Davide Rebellin décède à 51 ans : il a été renversé par un camion sur ses routes d’entraînement

La nouvelle a été confirmée ce mercredi midi : le vainqueur de la Flèche Wallonne et de Liège-Bastogne-Liège venait de prendre sa retraite.
Davide Rebellin, leader sur le Tour de Turquie 2015 - Photo : Mario Stiehl/Tour de Turquie
Davide Rebellin, leader sur le Tour de Turquie 2015 – Photo : Mario Stiehl/Tour de Turquie

L’ancien champion italien Davide Rebellin est décédé ce mercredi, peu avant midi, à l’âge de 51 ans après un accident impliquant un camion, à Montebello Vicentino. Selon les premiers éléments de l’enquête rapportés par le quotidien local Il Gazzettino, l’accident s’est produit à hauteur du bar-restaurant “La Padana” sur la route régionale 11. Le chauffeur d’un camion sortait d’une bretelle d’autoroute voisine et a renversé Davide Rebellin, qui est mort sur le coup. Les secours sont rapidement arrivés sur place mais n’ont pu que constater le décès. Le chauffeur, lui, a fui la scène et est toujours recherché par la police à l’heure d’écrire ces lignes.

Triplé ardennais

Personnage atypique, passionné invétéré du vélo, Davide Rebellin était un cycliste à part entière, à tel point que sa passion semblait définir sa personne. Depuis ses débuts professionnels en 1992 dans l’équipe GB-MG, le cycliste vénétien a toujours souhaité poursuivre sa carrière jusqu’à ce que les années l’emportent ou l’envie s’évanouisse. Bon puncheur, également capable de prouesses en moyenne montagne, il s’est fait connaître sur les courses par étapes avec une sixième place sur le Giro en 1996, une septième place sur la Vuelta en 1997, des victoires sur le Tour Méditerranéen, Paris-Nice, ou Tirreno-Adriatico. Mais c’est sur les classiques italiennes et ardennaises qu’il construira sa réputation avec des succès dès 1997 sur la Clasica San Sebastian et le Grand Prix de Zürich, avant de briller au début du XXIe siècle sur les courses ardennaises. En 2004, il devient le premier coureur à réussir le triplé Amstel Gold Race-Flèche Wallonne-Liège-Bastogne-Liège, un exploit seulement réitéré par Philippe Gilbert (en 2011) depuis lors.

Ses performances ont toutefois été remises en doute en 2009, à l’annonce d’un contrôle antidopage positif à l’EPO CERA durant les Jeux Olympiques de Pékin, lors desquels Davide Rebellin avait remporté la médaille d’argent sur la course en ligne. Suspendu provisoirement, il attend plus d’un an la décision de l’Union Cycliste Internationale (UCI) qui annoncera une suspension effective jusqu’au 27 avril 2011. Beaucoup estiment alors qu’il s’agit de la fin de la carrière de Rebellin, âgé de 40 ans à son retour de suspension. Et pourtant, l’Italien ne cesse de clamer son innocence et poursuit finalement sa carrière dès 2011, mais dans des équipes de moindre envergure : Miche-Guerciotti, Meridiana Kamen (une équipe italo-croate), CCC Polsat Polkowice (avant son entrée dans le WorldTour), Kuwait-Cartucho.es, Sovac et finalement Work Service Marchiol Vega, son dernier employeur pour ses deux dernières saisons professionnelles, jusqu’à l’âge de 51 ans. Rebellin parviendra tout de même, durant cette dernière décennie, à s’imposer sur les Trois Vallées Varésines, le Sibiu Tour, le Tour d’Émilie, la Coppa Agostoni ou encore une étape du Tour de Turquie. Il connaîtra finalement une dernière joie de vainqueur, en mars 2018, lors d’une étape du Tour d’Oran, en Algérie.

“Faire plus de choses que courir”

Davide Rebellin a finalement été blanchi de toute tentative de dopage, en 2015, au bout de longues procédures judiciaires. Cela ne lui a toutefois pas permis de retrouver grâce aux yeux d’un peloton qui le voyait depuis lors comme un OVNI, un cycliste incapable de tourner la page ou de laisser la place aux jeunes. Lui se voyait pourtant comme celui qui peut éduquer les jeunes et leur offrir d’autres perspectives. “Je vais courir en Italie, et pas seulement, et puis suivre les jeunes, être un peu comme un directeur sportif dans la course. (…) C’est un projet qui me permet de faire plus de choses que simplement courir”, disait-il à Eurosport lors de sa signature pour sa dernière formation, Work Service Marchiol Vega. Il s’était également testé au gravel, participant notamment aux premiers championnats du monde organisés par l’UCI sur ses terres, en Vénétie.

Avant de finalement annoncer sa retraite définitive, au bout de près de trente saisons dans le peloton. Une vie sportive bien remplie, qui se termine malheureusement par ce drame à Montebello Vicentino.

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