Les prochains championnats du monde de cyclisme sur route organisés en septembre 2025 à Kigali, au Rwanda, ont été dévoilés jeudi par l’organisateur belge de l’épreuve, Golazo, soutenu par Amaury Sport Organisation (ASO) et l’Union Cycliste Internationale (UCI). Ces premiers Mondiaux organisés sur le continent africain feront la part belle aux grimpeurs, que ce soit lors des contre-la-montre ou des courses en ligne. Avec plus de 5.400 mètres de dénivelé positif au programme de la course en ligne des élites hommes, l’épreuve est déjà considérée comme le profil le plus difficile depuis les années 1970. Dans le pays des mille collines, les porteurs du projet ont décidé d’utiliser le moindre mètre vallonné dans les rues de Kigali, capitale du Rwanda.
Dès les contre-la-montre, les candidats au maillot arc-en-ciel devront se faire du mal avec, pour les élites, les montées de la côte de Nyanza, d’un côté (2,5 km à 5,8% de moyenne) puis de l’autre (4,1 km à 3,1% pour les femmes, 6,6 km à 3,5% pour les hommes), et la côte de Kimihurura (1,3 km à 6,3% sur des pavés), juge de paix de toutes les courses de la semaine. Les élites hommes devront même affronter, avant les derniers kilomètres, la côte de Péage (2 km à 6%) pour bien corser les choses.
Sur les courses en ligne, la côte de Kimihurura gardera ce rôle de juge de paix, à près d’un kilomètre de la ligne d’arrivée tracée devant le Convention Centre de Kigali. Golazo compare cette ascension au Vieux Quaremont, en plus court. Le circuit local sera cependant tracé, cette fois, au nord de la ville, avec la côte du golf de Kigali (800 m à 8,1%) pour ajouter à la difficulté. La plupart des courses se cantonneront à ce circuit à parcourir à plusieurs reprises.
Un seul passage sur le Mont Kigali et le Mur de Kigali
Les élites hommes auront toutefois droit à un supplément : après 9 tours et un peu plus de 134 kilomètres, ils fileront vers le Mont Kigali, habituel lieu de l’étape-reine du Tour du Rwanda. Ce col de près de 6 km à 6,9% de moyenne fera déjà mal aux pattes, avant un passage sur le célèbre Mur de Kigali, un mur pavé de 400 mètres à plus de 11%. Cette doublette sera uniquement abordée une seule fois, avant six derniers tours du circuit local déjà évoqué.
Quels coureurs disputeront ce maillot arc-en-ciel à Kigali ? Là est toute la question. Car le parcours donne clairement envie aux puncheurs et grimpeurs, mais il faudra convaincre les fédérations. Belgian Cycling, la fédération belge de cyclisme, a déjà confié, par la voix de sa directrice générale Nathalie Clauwaert dans Het Laatste Nieuws, que ses coûts pour ces Mondiaux sont déjà estimés « deux fois supérieurs » à ceux des Mondiaux de Wollongong, en 2022, en raison de coûts d’hébergement bien plus élevés. Elle évoque également le cas d’autres fédérations qui envisagent de partir au Rwanda avec une délégation réduite. « C’est aussi la responsabilité de l’UCI de proposer une solution structurelle aux participants, à moins que les prochains Mondiaux soient seulement réservés aux plus riches ? », a-t-elle demandé. Les discussions risquent donc d’être houleuses entre les fédérations nationales et l’UCI ces prochains mois, à l’aube de cette première historique en Afrique.