Le parcours
Pour la première fois en quatre ans, cette course en ligne masculine des championnats d’Europe de cyclisme sur route proposera un tracé de plus de 200 kilomètres. Il ne sera toutefois pas aussi éprouvant que le circuit proposé dans le Trentin, la saison dernière. Il s’agira plutôt d’une épreuve idéale pour les sprinters, comme ce fut le cas à Alkmaar en 2019. Mais attention aux surprises : les courses de championnats sont souvent plus ouvertes que les classiques et il n’est pas rare qu’une offensive habituellement bien gérée par le peloton puisse prendre du champ, faute de forces vives pour assurer la poursuite. Il faudra donc bien s’appuyer sur la force collective pour obtenir le maillot bleu et blanc de champion d’Europe.
Le parcours de ce championnat continental n’offrira pas de grande difficulté depuis le départ dans la banlieue munichoise, à Murnau am Staffelsee, non loin de Garmisch-Partenkirchen. Les coureurs ne fileront toutefois pas vers la haute montagne : le peloton s’offrira plutôt une visite des lacs de la région via les deux seules côtes répertoriées du jour, le Kesselberg (plus de 5 km à près de 5% de moyenne), et l’Eurasburg, un mur d’un kilomètre à plus de 10% de moyenne et une pente maximale à 18%. Ces difficultés permettront certainement à une échappée de créer des écarts en début de course, mais le profil s’annonce principalement en descente en direction de Munich, ce qui ne favorisera pas les attaques au long cours.
À l’arrivée sur Munich, les coureurs découvriront le circuit local de 13 kilomètres à parcourir à cinq reprises. Si le profil est quasiment plat, la vingtaine de virages à affronter risque de créer des problèmes dans le peloton. Il faudra être bien placé et éviter les coups de freins pour espérer sortir en tête à l’aube de l’ultime ligne droite. Mention spéciale au passage dans un tunnel de près d’un kilomètre, l’Altstadtring-Tunnel, qui peut également mettre la pagaille dans le peloton. Et les sept virages prévus en moins de 300 mètres autour du monument de Friedensengel et de l’Europaplatz pourraient également perturber la préparation d’un éventuel sprint, prévu cinq kilomètres plus loin. La dernière ligne droite est tracée après un virage à 180 degrés pointé à un peu plus d’un kilomètre de l’arrivée. Bref, si une attaque se fait, elle devra être tranchante. Et en cas d’arrivée massive, le placement sera primordial.
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Départ fictif : 10h15 sur l’Oberer Markt à Murnau am Staffelsee
Départ réel : 10h39 sur la St 2062 à Murnau am Staffelsee après 16,2 km en cortège
Distance : 209,4 kilomètres
Arrivée : entre 15h24 et 15h53 sur l’Odeonsplatz de Munich
Les difficultés du jour :
Km 17,5 – Côte 1 : Kesselberg (5,1 km à 4,9% de moyenne)
Km 93,5 – Côte 2 : Eurasburg (1 km à 10,4%)
La carte (parcours en bleu et orange) et le profil de l’épreuve :
Les favoris
Comme indiqué en introduction de cette présentation, un championnat d’Europe reste un exercice particulier durant lequel les scenarii prémédités sont rarement ceux qui s’écrivent au terme de l’épreuve. Les surprises peuvent s’enchaîner, mais au départ, les sélections doivent évidemment se faire avec le profil et le parcours en tête. Et du côté de Munich, le tracé quasiment plat, proposant à peine 1 400 mètres de dénivelé, s’annonce clairement au bénéfice des sprinters. Les principales sélections européennes l’ont bien fait savoir en annonçant comme leaders des spécialistes de la vitesse pure. Et quand on parle de sprint, on regarde forcément au plus véloce intrinsèquement. Vainqueur d’étape en début de Tour de France avant de poursuivre en mode survie dans la montagne, le Néerlandais Fabio Jakobsen se présente comme le sprinter le plus redoutable de la saison (11 victoires) et peut profiter d’un parcours parfaitement taillé pour ses qualités de pur sprinter. Il sera le leader unique d’une formation entre jeunesse et expérience, qui peut éventuellement compter sur Danny van Poppel ou Daan Hoole comme jokers.
S’il n’a pas pris part au Tour de France après son Giro heureux, le Français Arnaud Démare affiche tout de même une forme ascendante après sa victoire et un autre podium sur le récent Tour de Pologne. Il bénéficiera en prime d’une équipe de France particulièrement imposante, qui pourra compter sur Démare en plan A et sur Bryan Coquard, Hugo Hofstetter voire Rudy Barbier en plans B. Là où l’équipe belge se concentrera probablement sur un seul leader : Tim Merlier. Le champion de Belgique a prouvé son efficacité sur les championnats et il bénéficiera pour la première fois d’un statut de patron au sein de la sélection noire-jaune-rouge. Moins en verve sur le difficile Tour de Wallonie, Merlier devra retrouver sa forme pour briller du côté de Munich. Edward Theuns peut sinon prendre une place de joker, alors que Dries Van Gestel a prouvé sa force sur les dernières classiques belges pour tenter sa chance dans les offensives potentielles.
Vainqueure des quatre dernières éditions du championnat continental, l’Italie reviendra sur les routes allemandes avec le couteau entre les dents. L’équipe transalpine comptera sur ses sprinters Giacomo Nizzolo, déjà champion d’Europe en 2020 à Plouay (mise à jour : Nizzolo a annoncé qu’il ne s’est pas remis de sa chute sur le Circuit Franco-Belge et déclare forfait) Elia Viviani, champion d’Europe en 2019, et Alberto Dainese, mais elle peut également s’offrir le titre avec Matteo Trentin, lauréat de l’épreuve en 2018 à Glasgow, ou avec le sprinter-puncheur Luca Mozzato. Le Danemark propose également pléthore de talents pour ce championnat avec l’ancien champion du monde Mads Pedersen, en verve sur le dernier Tour de France, mais aussi les solides rouleurs Mikkel Honoré ou Mikkel Bjerg, solide sur le dernier Tour. Toujours côté scandinave, le Norvégien Alexander Kristoff a prouvé sa force durant cette dernière semaine sur le Tour de Louvain (3e) et le Circuit Franco-Belge (1er), et compte s’offrir un deuxième titre européen après 2017. Il n’aura toutefois que quatre équipiers à ses côtés, bien moins que les grandes nations du jour. Et cela peut faire la différence en cas de placement à gérer dans le final. Là où l’équipe allemande, à domicile, comptera sur plusieurs cartouches avec Pascal Ackermann, récent vainqueur sur le Tour de Pologne, et Phil Bauhaus, lui aussi vainqueur en Pologne.
Parmi les autres sprinters à ne pas oublier, notons les présences de l’Irlandais Sam Bennett, en pleine préparation pour la Vuelta après une saison mi-figue mi-raisin, le Polonais Stanislaw Aniolkowski, l’Estonien Martin Laas, le Suisse Mauro Schmid ou encore l’Espagnol Jon Aberasturi.
La liste officielle des partants : cliquez ici pour découvrir la liste des partants en PDF
Le palmarès :
2016 Peter Sagan (Svq)
2017 Alexander Kristoff (Nor)
2018 Matteo Trentin (Ita)
2019 Elia Viviani (Ita)
2020 Giacomo Nizzolo (Ita)
2021 Sonny Colbrelli (Ita)
La météo
Le ciel sera ensoleillé puis de plus en plus nuageux au fil de la journée, les températures fluctueront entre 24 et 28°C, le vent soufflera de nord-est à est entre 10 et 15 km/h avec des rafales jusqu’à 20 km/h.
Les directs TV
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