Depuis le début de la saison, le champion du monde de cyclo-cross Wout Van Aert (Vérandas Willems-Crelan) enchaîne les succès probants sur la route. Les équipes du WorldTour sont du coup nombreuses à scruter ces résultats, et à tenter d’attirer l’habitué des labourés au sein de leur effectif. Et dans les coulisses, ça négocie sec entre la Vérandas Willems qui veut conserver sa pépite, et ses rivales qui souhaitent récupérer le contrat de ce coureur aux multiples talents.
Sur le Tour d’Autriche, qui s’est clôturé ce samedi par la victoire finale du Belge Ben Hermans (Israel Cycling Academy), un autre coureur noir-jaune-rouge n’est pas passé loin du succès. Deuxième de la 4e étape, septième de la 6e étape, sixième de la dernière étape, Wout Van Aert s’est montré aux avant-postes durant l’ensemble de ce Tour d’Autriche, épreuve parfaite pour les puncheurs et grimpeurs n’avaient pas le Tour de France inscrit dans leur programme. Sur ces routes escarpées, le champion du monde de cyclo-cross a confirmé que ses places d’honneur sur les classiques flandriennes n’avaient rien d’un coup d’éclat isolé. Du coup, aux portes de Vérandas Willems-Crelan, cela se bouscule… Car Van Aert a un contrat qui se termine fin 2019. Et le coureur belge de 23 ans attise les convoitises, vu son talent démontré sur l’ensemble de cette saison entre les courses sur labourés ou sur macadam.
Au moins quatre équipes sur la balle
Depuis deux semaines, les managers d’équipes confirment tour à tour leur intérêt pour la pépite belge tout-terrain. Bahrain-Merida, via Brent Copeland, a ainsi confirmé son intérêt, fin juin : « Je suis confiant même si nous ne sommes qu’en négociations actuellement », annonçait-il ainsi sur le site Cyclingnews. Deux semaines plus tard, c’est le quotidien néerlandais De Telegraaf qui annonçait l’offensive de l’équipe batave LottoNL-Jumbo. La formation WorldTour serait prête à mettre de l’argent en plus pour assurer un contrat de quatre ans pour Van Aert, en raison de l’ambition de la firme de supermarchés Jumbo d’ouvrir des succursales en Belgique et l’envie du fournisseur de vélos Bianchi de se lancer dans le monde du cyclo-cross avec l’une des stars de la discipline. Ce sont ensuite Trek-Segafredo et Lotto-Soudal qui ont montré leur intérêt pour Wout Van Aert, en restant toutefois plus discret sur les détails des négociations.
Des tensions avec Nuyens
Le principal intéressé est en tout cas surpris d’avoir reçu toutes ces offres, alors qu’il a encore un an et demi de contrat au sein de son équipe continentale pro. « Je prendrai ma décision quand je sentirai que tous les critères sont réunis. Ne croyez pas que je veuille quitter Vérandas Willems à tout prix. Cela dépendra du recrutement de l’équipe en vue des classiques flandriennes », explique le coureur belge à la RTBF. Car entre toutes ces offres, une autre information est arrivée à l’oreille de plusieurs quotidiens flamands : le groupe Carrefour pourrait également se mettre dans la course pour aider à augmenter le budget de l’équipe Vérandas Willems-Crelan, et ainsi assurer le recrutement de la formation belge d’ici 2019. De quoi rassurer Van Aert ? « Je suis arrivé à un âge où je veux franchir des paliers dans ma carrière. Je dois penser à moi. Il faut que je trouve un encadrement professionnel et dans lequel je me sentirai considéré comme un membre important de l’équipe », annonce tout de même le spécialiste du cyclo-cross, visiblement décidé à changer d’air pour une plus grande équipe. Ou du moins, une équipe gérée par une autre personne que Nick Nuyens avec qui les relations sont tendues depuis l’hiver dernier, après des discussions autour du matériel notamment. Bref, Van Aert semble plus disposé à partir qu’à rester à première vue.
Photo : capture VRT/Sporza