Cyclistes sans salaire en hausse, écart salarial important… : la dernière enquête de Cyclists’ Alliance sur le peloton féminin est alarmante

Comme chaque année, le syndicat The Cyclists’ Alliance a pris le pouls du peloton féminin à l’occasion d’une enquête menée auprès de 97 cyclistes professionnelles.
Peloton féminin équipe salue - La Course by le Tour 2021 - ASO Aurélien Vialatte

Comme chaque année, le syndicat The Cyclists’ Alliance a pris le pouls du peloton féminin à l’occasion d’une enquête menée auprès de 97 cyclistes professionnelles âgées de 18 à 37 ans, représentant le monde de la route, de la piste, du cyclo-cross ou encore du VTT. Et les chiffres sont alarmants par rapport à l’évolution du cyclisme féminin.

Chaque année, The Cyclists’ Alliance, syndicat cycliste créé en 2017; interroge les cyclistes du peloton féminin, dans diverses disciplines, pour connaître leur avis concernant les salaires, leur qualité de vie dans leur équipe, leur avis sur les améliorations possibles autour de leur sport, ou encore l’impact du Covid-19 sur leur travail. Et les résultats de l’enquête menée au printemps dernier confirment que les améliorations proposées depuis plusieurs années par l’Union Cycliste Internationale ne sont pas suffisantes pour permettre à toutes ces cyclistes professionnelles de vivre correctement.

97 cyclistes professionnelles âgées de 18 à 37 ans ont répondu cette année à cette enquête, dont 68% viennent principalement du cyclisme sur route, 13% du cyclisme sur piste, 11% du VTT, 7% du cyclo-cross, et 2% du e-cyclisme (Zwift…). Et parmi les cyclistes sur route, 27% d’entre elles viennent du niveau WorldTour et 73% d’une équipe continentale.

Découvrez ici les résultats de la précédente enquête menée entre mai et juin 2020

Par rapport au sondage réalisé en 2020, il se confirme que les disparités entre les leaders du peloton féminin et les cyclistes évoluant à un niveau continental voire national pour certaines. Ainsi, 34% des cyclistes interrogées affirment qu’elles ne reçoivent toujours aucun salaire malgré leur statut professionnel, soit un chiffre doublé par rapport à 2018. C’est notamment le cas de plusieurs cyclistes évoluant dans des équipes continentales françaises et belges. L’Union Cycliste Internationale impose seulement un salaire minimal dans les équipes WorldTour féminines, et non parmi les équipes continentales. Ce qui mène à cet écart étrange entre la dénomination de « professionnelle » et le contrat qui va avec… Les meilleures coureuses au niveau continental reçoivent jusqu’à 40 000 euros par an (elles sont… deux à recevoir entre 30 001 et 40 000 euros), alors que les meilleures cyclistes du WorldTour gagnent plus de 100 000 euros par an (soit 2% des sondées).

Des salaires « trop bas »

86% des coureuses interrogées estiment que les salaires pour des cyclistes féminines sont trop bas par rapport au niveau d’implication des sportives. Elles sont par ailleurs majoritaires à demander que The Cyclists’ Alliance poursuivent son combat pour un salaire minimal pour toutes les coureuses professionnelles, devant l’idée d’une meilleure couverture télévisée des courses dédiées au peloton féminin.

Les différences entre le peloton du WorldTour et le peloton continental ne s’arrêtent pas là. 94% des cyclistes du WorldTour confirment bénéficier d’un soutien médical dans leur contrat, contre 33% des cyclistes au niveau continental. Alors que 11% seulement des cyclistes du WorldTour ont droit à une pension, ce dont aucune cycliste du niveau continental ne dispose. Or, dès 2022, les équipes du WorldTour féminin devront assurer une pension auprès de toutes leurs coureuses.

Des études ou un second travail en plus

38% des cyclistes interrogées continuent de mener des études en plus de leur carrière sportive, et 39% ont un second travail pour assurer leurs revenus (15% ont un second travail de plus 20 heures par semaine). Et 67% des femmes qui ont un second travail de plus de 20 heures par semaine le font car elles ne reçoivent pas de salaire de la part de leur équipe… Pire : 14% des répondantes disent étudier et mener un second travail en plus de leur poste de cycliste professionnelle.

The Cyclists’ Alliance a également posé plusieurs questions autour de la crise sanitaire du Covid-19. 5% des coureuses du WorldTour disent avoir vu leur salaire diminué suite à cette crise, et 1% des cyclistes au niveau continental ont entièrement perdu leur salaire cette année suite au coronavirus. Par contre, 20% des cyclistes au niveau continental ont dû couvrir les coûts des tests Covid-19 destinés aux voyages et aux recommandations des organisations, alors que 94% des cyclistes du WorldTour indiquent que tous les coûts liés au Covid-19 sont bien prévus dans leurs contrats cette année.

Même si ces données sont partielles vu que moins de 100 cyclistes ont rempli le questionnaire de The Cyclists’ Alliance, elles confirment que le combat pour une plus grande égalité entre le peloton féminin et masculin, et pour de meilleurs critères pour assurer le statut professionnel de ces cyclistes féminines, est encore long. Et que les nouvelles règles proposées par l’Union Cycliste Internationale autour du salaire minimum, du plan de pension obligatoire et du congé parental obligatoire, doivent encore être étendues en-dessous du niveau WorldTour, au risque de voir un écart se creuser un peu plus par rapport aux équipes continentales.

Découvrez le sondage complet de The Cyclists’ Alliance sur leur site

Photo : ASO/Aurélien Vialatte

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