Les espoirs inaugurent ce vendredi après-midi les circuits des courses en ligne entre Anvers, Louvain et Overijse. L’enchaînement s’annonce intense avec 20 ascensions répertoriées, sans oublier la côte finale de la ligne d’arrivée qui peut sourire aux plus puissants. La sélection belge espère obtenir une nouvelle médaille sur des routes idéales pour ses profils, mais la concurrence internationale sera importante sur ce championnat du monde qui accueille les meilleurs puncheurs de leur génération.
Le parcours
Le peloton change enfin de terrain à l’occasion de cette fin de semaine arc-en-ciel. Après les plaines de la Côte belge, les cyclistes engagés sur ces championnats du monde vont découvrir les côtes brabançonnes, en traversant les plus belles cités historiques du nord du pays. Le peloton s’élancera de la Grand-Place d’Anvers, qui accueille depuis cinq ans le départ du Tour des Flandres, pour une balade dans le centre de la ville portuaire, avant une descente vers le sud en direction de Malines. Quelques buttes pourront permettre à une échappée de se former avant l’arrivée dans la vallée de la Dyle. Ce seront toutefois des routes bien planes par rapport à ce qui attend le peloton en deuxième partie de course. Car après moins de soixante de kilomètres de course, le circuit local de Louvain sera déjà entamé avec un premier enchaînement des quatre côtes proposées dans la ville universitaire.
Il s’agira surtout d’une reconnaissance pour le peloton, avant un retour vers le sud pour aller chercher la boucle la plus rude de ce tracé, du côté d’Overijse. L’arrivée sur le circuit dit « flandrien » se fera par une chaussée étroite qui ne cesse de grimper et descendre, pour continuer à faire chauffer les cuisses jusqu’à l’arrivée sur la première côte de la région, le Smeysberg, terrible mur à 16% durant près de 250 mètres. La descente se fera via le Holstheide, habituelle côte de la Flèche Brabançonne désormais franchie dans l’autre sens, avant d’aller chercher les pavés de la Moskesstraat, cette pépite découverte voici deux ans qui offre une pente toujours plus abrupte au fil des mètres. Si la pente moyenne annoncée est de 8% sur 550 mètres, les 150 derniers mètres dépassent allègrement les 16%. Un long faux-plat montant suivra cette côte déjà rude, avec un vent qui pourrait faire craquer de nombreux coureurs. La descente sur Overijse sera rapide, avant une nouvelle montée, la côte du S-Bocht, inédite, qui propose un passage dans le centre de la ville des Raisins (comme sur la Flèche brabançonne) avant un raide virage à droite sur des pavés et une pente à 18% sur moins d’une centaine de mètres. La montée ne cessera quasiment jamais jusqu’à un kilomètre après le sommet officiel, avant la redescente vers Eizer. Le circuit se poursuivra avec une côte courte côte pavée, la Bekestraat, sur des pavés plus difficiles que sur la Moskesstraat mais sur une pente moins rude et plus courte (7,6% sur plus de 400 m et un passage jusqu’à 15%).
Le circuit « flandrien » se poursuit par un nouveau faux-plat idéal pour les attaques de coureurs qui survivent aux à-coups, avant un retour vers Huldenberg via la Veeweidestraat, la côte la moins raide de ce tracé d’Overijse, avec son passage maximal à… 12% quand même. Après un deuxième passage sur le Smeysberg, le peloton repartira vers Louvain sur un tracé similaire à celui emprunté dans l’autre sens, trente kilomètres plus tôt. L’arrivée sur le circuit de Louvain se fera via le Sint-Antoniusberg, petite butte très étroite de 230 mètres à peine, avant un premier passage sur la ligne d’arrivée qui annonce deux derniers tours autour de Louvain. Ce circuit sera technique et étriqué à certains endroits. Il faudra évidemment chercher à prendre la bonne trajectoire, mais aussi profiter des nombreux virages et des nombreuses relances sur des courtes montées pour réaliser la bonne offensive.
Le Keizersberg servira d’introduction à l’enchaînement des côtes de ce circuit final. Cette chaussée annonce une montée en cloche de moins de 300 mètres avec un passage à plus de 9%, avant une descente jusqu’au pied de la Decouxlaan, la montée la plus aisée, mais aussi la plus longue (près d’un kilomètre à 2,5% de moyenne), bordée par le vent. Après une nouvelle descente, place au Wijnpers, la plus raide du lot (360 m à 8% et de longs passages à 9%). La descente qui suit se fera une large chaussée idéale pour permettre au peloton de se regrouper. Avant les trois derniers kilomètres plus techniques : le Sint-Antoniusberg sera escaladé au bout d’un virage à gauche très serré, avant un virage tout aussi serré à droite vers une descente menant au pied de l’ultime montée jusqu’à la ligne d’arrivée, une ascension de 750 mètres à 2,2% de moyenne avec un passage maximum à 5%. Idéal pour les sprinters puissants. Du moins s’ils ont survécu à ces nombreux efforts répétés.
Départ fictif : 13h25 sur la Grand-Place d’Anvers
Départ réel : 13h40 à Anvers, après 9,1 km en défilé
Distance : 161,1 kilomètres
Les difficultés du jour :
Côte 1 – Km 59,9 : Wijnpers (360 m à 8% de moyenne)
Côte 2 – Km 63,9 : Sint-Antoniusberg (230 m à 5,5%)
Côte 3 – Km 70,6 : Keizersberg (290 m à 6,6%)
Côte 4 – Km 73,9 : Decouxlaan (975 m à 2,5%)
Côte 5 – Km 75,4 : Wijnpers (360 m à 8%)
Côte 6 – Km 91,5 : Smeysberg (700 m à 8,8%)
Côte 7 – Km 94,5 : Moskesstraat (550 m à 8%)
Côte 8 – Km 100,0 : S-Bocht Overijse/Taymansstraat (738 m à 5,5%)
Côte 9 – Km 103,2 : Bekestraat (439 m à 7,6%)
Côte 10 – Km 108,1 : Veeweidestraat (484 m à 5,1%)
Côte 11 – Km 112,5 : Smeysberg (700 m à 8,8%)
Côte 12 – Km 128,3 : Sint-Antoniusberg (230 m à 5,5%)
Côte 13 – Km 135,1 : Keizersberg (290 m à 6,6%)
Côte 14 – Km 138,4 : Decouxlaan (975 m à 2,5%)
Côte 15 – Km 139,9 : Wijnpers (360 m à 8%)
Côte 16 – Km 143,9 : Sint-Antoniusberg (230 m à 5,5%)
Côte 17 – Km 150,6 : Keizersberg (290 m à 6,6%)
Côte 18 – Km 153,9 : Decouxlaan (975 m à 2,5%)
Côte 19 – Km 155,4 : Wijnpers (360 m à 8%)
Côte 20 – Km 159,4 : Sint-Antoniusberg (230 m à 5,5%)
Arrivée : entre 17h25 et 17h48 sur l’Erasme Ruelensvest à Louvain
L’itinéraire-horaire : cliquez ici pour découvrir l’horaire de passage des coureurs
La carte et le profil :
Les favoris
La remarque revient chaque année : la catégorie destinée aux espoirs doit-elle uniquement comporter des partants issus de ces rangs ou les coureurs professionnels âgés de moins de 23 ans peuvent-ils disputer ce championnat du monde parmi les cyclistes qui n’ont pas encore passé ce cap ? L’Union Cycliste Internationale (UCI) a tranché depuis quatre ans : tous les coureurs âgés de moins de 23 ans ont une chance d’obtenir le maillot arc-en-ciel destiné aux espoirs, quel que soit leur statut. Sur seulement 160 kilomètres de course entre Anvers et Louvain en passant par Overijse, cette course à la tunique irisée risque de mener à une bataille explosive vu la liste des partants proposée. Entre coureurs qui ont déjà tâté des Grands Tours, puncheurs victorieux sur des profils similaires ces dernières semaines et habitués des courses de jeunes débridées, il sera difficile de conserver le peloton en place.
La sélection belge se présente sur ce championnat du monde avec de sacrées ambitions. Elle compte en son sein le champion d’Europe en titre Thibau Nys, auteur d’une course physique intéressante à Trento. Plutôt sprinter que puncheur-grimpeur, le fils de Sven Nys connaît surtout ces routes par cœur, lui qui arpente le Brabant flamand quasiment tous les jours. Il connaît les caractéristiques particulières des collines louvanistes ou des murs de la région des raisins. Nys a prouvé également sa pointe de vitesse intéressante dans un peloton réduit. Il n’est toutefois pas la seule carte intéressante du groupe noir-jaune-rouge. Florian Vermeersch, actif chez Lotto-Soudal depuis l’été 2020, veut profiter de sa condition actuelle, confirmée par une fringante troisième place sur le championnat du monde du contre-la-montre. Le rouleur-puncheur est un spécialiste des pavés, qui aime les côtes raides, comme il l’a confirmé avec une 13e place sur Gand-Wevelgem et une 16e sur l’E3 Saxo Bank Classic au printemps dernier. Il peut tenter sa chance sur le circuit « Flandrien ». Et si le peloton reste groupé d’ici Louvain, la sélection belge peut aussi compter sur de bons sprinters : outre Nys, l’Ardennais Arnaud De Lie et le Brabançon Stan Van Tricht, également sur ses terres, peuvent pousser leur pointe de vitesse pour briller dans le final.
L’autre sélection à surveiller sera certainement celle des Pays-Bas. Même si les compétitions pour jeunes ont repris tardivement chez nos voisins du nord, les pépites néerlandaises n’ont pas chômé durant cette dernière saison. Et au vu des résultats présentés, Marijn van den Berg s’annonce comme le leader de cette formation « oranje ». Le sociétaire de la Groupama-FDJ continentale a enchaîné sept victoires cette année dont deux étapes du Tour de l’Avenir, l’un des principaux révélateurs de la condition des coureurs espoirs en cette fin de saison. Sprinter, il sait également passer les bosses raides. Mick van Dijke, déçu de sa cinquième place sur le contre-la-montre, risque également de vouloir montrer ses qualités d’attaquant sur de telles routes vallonnées. Et en cas de sprint massif, outre Van den Berg, les Pays-Bas pourront également jouer la carte d’Olav Kooij, néo-pro de la Jumbo-Visma qui a déjà confirmé ses bonnes prestations sur des routes flandriennes et au sprint. Sans oublier Daan Hoole, neuvième du dernier Tour de l’Avenir et capable de se faire la belle sur des hauts pourcentages.
Déjà en verve sur le championnat d’Europe à Trento, l’équipe d’Italie aura encore une pancarte sur ce championnat du monde. Avec Filippo Baroncini, un grand rouleur qui enchaîne les prestations de choix sur les courses vallonnée. Deuxième de la course en ligne derrière Thibau Nys au récent Euro, il a également fini quatrième de la difficile Coppa Sabatini parmi tous les professionnels. Le coureur de 21 ans risque d’être encore présent sur ces routes brabançonnes, ce vendredi. Filippo Zana, troisième du Tour de l’Avenir et sixième du récent Euro pour les espoirs, est plutôt un grimpeur, mais il aime l’offensive, et peut créer la surprise sur les quelques difficultés présentées vers Overijse. En parlant de grimpeurs, le vainqueur du Tour de l’Avenir et troisième de Liège-Bastogne-Liège espoirs Tobias Johannessen sera également de la partie. Ses qualités de puncheur ne sont pas connues sur des côtes aussi courtes que dans le Brabant flamand, mais il peut profiter de sa condition actuelle pour passer à l’offensive. Et pourquoi pas préparer le terrain pour son équipier Søren Wærenskjold, reconnu pour ses talents de rouleur (il a terminé deuxième du championnat d’Europe du contre-la-montre), de puncheur et de sprinter. Le costaud garçon de 21 ans sera sûrement le coureur protégé de l’équipe norvégienne.
Toujours parmi les grimpeurs, l’Espagnol Juan Ayuso, à peine 19 ans, sera le leader annoncé de la formation ibère. Même s’il a connu des déboires depuis sa victoire impeccable sur le Tour d’Italie espoirs et sa deuxième place sur la Villafranca da Ordizia, pour sa première course avec UAE Team Emirates, il a confirmé sur l’Euro qu’il n’avait rien perdu de ses qualités sur les courses d’un jour en terminant troisième de la course en ligne. Bon grimpeur avec une pointe de vitesse intéressante, Ayuso peut tenter une offensive intéressante du côté de Louvain. Du côté français, la pancarte de leader sera certainement posée sur les épaules de Matis Louvel. Le coureur de 22 ans, vainqueur du Tour de Castille et Leon en juillet dernier et très actif sur la récente Primus Classic, sur les routes des Mondiaux, a des qualités de puncheur qui l’aideront à suivre le bon coup. Il comptera également sur le solide Alexis Renard, à l’aise sur les pavés et dans un sprint en groupe réduit.
S’il ne comptera que sur quatre équipiers pour ce championnat du monde, l’Érythréen Biniam Girmay sera également sur la liste des favoris ce vendredi. Le coureur de 21 ans s’envole depuis son arrivée chez Intermarché-Wanty-Gobert à l’été dernier, et s’est récemment offert la victoire sur la Classic Grand Besançon Doubs ainsi qu’une 7e place sur la Course des Raisins d’Overijse, sur des côtes qu’il retrouvera sur ce championnat du monde. À l’aise sur les côtes raides et bon au sprint, Girmay sera à surveiller. L’Australien Jarrad Drizners aura encore moins d’équipes à ses côtés : seulement deux pour ce championnat du monde. Mais le jeune puncheur de 22 ans peut dans un bon jour se faire une place parmi les meilleurs coureurs de classiques. De même que le Hongrois Erik Fetter, récent vainqueur d’étape sur le Tour du Limousin et quatrième du championnat d’Europe sur route. Plutôt rouleur que puncheur, le coureur de 21 ans est un spécialiste de l’offensive, et peut en profiter pour se placer dans la bonne échappée. Sur un tel terrain, toutes les attaques seront à surveiller !
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Le palmarès :
2011 Arnaud Démare (Fra)
2012 Alexey Lutsenko (Kaz)
2013 Matej Mohoric (Slo)
2014 Sven Erik Bystrøm (Nor)
2015 Kevin Ledanois (Fra)
2016 Kristoffer Halvorsen (Nor)
2017 Benoît Cosnefroy (Fra)
2018 Marc Hirschi (Sui)
2019 Samuele Battistella (Ita)
2020 Édition annulée
La météo
Le ciel sera nuageux durant l’après-midi entre Anvers et Overijse, avec de possibles éclaircies en fin de journée. Les températures fluctueront entre 18 et 20 degrés. Le vent soufflera d’ouest-sud-ouest entre 15 et 25 km/h.
Les directs TV
- En direct dès 13h25 sur RTBF Auvio
- En direct dès 13h20 sur Eurosport 1, Eurosport Player et GCN+
- En direct dès 13h55 sur Één et Sporza.be
Photo : Grégory Ienco – Graphiques : ProCyclingMaps
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