Tour d’Italie : le carnet de notes des favoris après la première semaine de course

Les coureurs du Giro peuvent enfin souffler après une première semaine de compétition particulièrement intense : sur les trois premières arrivées au sommet, les favoris se sont tenus en quelques minutes, se regardant la plupart du temps jusqu’au dernier kilomètre.

Les coureurs du Giro peuvent enfin souffler après une première semaine de compétition particulièrement intense : sur les trois premières arrivées au sommet, les favoris se sont tenus en quelques minutes, se regardant la plupart du temps jusqu’au dernier kilomètre. Le Britannique Simon Yates (Mitchelton-Scott) en a, lui, profité pour prendre les devants et s’offrir une victoire d’étape et le maillot rose avec un bel avantage avant que les choses sérieuses commencent.

Simon Yates (Mitchelton-Scott)

Il s’agit certainement de la surprise de cette première semaine de compétition. Certes, le Britannique était cité parmi les outsiders dans la course au maillot rose mais sa forme a surpris bon nombre d’observateurs. Le coup collectif réalisé par les Mitchelton-Scott sur l’Etna a en tout cas eu un effet positif sur le Britannique qui est devenu, au fil des arrivées au sommet, le leader de l’équipe australienne. Un doute subsistait lors de la victoire d’Esteban Chaves sur le volcan sicilien, main dans la main avec Yates. Mais au sommet de Gran Sasso d’Italia, sur la montagne Pantani ce dimanche, le coureur britannique a montré toute sa force. Une première victoire d’étape et un maillot rose avec plus de 30 secondes d’avance sur son équipier Chaves, Yates peut voir la suite du Giro avec optimisme. « Je n’étais pas surpris par ma victoire, car j’ai vu et senti que sur l’Etna, j’avais déjà de bonnes jambes. Mais je n’étais pas confiant à 100 % vu l’étape difficile annoncée », confie Yates. « Pozzovivo est bien, Thibaut Pinot aussi, tout comme Tom (Dumoulin). On n’a pas gagné tant de temps sur lui. […] Il est toujours très fort et c’est très difficile de gagner du temps sur lui. J’aurai besoin de plusieurs minutes avant le contre-la-montre (NDLR : sur la 16e étape) et je n’ai que 38 seconddes plus l’instant. Nous devront être plus agressifs pour gagner du temps ».

Thibaut Pinot (Groupama-FDJ)

Le coureur français semble toujours le plus proche de la victoire, décidé à attaquer pour lancer les hostilités entre favoris avant de suivre au sprint les plus explosifs. Mais à chaque reprise, Pinot est battu par plus fort ou plus malin. Chaves, Carapaz et finalement Yates ont eu raison des ambitions du Français. « Cela fait trois fois que je suis sur le podium sans gagner. J’aurais bien aimé gagner ce dimanche pour être tranquille ça et me concentrer sur le général », lançait le leader de Groupama-FDJ au sommet de Gran Sasso. Malgré cette ambition affichée, Thibaut Pinot souhaite conserver l’objectif de terminer sur le podium du classement général. Seulement pointé à 45 secondes de Yates, le Français veut avant tout se concentrer sur une victoire d’étape en haute montagne avant d’envisager la course au classement général. Et au vu de son agressivité et de sa condition, il peut clairement s’offrir ces deux objectifs !

Tom Dumoulin (Team Sunweb)

Vainqueur du contre-la-montre inaugural à Jérusalem, le Néerlandais est depuis resté en retrait mais toujours dans les bonnes roues. Encore à Gran Sasso d’Italia, à l’arrivée de la neuvième étape, le coureur limbourgeois semblait perdu après le sprint lancé par Pinot et Yates. Mais Dumoulin n’a finalement perdu que douze secondes et reste sur le podium du classement général à près d’une demi-minute du maillot rose. Bref, le Néerlandais n’est pas loin des meilleurs grimpeurs et ne lâche quasiment rien après seulement trois arrivées au sommet. « Jusqu’ici, les dégâts sont limités. Cela s’est finalement passé comme je le pensais », explique le leader de Sunweb, qui savait que ce col à plus de 2000 mètres d’altitude allait être plus compliqué à gérer que l’Etna ou Montevergine. Comme l’explique Yates, Dumoulin reste un coureur extrêmement dangereux s’il ne perd pas plus de temps en vue du contre-la-montre, prévu sur la 16e étape, dans moins de dix jours.

Richard Carapaz (Movistar Team)

Voici l’autre surprise de cette première semaine : l’Équatorien a frappé fort dès son premier Grand Tour en remportant une étape au sommet de Montevergine avant de poursuivre sa course aux avant-postes du classement général. Carapaz était attendu pour une éventuelle surprise dans une attaque au long cours, il a finalement surpris tous les favoris sur Montevergine en prenant les commandes dans les trois derniers kilomètres avant de leur tenir tête. Depuis lors, il s’offre le maillot blanc de meilleur jeune et s’est même permis de pointer à seulement quatre secondes de Yates sur la 9e étape. Il est désormais 6e du classement général et peut clairement viser une place dans le Top 10 et la place de meilleur jeune d’ici la fin de ce Giro. Attention toutefois au surrégime en troisième semaine…

Christopher Froome (Team Sky)

Les jours s’enchaînent et les instants de malchance aussi. Chute, ennui mécanique, chute et voici Froome en dehors du Top 10 du classement général. Le coureur britannique a certes enchaîné les problèmes, il n’a toutefois jamais semblé impérial comme à son habitude sur les Grands Tours. Sur la 9e étape, il a perdu plus d’une minute en sautant de la roue des favoris à près d’un kilomètre de l’arrivée. Et comme d’habitude, Froome n’a pas eu grand-chose à dire quant à cette facture tout de même salée : « J’ai définitivement eu un difficile début de Giro : donc aujourd’hui, j’ai juste essayé de tenir du mieux que je pouvais ». Pointé à près de 2:30 de Simon Yates au classement général, Froome n’a pas forcément perdu le Giro mais envisager le maillot rose s’il poursuit sur cette voie est compliqué. Il lui faudra envisager l’offensive durant ces deux prochaines semaines pour espérer prendre les devants.

Fabio Arù (UAE Team Emirates)

Pointé encore plus loin que Froome, en quinzième place au général, le champion d’Italie a connu un jour sans sur les routes des Abruzzes. Déjà à la limite sur les deux précédentes arrivées au sommet après un contre-la-montre inaugural très décevant, Fabio Arù n’a visiblement pas trouvé la bonne carburation en ce début de Giro. Le coureur italien ne trouve pas vraiment d’explication à cette perte de vitesse : « Je n’avais pas de bonne sensation, je n’ai pas pu trouver le rythme des autres coureurs dans la montée finale. Cela arrive dans une course de trois semaines ». Arù doit absolument se ressaisir en tentant une offensive, comme Froome. Sinon, clairement, l’Italien grillera une nouvelle carte dans les Grands Tours.

Résultats de la 9e étape du Tour d’Italie (Pesco Sannita > Gran Sasso d’Italia, 225 km) :

Photos : RCS Sport/La Presse/Massimo Paolone, Gian Mattia D’Alberto et Fabio Ferrari

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