Cela fait de nombreuses années que le débat autour du nombre de coureurs par équipe sur les Grands Tours fait rage. Dans les années 2000, il servait surtout d’argument aux fans avides de plus de spectacle sur les routes italiennes, françaises et espagnoles, estimant qu’avec neuf coureurs, une formation était plus amène à contrôler un peloton, à l’image d’US Postal à l’époque où Sky au début des années 2010. Puis est venu un nouvel argument dans la balance. La taille du peloton devient trop grand pour les routes traversées et vu la nervosité accrue dans le final des diverses étapes proposées. Alors, pourquoi ne pas réduire le nombre de coureurs par équipe ou limiter le nombre d’équipes invitées sur ces courses de trois semaines afin d’avoir un peloton plus réduit au départ et, du coup, moins de frottements dans ce même groupe compact ? ASO, organisateur du Tour de France et déjà en charge de nombreuses courses du calendrier WorldTour principalement en France et en Belgique, a clairement soutenu par la voix de Christian Prudhomme, directeur du cyclisme au sein de l’organisation. Et comme souvent, cette voix a tant porter qu’elle est devenue une revendication au sein des autres organisations et de nombreuses équipes du WorldTour.
L’UCI a finalement suivi cet avis et confirmé lors de cette réunion du Conseil du Cyclisme Professionnel : il y aura désormais huit coureurs au lieu de neuf dans chaque équipe participant à un Grand Tour. En outre, le nombre de coureurs autorisés dans ces pelotons sera de 176 au maximum. Ces changements interviendront dès la saison 2018, pour le grand bonheur de bon nombre de coureurs. Non pas qu’ils souhaitaient avoir un équipier en moins pour les prochaines courses de trois semaines. Surtout car beaucoup estimaient que les pelotons devenaient trop importants et trop nerveux pour ce type de course. Pour éviter les chutes, certains pensent qu’il vaut mieux réduire la taille de ces groupes. Difficile d’en avoir la démonstration, toutefois. Car les chutes interviennent souvent pour des causes bien plus complexes qu’un peloton trop large.
Trois secondes au lieu d’une
En outre, le CCP a décidé de réaliser une légère réforme autour du calcul des écarts en cas d’arrivée au terme d’un sprint massif. Ainsi, l’écart minimal passera à trois secondes au lieu d’une sur ces étapes pour sprinters, afin d’éviter que les leaders pour le classement général viennent frotter dans les derniers kilomètres et créent plus de nervosité en tête de groupe, de peur de perdre quelques secondes précieuses en vue du général. Un test sera donc mené sur le Tour de France 2017 afin que les écarts soient désormais pris au terme de trois secondes d’écart entre deux coureurs, et non plus une seule comme auparavant.
Cela changera-t-il la donne en termes de sécurité et de spectacle ? Difficile de le savoir à première vue, mais le Tour de France sera la bonne occasion de le découvrir, tant la nervosité qui découle de cette épreuve se fait ressentir bien au-delà du peloton. L’UCI prend en tout cas des mesures claires pour l’intérêt des coureurs. C’est à souligner, même s’il a fallu de nouvelles âpres négociations pour parvenir à ce résultat. À moins que le président sortant Brian Cookson veuille réaliser un nouveau coup de communication avant l’élection du futur président prévue en septembre prochain.
Photo : Giro d’Italia/RCS Sport/La Presse