une course par étapes. Et à 29 ans, Dennis semble mûr pour faire la différence sur Willunga Hill. Même sans chrono pour l’aider dans sa conquête du maillot ocre, le leader d’INEOS a face à lui un terrain idéal pour briller. Alors que Jai Hindley (Sunweb), deuxième du Tour de Pologne l’an dernier, ou Nathan Haas (Cofidis), l’enfant du pays, peuvent également trouver le succès sur ces routes qu’ils connaissent bien.
Et puis, il y a les puncheurs et grimpeurs qui veulent profiter de ce Tour Down Under pour faire gonfler leur palmarès avec une course WorldTour de prestige. L’Italien Diego Ulissi (UAE Team Emirates), souvent présent parmi les outsiders sans pouvoir briller, est attendu comme l’un des animateurs des étapes vallonnées, tout comme le Belge Ben Hermans (Israel Start-up Nation) ou l’Espagnol Luis Léon Sanchez (Astana). Une interrogation subsiste par contre concernant Romain Bardet (Ag2r-La Mondiale) : après une longue pause depuis le Tour de France pour se ressourcer, le Français peut-il déjà confirmer son retour au premier plan en Australie ? De même concernant George Bennett (Jumbo-Visma), en verve sur les Grands Tours ces dernières saisons. Le peloton propose donc de sacrés noms au départ de cette première course WorldTour de l’année.
La météo
Pas de surprise en ce début de saison : le soleil sera largement présent sur ce Tour Down Under avec des températures flirtant largement avec les 30 degrés. Aucune averse n’est actuellement prévue, mais des orages pourraient survenir en fin de semaine.
Le mode d’emploi de la 22e édition du Tour Down Under :
Dates : du mardi 21 janvier au dimanche 26 janvier 2020
Étapes : six étapes en ligne
Kilométrage : 870,2 kilomètres
Liste des partants : découvrez la liste officielle des partants
Palmarès :
2010 André Greipel (All)
2011 Cameron Meyer (Aus)
2012 Simon Gerrans (Aus)
2013 Tom-Jelte Slagter (P-B)
2014 Simon Gerrans (Aus)
2015 Rohan Dennis (Aus)
2016 Simon Gerrans (Aus)
2017 Richie Porte (Aus)
2018 Daryl Impey (Afs)
2019 Daryl Impey (Afs)
Télévision : aucune diffusion en direct prévue en Belgique et en France
Graphiques : Santos Tour Down Under
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