Le parcours
Entre Liège et Liège, la Doyenne des classiques n’est pas du genre à bousculer les codes. La nouvelle arrivée tracée sur le quai des Ardennes, en bord d’Ourthe, et l’arrivée de la côte de la Roche-aux-Faucons ont déjà suffisamment mis à mal les habitudes du peloton pour ajouter de nouvelles perturbations au fil des éditions. Ce 109e Liège-Bastogne-Liège connaîtra tout de même quelques changements qui pourront amener un peu plus de sel à cette course qui jusqu’ici, semblait se dérouler selon un scénario pré-établi, avec les seules Redoute et Roche-aux-Faucons comme chapitrage.
Après un départ de Liège pour une longue épopée à travers les collines ardennaises jusqu’à Bastogne, le peloton entamera sa remontée vers la Cité Ardente au bout d’une centaine de kilomètres. Cela passera par le traditionnel Mur Saint-Roch, cette terrible pente jusqu’à 20% qui traverse Houffalize. Soit la porte d’entrée à la succession de côtes menant jusqu’à Liège. Car cela ne va jamais s’arrêter sur les 100 derniers kilomètres. Le peloton arpentera la côte de Mont-le-Soie, une ascension qui n’était initialement prévue dans le planning d’ASO mais qui permettra de bien fatiguer les jambes, avant l’enchaînement de Wanne, Stockeu et Haute Levée, comme le veut la tradition stavelotaine.
Après une long faux-plat montant qui invite aux mouvements, avant la descente jusqu’au pied du col du Rosier, les coureurs arriveront déjà dans le final de l’épreuve, annoncé par la montée de la côte de Desnié, une ascension redoutable et étroite sur les hauteurs de Theux. Cela fera déjà un bel écrémage avant le premier juge de paix de cette Doyenne : la côte de la Redoute. Cette terrible montée de 1,6 km à 9,4% de moyenne connaîtra une grande nouveauté : au sommet, le peloton tournera à droite, et non plus à gauche, et affrontera une route en faux-plat montant et bien plus technique, ce qui devrait favoriser les offensives. Cette côte de Cornémont, qui annonce près de 3 km à 4,4% de moyenne, va bouleverser la stratégie, car il n’y aura pas de répit après la Redoute. Et la descente qui suit sera aussi sinueuse, jusqu’au pied du Thier des Forges, qui fait son retour dans le parcours, deux ans après des inondations qui ont fortement affecté la région.
Cette côte des Forges servira de lancement à de nouvelles offensives avant la descente rapide jusqu’à Esneux et le pied de la côte de la Roche-aux-Faucons, terrible mur à 11% dont le sommet ne signifie pas le répit pour les coureurs de tête. Après une courte descente en cuvette, il faudra encore affronter près d’un kilomètre à 8% de moyenne sur les hauteurs de Boncelles pour atteindre le vrai sommet de la colline liégeoise. Suivra une descente rapide mais piégeuse jusqu’à Liège, où l’arrivée sera tracée au bout d’une ligne droite de près d’un kilomètre, dont les 300 derniers mètres en léger faux-plat montant.
Présentation des équipes : de 9h20 à 10h20 sur le quai des Ardennes (N633) à Liège
Départ fictif : 10h30 sur le quai des Ardennes (N633) à Liège
Départ réel : 10h35 sur la N30 à Embourg, après 3 km en cortège
Distance : 258,1 kilomètres
Les difficultés du jour :
Km 69,7 – Côte 1 : Côte de la Roche-en-Ardenne (2,8 km à 6,2% de moyenne)
Km 120,9 – Côte 2 : Côte de Saint-Roch (1 km à 11,2%)
Km 164,8- Côte 3 : Côte de Mont-le-Soie (1,7 km à 7,9% de moyenne)
Km 173,1 – Côte 4 : Côte de Wanne (3,6 km à 5,1%)
Km 179,6 – Côte 5 : Côte de Stockeu (1 km à 12,5%)
Km 183,8 – Côte 6 : Côte de la Haute-Levée (2,2 km à 7,5%)
Km 198,1 – Côte 7 : Col du Rosier (4,4 km à 5,9%)
Km 211,4 – Côte 8 : Côte de Desnié (1,6 km à 8,1%)
Km 224,2 – Côte 7 : Côte de la Redoute (1,6 km à 9,4%)
Km 234,8 – Côte 8 : Côte des Forges (1,3 km à 7,8%)
Km 244,8 – Côte 9 : Côte de la Roche-aux-Faucons (1,3 km à 11%)
Horaires de passage : cliquez ici pour découvrir les heures de passage
Arrivée : entre 16h35 et 17h12 sur le quai des Ardennes (N633) à Liège
La carte et le profil de l’épreuve :
Les favoris
⭐️⭐️⭐️
Remco Evenepoel 🇧🇪 (Soudal Quick Step) – Le rendez-vous est attendu de longue date : un an après son exploit en solitaire dès sa première participation à Liège-Bastogne-Liège, Remco Evenepoel revient sur ces routes qui l’ont consacré au sommet du cyclisme mondial. Le coureur de Schepdaal a cette fois le maillot de champion du monde sur les épaules pour ce qui est son premier rendez-vous belge de l’année. Tout a changé en douze mois pour le cycliste belge : un titre mondial, une première victoire sur un Grand Tour. Cela change le statut d’un cycliste déjà consacré star avant ses premiers coups de pédale parmi les professionnels. Cette saison, Evenepoel a donc décidé de mettre encore plus les chances de son côté, en limitant sa préparation à des stages en altitude du côté de Tenerife et des courses savamment choisies avec son entraîneur. Cela a démarré au Tour de San Juan, s’est poursuivi à l’UAE Tour (avec une victoire en prime) puis au Tour de Catalogne (deuxième après un duel de longue haleine avec Primoz Roglic). Liège-Bastogne-Liège constitue son dernier tremplin en vue du Tour d’Italie, son principal objectif de l’année. Mais Evenepoel le dit lui-même : la Doyenne est aussi à cocher parmi ses objectifs de l’année. Il ne vient pas juste pour dévoiler son maillot irisé devant le public belge : il aimerait que cette tunique trône sur la première marche du podium. S’il démontre la même condition qu’en Catalogne et affiche un plus grand calme face aux offensives adverses, nul doute qu’Evenepoel peut faire le doublé. Mais la concurrence sera rude.
Tadej Pogacar 🇸🇮 (UAE Team Emirates) – Cette concurrence, elle sera surtout slovène. Le vainqueur de Liège-Bastogne-Liège 2021 a faim de victoires depuis le début de la saison et confirme son statut de N°1 mondial au gré des courses. Et même des classiques. Vainqueur du Tour des Flandres, de l’Amstel Gold Race et de la Flèche Wallonne, Pogacar arrive dans une forme étincelante pour rêver d’une deuxième victoire à Liège. Son explosivité et sa puissance en solitaire ont quasiment toujours fait mouche jusqu’à présent. Et avec une équipe aussi solide que celle présente ce dimanche (avec Diego Ulissi, George Bennett et Marc Hirschi pour le final), “Pogi” a tout ce qu’il faut pour mettre son plan à exécution. Encore reste-t-il à savoir s’il se décidera à surprendre Evenepoel en attaquant très tôt. Ou s’il jouera plutôt la carte de la grande condition physique, en sortant sur la Redoute ou la Roche-aux-Faucons. Pogacar tempère les attentes placées en lui, en affirmant que les côtes sont plus longues à Liège et qu’il a surtout brillé sur des ascensions plus courtes cette saison. Le Slovène connaît pourtant bien cette Doyenne et peut réaliser un triplé ardennais exceptionnel.
⭐️⭐️
Mikel Landa 🇪🇸 (Bahrain Victorious) – S’il n’est pas un grand spécialiste des classiques, le grimpeur basque n’en reste pas moins un coureur coriace quand les pourcentages se font raides. Cinquième du Tour de Catalogne et troisième du récent Tour du Pays Basque, il a également confirmé sa condition et son explosivité sur la récente Flèche Wallonne, conclue en troisième position également. Landa dispose des équipiers nécessaires pour le protéger sur les routes ardennaises, avec Pello Bilbao et l’offensif Matej Mohoric notamment. Et il semble prendre goût aux classiques avec l’âge. Septième de Liège-Bastogne-Liège en 2019, Landa a également collecté une troisième place sur le Tour de Lombardie, l’an dernier. Autant de données qui donnent espoir au coureur espagnol de 33 ans.
Tom Pidcock 🇬🇧 (INEOS Grenadiers) – Le Britannique va-t-il enfin retrouver sa meilleure condition, ce dimanche, sur la dernière classique du printemps ? Pidcock a semblé enchaîner les hauts et les bras ce printemps. Entre sa victoire au Strade Bianche, sa commotion cérébrale sur Tirreno-Adriatico, ses attaques avec les favoris sur le Tour des Flandres et l’Amstel Gold Race, avant des fringales au pire moment sur ces deux courses… Pidcock a connu des jours meilleurs, mais le jeune coureur de 23 ans apprend et peut encore progresser sur cette Doyenne qui peut convenir à ses qualités de puncheur. Encore faut-il que l’endurance suive, cette fois.
Mattias Skjelmose 🇩🇰 (Trek-Segafredo) – Surprenant deuxième au sommet du Mur de Huy, mercredi, le grimpeur danois de 22 ans ne cesse de grimper les échelons au fil des mois. Ses prestations sur les courses françaises de début de saison ont démontré son talent en moyenne montagne, autant de qualités qui pourront lui servir sur un profil aussi varié qu’à Liège-Bastogne-Liège. Le coureur de Copenhague a ce qu’il faut sur le plan physique pour briller à Liège. Et à 22 ans, il affiche une maturité qui peut lui permettre de briller dès cette saison. Déjà dixième des championnats du monde à Wollongong, l’an dernier, Skjelmose a également confirmé que la distance et le dénivelé ne sont pas un problème. Bref, avec Giulio Ciccone et Bauke Mollema pour l’accompagner, le jeune Danois est un clair outsider pour ce dimanche.
Aleksandr Vlasov 🇷🇺 (Bora-Hansgrohe) – Parti pour une belle place d’honneur sur le Tour des Alpes, le grimpeur russe a finalement quitté l’Italie avant la fin des hostilités, renonçant à la dernière étape. Il a évité une dernière journée sous la pluie afin de rentrer en Belgique, où il a été inscrit en dernière minute pour Liège-Bastogne-Liège, en raison de nombreux forfaits annoncés par son équipe avant la Doyenne. Quatorzième l’an dernier, Vlasov n’a pas forcément brillé par son intelligence de course, mais il a les qualités physiques pour faire la différence sur ce terrain très vallonné. Avec Jai Hindley et Ide Schelling pour l’accompagner, il pourra tenter l’anticipation sur ces toboggans ardennais.
⭐️
Romain Bardet 🇫🇷 (Team DSM) – Liège-Bastogne-Liège a toujours semblé une course idéale pour le grimpeur français. Des vallons, des montées plus longues, de la tactique… Et pourtant, Bardet est toujours passé non loin de la victoire. Dixième en 2014, sixième en 2015 et 2017, troisième en 2018… Le Français de 32 ans aura certainement une nouvelle chance de s’approcher du podium cette saison vu la condition affichée. Neuvième de la Flèche Wallonne, mercredi, le coureur auvergnat sera un coureur à cocher parmi les outsiders du jour.
Tiesj Benoot 🇧🇪 (Jumbo-Visma) – En l’absence de Jonas Vingegaard ou Primoz Roglic, l’équipe Jumbo-Visma n’aborde pas ces classiques ardennaises avec le même appétit d’ogre que sur les épreuves pavées. Mais la formation néerlandaise aborde Liège-Bastogne-Liège avec des moyens intéressants, à l’image de Tiesj Benoot, qui s’est réservé à quelques flandriennes avant de tout miser sur ce triptyque de fin avril. Septième de la Flèche Wallonne, le Gantois de 29 ans espère éviter le piège de l’Amstel Gold Race et compte faire mieux que ses 8e et 7e places obtenues en 2020 et 2021 à Liège.
Ben Healy 🇮🇪 (EF Education-EasyPost) – L’Irlandais s’est révélé au grand public avec sa deuxième place tant sur la Flèche Brabançonne que sur l’Amstel Gold Race. En retrait sur la Flèche Wallonne, vu un Mur de Huy moins dans ses cordes, il retrouvera des routes bien mieux taillées à son profil puissant sur cette Doyenne qui fait la part belle aux longues ascensions, mais aussi aux côtes plus explosives. Healy aura notamment Neilson Powless et Esteban Chaves pour l’aider dans cette entreprise optimiste.
Jesus Herrada 🇪🇸 (Cofidis) – Et si la surprise venait d’Espagne ? L’équipe Cofidis abordera cette Doyenne avec une équipe solide même si elle ne dévoilera pas de candidat affirmé à la victoire, ce dimanche. Ion Izagirre, troisième du Tour du Pays Basque, reste un grimpeur attentif qui sait faire la différence quand la pente se fait plus abrupte. Et Jesus Herrada apparaît comme un coureur de classiques qui peut étonner. Vainqueur du récent Tour du Doubs, dimanche dernier, il a déjà terminé dix-septième de Liège-Bastogne-Liège, alors qu’Izagirre a déjà obtenu un Top 5 en 2017. Deux chances espagnoles qui confirment la possibilité pour le groupe Cofidis de créer la surprise.
Alexey Lutsenko 🇰🇿 (Astana Qazaqstan Team) – Récent vainqueur du Tour de Sicile et cinquième de l’Amstel Gold Race, le coureur kazakh de 30 ans reste un habitué des courses d’un jour. Souvent là où on ne l’attend pas, il peut surprendre les favoris dans un grand jour. Le profil du jour semble lui convenir, mais Lutsenko n’a pas encore réussi à trouver la bonne formule à Liège. Il n’a jamais fait mieux qu’une 88e place, en 2021… Mais il n’avait jusqu’ici jamais réussi à obtenir un Top 10 sur l’Amstel Gold Race non plus. Alors, pourquoi pas rêver ?
Michael Woods 🇨🇦 (Israel Premier Tech) – À 36 ans, le coureur canadien a de la bouteille, mais il a aussi et surtout encore de la ressource. Sixième du Tour de Catalogne et encore quatrième de la Flèche Wallonne, mercredi dernier, le Canadien reprend parfaitement son rôle de leader sur ces classiques ardennaises, avec l’espoir d’obtenir encore un meilleur résultat à Liège. Il s’agit en effet de sa classique de coeur. Deuxième en 2018, il a également terminé cinquième en 2019 et 2021, et enregistré trois autres Top 10 en 2017, 2020 et 2022. Bref, à chaque fois qu’il a terminé dans la Cité Ardente, il a terminé parmi les dix premiers. Et avec Simon Clarke, Daryl Impey et Krists Neilands pour l’accompagner dans cette aventure, Woods peut poursuivre cette série sans problème.
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Les partants
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Le palmarès
2013 Daniel Martin 🇮🇪
2014 Simon Gerrans 🇦🇺
2015 Alejandro Valverde 🇪🇸
2016 Wout Poels 🇳🇱
2017 Alejandro Valverde 🇪🇸
2018 Bob Jungels 🇱🇺
2019 Jakob Fuglsang 🇩🇰
2020 Primoz Roglic 🇸🇮
2021 Tadej Pogacar 🇸🇮
2022 Remco Evenepoel 🇧🇪
La météo
Le ciel sera nuageux ce dimanche avec un fort risque d’averses tout au long de la journée, les températures fluctueront entre 8 et 10°C en matinée et entre 11 et 13°C dans l’après-midi. Le vent soufflera de sud-ouest à sud entre 20 et 30 km/h.
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Le programme TV
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