Beaucoup de favoris, peu d’élus, même scénario de toutes les courses d’un jour. Ce Paris-Chartres-Tours valait par ces «chemins de vignes», par la qualité des coureurs au départ et surtout par le vent violent qui fut la perte de bon nombre de candidats à la victoire. Dans ce contexte, un homme se fit violence, allant en contre attaque du vainqueur de l’an dernier Søren Kragh Andersen, malheureusement victime d’une crevaison alors seul en tête, Jelle Walleys fit de cette course des feuilles mortes un exemple du genre. Arrivé en solitaire, après près de 50 km d’échappée, le Belge de la Lotto Soudal remporte ce Paris – Tours pour la seconde fois après avoir battu Thomas Voeckler en 2014, et levé les bras au ciel chez les espoirs.
Classique de fin de saison pour la plupart des coureurs, et tout comme sur Paris-Gien-Bourges, jeudi dernier, le temps est propice aux coups de bordures, car si le soleil est de la partie, les nuages également, mais aussi et surtout le vent violent soufflant en rafales et obligeant les acteurs à la plus grande prudence.
Un peloton de 156 hommes, avec une belle affiche puisque l’on comptait, au départ de Chartres, outre le vainqueur sortant le Danois Søren Kragh Andersen, les noms du Néerlandais Niki Terpstra, des Belges Oliver Naesen, Timothy Dupont, Kevyn Ista et Tom Van Asbroeck (vainqueur à Binche-Chimay-Binche et second à Bourges), des Français Arnaud Demare et Marc Sarreau (vainqueur à Bourges), Bryan Coquard, et le retour de Mark Cavendish.
Mais l’autre attrait de cette course, n’en déplaise à Patrick Lefevere, ce sont les «chemins de vignes» que devra traverser le peloton, d’un kilométrage réduit par rapport à l’an dernier, mais faisant 10,700 km. Rien à voir avec Paris-Roubaix, mais l’utilisation de vélos spéciaux est fortement conseillée.
L’hécatombe commence avec les «chemins de vignes»
A 75 km de l’arrivée, le peloton est coupé principalement en deux et cela fait mal à l’arrière de celui-ci, et les hommes à l’avant possèdent 1’22’’ sur le reste, qui ne se compose plus que d’une trentaine de coureurs. A l’arrière, le pauvre Mark Cavendish voit s’envoler toutes chances de renouer avec la victoire, au terme d’une saison particulièrement difficile, avant même le premier chemin de vigne. Avant ce premier rendez-vous, une chute venait compromettre les ardeurs de Tom Van Asbroeck, qui se retrouvait dans un troisième peloton, pourtant aidé par ses coéquipiers.
Les choses sérieuses débutent à environ dix bornes du premier chemin, où Søren Kragh Andersen et Boy Van Poppel décident de fausser compagnie au premier groupe. Très vite ils vont avoir une quarantaine de secondes d’avance, pendant le temps où le second peloton se rapproche du premier, et le regroupement s’opère. Les deux hommes de tête possèdent près d’une minute d’avance.
Les coureurs plongent sur la première difficulté de la journée, la Côte de Goguenne à 53,5 km du but, et Andersen lâche définitivement son compagnon d’échappée, Van Poppel, qui se fait reprendre directement par le peloton, emmené par la formation Groupama-FDJ. Suivait une attaque du Belge Jelle Wallays, suite à la chute d’un coureur Sport Vlaanderen, en tête du peloton. A 50 km, le fuyard contient le gros de la troupe à un peu plus de 40’’. Crevaison pour le leader, et Wallays se retrouve seul en tête. A l’arrière, cela casse au peloton en plusieurs morceaux, et nouvelle crevaison, celle de Niki Terpstra au sein du groupe, mais il reviendra assez vite. Andersen est repris par le premier groupe.
Naesen et Terpstra tente l’impossible
On aborde les 30 derniers kilomètres -, avec une belle avance de 1’25’’ pour Jelle Wallays sur un peloton décimé, qui perd, à chaque chemin de vignes, des unités. Plaçant quatre hommes en tête du groupe, la formation Groupama – FDJ ne parvient pas à revenir sur le Belge de la Lotto Soudal. Voyant l’écart, les hommes de l’AG2R La Mondiale mettent en branle, principalement Tony Gallopin pour son leader Oliver Naesen.
Il y aura encore quelques tentatives pour revenir sur le fuyards, comme celle de Fernando Barcelo Aragon, ou encore Lars Bak, et finalement un duo composé de Niki Terpstra et Oliver Naesen va tenter d’aller recherche Walleys. Peine perdue le diable de Jelle poursuivra son effort jusque la ligne pour inscrire une seconde fois son nom au palmarès de Paris-Tours.
A la lecture des résultats, on remarquera la présence de 7 belges dans le Top-10…
Les résultats:
Photos : ASO/Bruno Bade – CyclismeRevue/Robert Genicot (+vidéo)
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